La fin d’un tournoi interminable
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:59 vendredi, 3 août 2012. 02:16Le scénario était, au départ, extrêmement prometteur. Huit mastodontes, huit gladiateurs des temps modernes réunis dans la même arène. Un tournoi. Un seul survivant. Classique.
À part ma mère qui a de l’intérêt pour mes rimes, mais pas pour Overeem qui d’entre vous osera dire qu’il n’était pas excité par l’idée?
Malheureusement, il s’est creusé un immense canyon entre la théorie et la pratique. Les favoris sont tombés, les acteurs ont changé, la production s’est étirée, l’intrigue a fané et sans dire que le chef-d’œuvre attendu il y a 14 mois est devenu un navet, c’est sans le dixième de l’enthousiasme du départ que Josh Barnett et Daniel Cormier s’affronteront samedi soir pour déterminer le grand champion du Grand Prix de poids lourds de l’organisation Strikeforce.
Barnett (31-5) a fait son chemin jusqu’en finale sans grande opposition. Avec une facilité déconcertante, le spécialiste de « catch wrestling » a obtenu des victoires par soumission aux dépens de Brett Rogers et Sergei Kharitonov. Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire et les performances du « Warmaster », bien qu’efficaces, n’ont incité personne à compter impatiemment les jours qui nous séparent de son troisième et dernier acte.
Ironiquement, c’est un combattant qui n’était même pas en lice au début de la compétition qui génère le plus gros « buzz » à l’approche de la finale. Cormier(9-0) a été appelé à remplacer Alistair Overeem quand ce dernier, après sa victoire contre Fabricio Werdum au premier tour, s’est fait sortir du tournoi par les organisateurs pour des raisons un peu nébuleuses.
Cormier, un ancien lutteur olympique encore relativement vert en MMA, a causé une surprise de taille en passant le K.-O. de façon spectaculaire à Antonio « Big Foot » Silva, qui était lui-même poussé par un momentum incroyable après sa victoire inattendue contre le légendaire Fedor Emelianenko. L’élève de l’American Kickboxing Academy se retrouve donc devant l’opportunité de remporter une compétition à laquelle il n’avait même pas été invité.
LE GROS FACTEUR : L’EXPÉRIENCE
Voilà pour le petit résumé. Maintenant, qui va gagner?
Barnett est immensément plus expérimenté que Cormier. Dans certaines circonstances, ça peut être la donnée la plus inutile au monde – Cole Konrad a récemment fait la leçon à Paul Buentello même si ce dernier avait six fois plus de combats à son actif – mais dans le cas qui nous intéresse, j’ai l’impression que c’est justement le facteur qui pourrait faire la différence.
Cormier possède un avantage majeur sur les deux dernières victimes de Barnett : il est un lutteur de haut calibre qui ne se laissera pas amener au sol aussi facilement. Bloquée, donc, la porte de sortie qu’a empruntée le vétéran pour contourner la force de frappe de Rogers et Kharitonov, qu’il avait tous les deux amenés au sol en moins d’une minute.
En fait je dis « bloquée », mais « obstruée » serait peut-être un terme plus juste. Parce que s’il devra assurément travailler plus fort pour y parvenir, ça ne signifie pas que Barnett, qui ne voudra certainement pas s’exposer aux lourds poings de son adversaire, n’arrivera pas à ses fins. En se servant de son avantage au niveau du gabarit (quatre pouces et une quinzaine de livres), Barnett pourrait piger dans son sac de trucs pour coincer Cormier le long des câbles et l’y forcer à dépenser son énergie.
Cormier n’a toujours pas été amené au sol dans sa carrière en MMA, mais Barnett (taux de réussite de 58% dans ses amenées au sol selon FightMetric), avec un bon travail au corps à corps et un peu de patience, pourrait être le premier à y parvenir. Dans cette éventualité, ses chances de l’emporter se retrouveraient automatiquement décuplées.
Récapitulation : Cormier, qui s’améliore à vitesse « Grand V », possèderait un avantage indéniable dans un combat de boxe et la qualité de sa lutte pourrait en inciter plusieurs à croire que c’est l’environnement qu’il parviendra à recréer. Par contre, Barnett possède assez d’expérience pour s’éloigner intelligemment des forces de son rival et trouver un autre chemin vers la victoire.
Cormier vogue présentement sur un fort courant de sympathie. Ses qualités athlétiques sont indéniables, sa progression est fulgurante et sa fiche est toujours vierge. Il est facile de s’emporter devant un parcours comme le sien… jusqu’à ce que la logique vienne ramener tout le monde sur terre.
Cormier a été ultra-impressionnant contre Big Foot, mais je m’attends à ce que Josh Barnett se présente avec un plan de match efficace qui lui permettra, au terme de cinq rounds qui ne passeront pas à l’histoire, de remporter le Grand Prix avec une victoire par décision unanime.
_J’ai rempli ma partie du deal, c’est maintenant votre tour. Qui, de Cormier ou Barnett, sera couronné samedi soir à San Jose?_
MELENDEZ-THOMSON, TOME 3
C’est un peu comme entrer au club vidéo pour se louer le dernier Seigneur des Anneaux et en ressortir avec les trois cassettes de Crocodile Dundee
Les amateurs d’arts martiaux mixtes s’attendaient à assister au dernier chapitre d’une trilogie cinq étoiles cet été avant qu’une blessure à Dominick Cruz ne l’empêche de défendre son titre face à Urijah Faber. Maintenant, ceux qui tiennent toujours à voir le troisième chapitre d’une vieille rivalité peuvent se tourner vers Gilbert Melendez et Josh Thomson, qui finiront de régler des vieux comptes dans l’autre combat digne de mention sur la prochaine carte de Strikeforce.
Les chemins des deux poids légers, qui sont d’anciens partenaires d’entraînement, se sont croisés pour la première fois en 2008. Melendez, champion de l’époque et favori à 3 contre 1 pour conserver sa ceinture, avait été surpris par Thomson, un combattant complet qui n’avait alors perdu que contre Yves Edwards et Clay Guida.
Melendez avait repris sa ceinture en 2009 dans un combat que vous n’avez pas le droit de ne pas écouter. Faites-le en cliquant sur ce lien et celui-ci.
Melendez a défendu son titre trois fois depuis cette bataille mémorable et est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs, sinon le meilleur, poids lourds au monde. Thomson, lui, a gagné trois de ses quatre combats, mais n’a pas été vu de toute l’année 2011, notamment en raison d’une blessure à un pied. Sa dernière performance, une victoire contre K.J. Noons, était d’un ennui mortel, mais Melendez agissait à titre d‘analyste invité pour l‘occasion et a démontré un respect sans borne pour son prochain adversaire.
Étant donné la qualité des dix premiers rounds qu’ils ont offerts, il est surprenant de constater le peu d’engouement que suscite ce troisième combat entre Melendez et Thomson. Comme c’était le cas lors de leur premier rendez-vous, l’aspirant est fortement négligé.
_Donnez-vous la moindre des chances à Josh Thomson de détrôner pour une deuxième fois Gilbert Melendez? Et si ce dernier l’emporte, quel genre d’avenir peut-il espérer chez Strikeforce? Sera-t-il temps de l’intégrer dans la division des légers du UFC?_
LA CARTE COMPLÈTE DE L’ÉVÉNEMENT
Rafael « Feijao » Cavalcante c. Mike Kyle
Christopher Spang c. Nah-Shon Burrell
Isaac Cavalcante c. Isaac Vallie-Flagg
Virgil Zwicker c. Carlos Augusto Filho
Gian Villante c. Derrick Mehmen
Quinn Mulhern c. Yuri Villefort
_Si vous êtes sur Twitter, il est possible de me suivre_ @NicLandryRDS.