Un paquet de gars ne sont pas capables de se sentir au sein du UFC, c’est bien connu.

Prenez par exemple la petite chicane qui a séparé Jon Jones et Rashad Evans, deux anciens complices qui en viendront aux coups samedi dans le combat principal du UFC 145. Ou encore la vieille rivalité qu’entretiennent Urijah Faber et Dominick Cruz. Il y a aussi Michael Bisping, qui ne s’entend pas avec… bon, avec pas mal tout le monde finalement.

Avec tous ces gros noms qui font du millage sur leur incompatibilité de caractère, la relation entre John Makdessi et Dennis Hallman n’est pas près de faire les manchettes. Mais croyez-moi, il n’y a pas eu d’échange de chocolat de Pâques entre les deux au début du mois.



Makdessi ne porte pas dans son cœur celui qui lui a infligé la première défaite de sa carrière en décembre dernier. Lors d’un récent entretien qui visait à parler de son prochain combat face à Anthony Njokuani, The Bull a sorti quelques vagues explications pour justifier sa contre-performance avant de finalement cracher le morceau.

« Je viens d’une discipline traditionnelle (le kickboxing) qui m’a appris les vertus d’une bonne éthique de travail et d’un entraînement acharné. Je n’ai jamais essayé d’emprunter de raccourci. Et ensuite j’arrive dans le monde des MMA… »

Quand il a commencé à parler des récents déboires d’Alistair Overeem, j’ai bien vu où il s’en allait.

« C’est bien connu, Dennis Hallman est sur les stéroïdes. Je savais avant de l’affronter qu’il était sur le jus. J’avais plusieurs raisons de me désister pour ce combat. Non seulement il n’a pas fait le poids, il n’a jamais voulu faire le poids. Moi j’étais blessé et lui, il était sur les stéroïdes. »

Les accusations de Makdessi pour cette situation particulière sont, jusqu’à preuve du contraire, non fondées. Mais ce n’est pas par hasard si le Montréalais fait un lien entre Hallman et la consommation de stéroïdes.

En 2007, Hallman a écopé d’une suspension d’un an pour avoir testé positif à deux substances interdites. Deux ans plus tard, il revenait au UFC, où il s’est monté une fiche de 3–2 depuis.

L’année dernière, Hallman a fait une sortie controversée sur les ondes du réseau HDNet lorsqu’il a défendu l’usage de stéroïdes en débattant avec Bas Rutten.



BESOIN DE NOUVEAUTÉ

Makdessi semble avoir été réellement éprouvé par sa défaite contre Hallman, qui l’a convaincu de purifier son entourage et de modifier ses méthodes d’entraînement.

« En arts martiaux mixtes, c’est très facile de se perdre, a-t-il philosophé. Quand je faisais du kickboxing, chacun de mes entraîneurs m’aidait énormément et était là pour moi. Mais en MMA, c’est différent. Tout le monde veut tout vous montrer, mais personne ne sait rien. »

Makdessi n’a pas déserté le Tristar Gym. Firas Zahabi sera d’ailleurs dans son coin, comme à l’habitude, pour son combat contre Njokuani.

« Mais pour ce camp, j’avais besoin de diversité », explique-t-il simplement.

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Makdessi a notamment mis plus d’emphase sur son conditionnement physique. En s’entraînant dans un complexe de Laval, où il habite, il dit avoir ajouté cinq kilos à sa masse musculaire. « Je me sens beaucoup mieux. Plutôt que de faire comme tout le monde et suivre trop de conseils, je me suis écouté, j’ai suivi mon instinct et je me suis concentré sur moi-même. »

Makdessi est aussi allé rouler à l’Académie Gracie Barra, sur la rue Peel « le meilleur gymnase de grappling et de jiujitsu à Montréal, à mon avis » en plus de faire quelques allerretour à Drummondville pour pratiquer son kickboxing avec Yannick Bergeron. Un voyage au Nouveau-Mexique en compagnie de son coéquipier Nordine Taleb lui a aussi permis d’aller se perfectionner au gymnase de Greg Jackson.

« J’ai eu beaucoup de hauts et de bas. Je devais repartir à zéro et reconstruire ma confiance. C’est ce que j’ai fait et j’ai bien hâte de vous montrer les résultats. »

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