Fedor est humain, après tout
$content.firstChildCategorie jeudi, 10 juil. 2014. 00:32 mardi, 15 févr. 2011. 00:37J’y ai quand même cru jusqu’à la toute fin.
Quand Fedor Emelianenko s’est emparé de la cheville gauche d’Antonio Silva alors qu’il restait une vingtaine de secondes à écouler à un round au cours duquel il venait d’encaisser une véritable raclée, j’ai cru que la légende de Stary Oskol allait encore nous faire le coup.
Ce n’était pas la première fois que son aura d’invincibilité était menacée. Fedor en avait sué un coup avant de venir à bout de Mark Hunt en 2006. Il s’était retrouvé coincé sous le poids du géant coréen Hong-Man Choi avant de lui prendre le bras dans un triangle en 2007. Il avait goûté à son propre sang contre Brett Rogers avant d’avoir le dernier mot en 2009.
Mais quand, à la fin de ce deuxième round, Silva a levé la main et a commencé à balancer son index de gauche à droite pour démontrer que la prise dont il était la cible ne le faisait aucunement souffrir, un constat devenait inévitable.
Fedor était humain.
Fabricio Werdum l’avait pourtant démontré huit mois plus tôt lorsque sa victoire sur l’invincible soviétique avait semé une onde de choc dans le monde des arts martiaux mixtes, mais peu l’avait vraiment pris au sérieux. On disait qu’il avait tiré le bon numéro. Un vulgaire coup de chance.
Et maintenant? Que doit-on penser du grand Fedor? Celui qui n’avait pas subi la défaite – pas une seule – entre avril 2001 et juin 2010 a maintenant perdu deux combats consécutifs. Et si on se fie aux propos qu’il a tenus avant de quitter l’octogone samedi soir, il s’agissait probablement de ses deux derniers.
Si on vient bel et bien d’être témoin du dernier acte de sa glorieuse carrière, quel souvenir garderez-vous du Dernier Empereur?
Et Silva? Sa victoire en fait-elle le nouveau favori du tournoi de Strikeforce?
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Andrei Arlovski avait dit tout ce qu’il fallait dire depuis son arrivée dans la grande région new-yorkaise. Il avait fait le ménage dans sa vie, remis de l’ordre dans ses priorités et adopté une nouvelle routine d’entraînement qui, croyait-il, allait lui permettre de connaître de nouveau la gloire dans laquelle il avait baigné au milieu des années 2000.
Le Pittbull semblait aussi flotter sur un beau courant de sympathie à l’approche du tournoi qui devait lui permettre de relancer sa carrière. Et physiquement, il avait toujours l’air aussi dangereux.
C’est pourquoi j’ai eu un petit pincement au cœur quand je l’ai vu, les bras raides et les yeux vitreux, parti visiter un autre monde pendant quelques secondes après avoir encaissé les poings pesants de Sergei Kharitonov.
Je sais que le dénouement n’était pas inattendu et que vous étiez plusieurs à avoir prédit la victoire de Kharitonov, mais quand même… J’ai toujours eu un petit faible pour les négligés et j’aurais bien aimé voir Arlovski poursuivre sa route dans le tableau du Grand Prix.
Les paris sont maintenant ouverts. Qui sera le premier à annoncer sa retraite? Fedor ou Arlovski, qui a perdu ses quatre derniers combats?
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Pas très impressionné par le reste de la carte principale de la soirée. Paraît que Ray Sefo est un excellent kickboxer, mais aussitôt que Valentijn Overeem l’a amené au sol, c’était terminé. Chad Griggs et Gian Villante ont été divertissants, sans plus. Pour ce qui est de Shane Del Rosario, je ne pense pas manquer de sommeil en attendant de connaître la date de son prochain combat.
Et pour ceux qui se posent la question, Marc Stevens, le tout premier choix du repêchage de la 12e saison de l’émission de télé-réalité The Ultimate Fighter a perdu par clé de genou contre John Cholish (3:57, R2). Je l'avais trouvé arrogant au sein de Team Koscheck et je ne pleurerai certainement pas sur son sort.
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