Non, le dernier gala du UFC n’en était pas un pour les cœurs sensibles…

1. Alors, vous avez une réponse à ma question? Diego Sanchez ou Martin Kampmann?

Si vous avez lu mon billet précédent, vous connaissez déjà mon opinion sur Sanchez et vous savez que je l’avais choisi pour sortir victorieux de cet affrontement. Mais je dois admettre qu’après le premier round, je me demandais déjà quels mots j’allais utiliser pour vous avouer mes torts.

Au tiers du combat, Kampmann avait l’air d’un gars qui venait de passer cinq minutes assis dans un sauna, mais sans la sueur. Sanchez, lui, aurait pu tomber la face première dans les pierres brûlantes que son visage n‘aurait pas été en plus piteux état. Le Danois, un fin technicien, a été dominant aux poings et résistant devant toutes les tentatives de projections de Sanchez.

Mais on a senti le vent tourner peu à peu au deuxième round. Sanchez, avec le style échevelé qui lui est propre, a commencé à ouvrir la machine. Incapable d’amener Kampmann au sol, il a décidé qu’il le ferait au moins retraiter le long du grillage. Et Kampmann, frais comme une rose après le premier round, a commencé à souffrir.

Sanchez a continué à mener le combat qu’il voulait au troisième, réussissant même sa première projection à mi-chemin dans l’engagement.

Une fois le verdict final annoncé par Bruce Buffer, les commentaires n’ont pas tardé à pleuvoir sur la toile et les avis que j’ai recueillis, de façon très peu scientifique, étaient partagés.

Mike Chiappetta, journaliste pour MMAfighting.com, s’est insurgé contre la décision des juges, se basant sur des statistiques selon lesquelles Kampmann avait dominé 97-45 au chapitres des coups portés en plus de repousser 14 des 15 tentatives de Sanchez d’amener le combat au sol. Kenny Florian avait un pointage de 30-27 pour Kampmann. Jon Anik, d’ESPN, avait 29-28 Kampmann. Patrick Côté avait donné la victoire au Hitman tout comme Evan Dunham. Miguel Angel Torres a dit que Kampmann avait été victime d’un vol.

Dave Doyle et Dave Meltzer, qui couvrent les MMA pour Yahoo!, s’entendaient quant à eux pour dire que justice avait été rendue. Dana White s’est aussi dit d’accord avec l’issue du combat, tout comme le combattant Joe Lauzon.

Visiblement, les juges n’ont pas accordé trop d’importance à la facilité avec laquelle Kampmann a réussi à garder le combat debout. Personnellement, j’ai lui ai donné le premier round, mais les deux autres sont allés à l’élève de Greg Jackson même si ce dernier, déjà méconnaissable avec son crâne rasé et sa petite bédaine, était à moitié défiguré.

Vous, quelle était votre carte de pointage?

2. Mario Yamasaki s’est-il interposé trop vite quand Mark Munoz s’est lancé sur C.B. Dollaway pour tenter de terminer le travail qu’il avait amorcé quelques secondes plus tôt avec un direct suivi d’un uppercut sur le menton?

La lecture de cette question prend une dizaine de secondes. Un arbitre d’un combat de MMA n’a qu’une fraction de ce laps de temps pour prendre une décision qui influence directement la santé des combattants.

Dollaway a été sonné par l’assaut surprise de Munoz et s’il n’était pas déjà parti dans les limbes quand Yamasaki s’en est mêlée – c’est ce qu’il prétend – il l’aurait été de toute façon après avoir reçu les inévitables coups qui auraient suivi.

Mon verdict : il s’agissait d’un bon arrêt de l’arbitre.

3. Pour un gars qui n’avait que quatre combats professionnels derrière la cravate, Chris Weidman s’est joliment bien défendu à ses débuts avec le UFC. Encore mieux, en fait, il a battu relativement facilement un gars qui en était à sa 12e démonstration dans l’octogone.

À mes yeux, Alessio Sakara a eu l’avantage au premier round, mais dès que Weidman, un lutteur maintes fois décoré dans les rangs universitaires, s’est senti assez à l’aise pour imposer ses conditions, il n’a pas vraiment eu d’opposition.

Celui qui a déjà battu Ryan Bader et Phil Davis sur un tapis de lutte sera à surveiller.

4. Croyez-vous au hasard? Ici, vous n’avez pas vraiment le choix.

Le 3 août 2008, Brian Bowles défaisait Damacio Page avec une guillotine à 3:30 du premier round.

Dans le combat revanche, le premier de la carte principale jeudi soir, Page est sorti de son coin en lion et tout semblait indiquer que Bowles, qui ne montrait pas trop de signe de vie, avait malheureusement une mauvaise journée dans le corps.

Et puis BANG! L’instant d’un battement de cil, les rôles ont été inversés et Bowles, après avoir lancé une bonne combinaison au corps, a ébranlé Page en lui balançant un gant de quatre onces sur le menton. Après un coup de coude, et puis deux, Bowles a décidé de passer en mode soumission pour finalement barrer, tiens, tiens, une guillotine.

Sa victoire a été prononcée à 3:30 du premier round.

Ça ne s’invente pas, ce genre de truc.

5. Si les amateurs de MMA français sont aussi intransigeants avec leur vedette que nous pouvons l’être avec la nôtre (GSP, pour ne pas le nommer), on conseille à Cyrille Diabaté de ne pas lire les journaux et, pourquoi pas, de se payer une petite semaine de vacances sur une île déserte, là où aucune critique ne pourra l’atteindre.

Diabate a probablement servi la performance la plus dominante de la soirée, utilisant ses talents supérieurs de striker pour envoyer Steve Cantwell directement chez le chirurgien plastique. Mais Diabate n’a pas été capable de finir le combat avant la limite.

Nonchalance? Sûrement un peu. Mauvaise condition physique? Paraît-il. Une capacité à encaisser phénoménale de Cantwell? Et comment! Peu importe. Il me semble que le cousin, qui s’est bien repris après sa contre-performance contre Alexander Gustafsson, mérite qu’on lui lâche les baskets

6. Je ne veux pas m’acharner sur Joe « Daddy » Stevenson, mais depuis que je m’intéresse aux MMA, je trouve qu’il est l’un des combattants les plus surévalués du UFC. C’est dommage, mais j’espère que sa défaite contre Danny Castillo, sa cinquième en sept combats, lui vaudra une invitation à aller voir ailleurs, parce que d’autres ont été libérés pour beaucoup moins que ça.

7. Thiago Tavares avait Shane Roller dans les câbles au premier round quand deux gauches suivies d’un gros coup de pied à la tête ont fait voir des étoiles à l’ancien vétéran du WEC. Mais le Brésilien a laissé sa proie retraiter dans sa tanière pour reprendre son souffle, avec le résultat qu’on connaît. Le bonus de K.-O. de la soirée gagné par Roller est pleinement mérité.

8. D’abord Forrest Griffin, ensuite Ryan Bader et maintenant… Igor Pokrajac? Y a-t-il seulement moi qui ne tient pas absolument à me battre avec Tito Ortiz?

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