Du Brésil, où Patrick Côté poursuivait sa quête pour un retour au UFC, jusqu’en Estrie, où l’organisation québécoise Instinct débarquait pour son troisième gala, le dernier week-end n’a pas laissé le temps aux amateurs de MMA de souffler.

Vous avez tout manqué et vous avez besoin d’un petit résumé? C’est parti.

Difficile de commenter objectivement un événement local auquel on n’a pas assisté. Je m’en tiendrai donc à l’essentiel pour l’instant et vous offrirai mes impressions plus détaillées, peut-être par l’entremise de Twitter, une fois que j’aurai mis la main sur la « cassette » de la soirée.

- Je l’ai dit avant le gala et je le répète maintenant qu’un résultat que je qualifierais de prévisible s’est concrétisé : Brandon Thatch a besoin d’opposition. À Instinct 2, Patrick Vallée est resté lucide pendant 15 secondes devant le phénomène des Rocheuses. Samedi soir, Jory Erickson a survécu pendant trois secondes de plus.

Stéphane Patry, le président d’Instinct, n’a jamais eu peur d’exagérer sur les qualificatifs pour vanter ses poulains, mais je le crois sur parole lorsqu’il se confond en compliments devant sa jeune trouvaille. « Brandon Thatch peut battre n’importe qui demain matin. Il est en train de faire ce que personne d’autre n’a fait avant lui. »

Cinq des six victoires de Thatch ont été obtenues en moins d’une minute. Rendu là, peu importe la qualité de ses adversaires, c’est une statistique digne de mention. Mais pourrait-il battre n’importe qui demain matin? La vérité, c’est qu’on le saura seulement lorsqu’on lui donnera quelqu’un qui lui arrive au moins à la cheville à sa prochaine apparition.

Patry affirme avoir beaucoup d’options sur la table pour le prochain combat de Thatch. Luigi Fioravanti semble être l’une des plus probables, mais de l’expérience au UFC sera assurément un pré-requis, selon le président, dans la recherche d’un test de qualité.

S’il est aussi bon qu’on le dit, Thatch mérite mieux que ce qu’on lui a donné jusqu’à présent et ceux qui paient pour aller le découvrir aussi.

Belle victoire de Stéphane Pelletier qui, à ses débuts dans la famille d’Instinct, n’a pas laissé Melvin Blumer se rendre au deuxième round. L’Abitibien voudra assurément un visà-vis plus réputé à sa prochaine présence dans l’octogone et les démarches de ses patrons à ce chapitre seront intéressantes à suivre. Pour l’instant, il semble peu prudent de parier sur la présence de Jens Pulver à Montréal en juin.



Mais qu’estce qu’il y a au juste à Montréal en juin? Instinct 4, qui devrait marquer le retour de Steve Bossé face au vétéran Renato « Babalu » Sobral. En vue de cet événement, Stéphane Patry a confirmé être en négociation avec le clan de l’ancien champion poids lourd du UFC Tim Sylvia.

Au cours des dernières semaines, Sylvia a tenté de se remettre sur la mappe avec une agressive campagne d’autopromotion ayant pour but de convaincre les patrons du UFC de le réinsérer dans les rangs de la compagnie. L’initiative n’a pas plu à tout le monde, mais Instinct est intéressé à surfer sur la vague et profiter de la visibilité du géant pour mousser son prochain événement.

Selon les explications de Patry, une entente lie présentement l’organisation à Sylvia, mais elle est conditionnelle à l’embauche d’un adversaire au cours de la prochaine semaine. Une offre a été faite au Canadien Tim Hague, qui aurait été forcé de refuser en raison d’un conflit d’horaire. D’autres noms auraient été proposés, mais déclinés par le « Maine-iac ».

Si un terrain d’entente n’est pas trouvé avec Sylvia d’ici une semaine, ce dernier se tournera vers l’offre d’une autre organisation qui prévoit tenir un événement une semaine après les débuts d’Instinct à Montréal. Un dossier à suivre…



DU MMA À LA RADIO... EN FRANÇAIS!

C’était il y a un an, presque jour pour jour. Je venais de prendre place à mon siège à quelques mètres de l’octogone de Ringside 10, au Centre Bell, quand le gaillard assis à ma droite, un colosse arborant poils au menton, tatouages multiples et tuque noire, m’a tendu la main.

« Je suppose que t’es le gars de RDS », avait-il savamment déduit après avoir lu l’étiquette en face de laquelle je m’étais assis.

« Oui, Nicolas », lui avais-je répondu en lui présentant à mon tour ma main.

« Moi c’est marteau. »

« Comment? »

« Marteau. »

Je ne comprenais pas trop, mais je n’ai pas posé de questions. Le mec s’est avéré fort sympathique puis à force de discuter (et avec un peu d’aide de Google), tout s’est éclairé. Le gars n’était pas marteau, mais plutôt Marto! Marto Napoli, le célèbre « maître du monde » qui faisait rage sur les ondes radiophoniques de la belle ville de Québec depuis presque dix ans dans mon ignorance la plus totale (je n’écoute jamais la radio).

Imaginez-vous que Marto, un personnage aussi fêlé qu’attachant, n’était pas au Centre Bell par hasard ce soir-là. Il adore les arts martiaux mixtes Marto, c’est un maniaque. Et vous savez quoi? Aujourd’hui, lundi 2 avril, il lance la toute première émission québécoise francophone consacrée aux MMA. À midi, il a donné le coup d’envoi à MMA Ninja un programme hebdomadaire de 30 minutes diffusé sur le AM à Québec 800.



« Je ne veux pas que ce soit compliqué, m’expliquait Marto à la veille de son lancement. On pourra aussi bien parler de boxe, du dernier UFC ou du tournoi de Bellator et ensuite y aller avec un top 3 des films de Seagal. Il n’y aura pas d’analyse de prises de bras. On va parler de sports de combat, mais ça va être rigolo! »

En plus de sa place dans la grille horaire de la radio sportive de la Vieille Capitale, Marto s’est trouvé une niche en Beauce. Du lundi au mercredi, MMA Ninja sera entendue au FM 101,3 de Sainte-Marie sous la forme de capsules d’une minute destinées à mettre la table à une autre émission d’une demi-heure diffusée à 18h30 le jeudi.

« C’est parfait parce que le lundi, on va revenir sur les événements de la fin de semaine et le jeudi, on va parler de ce qui s’en vient », explique logiquement le bouffon engagé.

Pour les intéressés, Marto revient aussi en ondes sur le web, à www.radiopirate.com, avec une émission quotidienne, Marto 4:11 qui entrera dans vos oreilles à 16h00.

CHOC AMOUSSOU-RICKELS AU BELLATOR

C’était au tour des mi-moyens d’amorcer leur tournoi de la sixième saison du Bellator Fighting Championship. Chris Lozano et Ben Saunders, deux participants de l’édition précédente qui avaient été éliminés par l’éventuel champion Douglas Lima, étaient les vétérans de retour pour une deuxième chance de toucher à la gloire.

Si Saunders, un ancien du UFC, est passé à l’autre étape en se débarrassant facilement de Raul Amaya, Lozano a été ramené sur terre, aux sens propre et figuré, par le Français Karl Amoussou. L’imposant cousin n’a pas eu le temps d’être menacé par la force de frappe du cogneur de Cleveland, qui lui a fait cadeau de son dos et s’est par conséquent incliné par étranglement.



L’autre coup d’éclat de la soirée a été l’œuvre du jeune David Rickels, 23 ans, qui est demeuré invaincu en dix combats en soustrayant Jordan Smith de l’équation en seulement 22 secondes. Ça sera moins long pour vous d’observer la scène qu’il ne m’en prendra pour vous la décrire.



Amoussou et Rickels s’affronteront en demi-finale dans un mois. Saunders sera pour sa part confronté à Bryan Baker. Le vétéran de longue date du Bellator a défait Carlos Alexandre Peireira par décision partagée.

TUF : ÉQUIPE FABER S'INSCRIT AU TABLEAU

Al Iaquinta a permis à l’équipe d’Urijah Faber d’enregistrer une première victoire en trois occasions dans la compétition de la 15e saison de The Ultimate Fighter Le poulain de Matt Serra et Ray Longo a eu le dernier mot sur Myles Jury dans un combat qui a nécessité un troisième et décisif round.



Faber, qui avait préalablement vu ses protégés Daron Cruickshank et Cristiano Marcello tomber devant les guerriers de Dominik Cruz, a ainsi repris le contrôle sur le choix des combats et a opté pour opposer Michael Chiesa à Jeremy Larsen.

PETE SPRATT SORT SON ARME SECRÈTE

Je vous parlais dans mon billet précédant de la victoire de Patrick Côté au Amazon Forest Combat 2, une carte qui nous a offert quelques autres résultats intéressants.

Victorieux huit fois en autant de sorties en 2011, Ronys Torres a signé une dixième victoire de suite en déchaussant Ferrid Kheder en 22 secondes. Reste à voir si le Brésilien, qui avait subi des défaites face à Melvin Guillard et Jacob Volkmann en 2010, aura attiré l’attention du UFC.

Pete Spratt, qui n’avait pas été revu depuis sa victoire face à Martin Grandmont en décembre à Québec, a fait honneur à son surnom du « Secret Weapon » avec un tour de passe-passe qui a fait regretter à Daniel Acacio de ne pas avoir été plus vigilant. Disons que M. Spratt a le sens du timing



Thales Leites, qui avait défié Anderson Silva au UFC 97 à Montréal, a gagné son combat revanche contre Matt Horwich avec la 13e victoire par soumission de sa carrière. L’AFC est déjà prête à organiser un combat entre Leites et Côté, qui a donc devant lui un intéressant plan B si l’appel du UFC se fait toujours attendre.

AUTRE SOIRÉE DOULOUREUSE POUR HOUSTON ALEXANDER

En plus de Spratt, un autre vétéran récemment repêché par Instinct MMA était en action. Sur sa terre natale du Nebraska, Houston Alexander n’a pas eu plus de chance que face à Steve Bossé, s’écroulant sous les poings de Gilbert Yvel après quatre minutes d’action. Alexander avait pourtant l’avantage avant de baisser bêtement sa garde devant un adversaire qui visait une 32e victoire par K.-O.



Vous n’avez pas encore eu votre dose de brutalité? Regardez ça et demandez-vous si vous serez aussi flexible à 50 ans. Le vénérable Maurice Smith, de retour à la compétition après un absence de quatre ans, a donné une petite leçon d’expérience à Jorge Cordoba.



Deux autres résultats intéressants à retenir de cette carte : la défaite de Dakota Cochrane, ce bi-curieux qui n’avait pas été en mesure de se tailler une place sur la 15e saison de The Ultimate Fighter et la victoire de Timothy Elliott, un poids coq qui a maintenant huit victoires de suite.

McCORKLE PERD... TOUT EN HUMOUR

Au Texas, l’ancien du UFC Sean McCorkle s’est fait surprendre par le bien ordinaire Brian Heden dans le combat principal du WMMA 1. Il s’agissait d’une première défaite en sept combats pour McCorkle depuis son renvoi du UFC.

« Big Sexy », qui a été victime d’un K.-O. au deuxième round, a été capable de prendre son sort avec humour. Sur son compte Twitter, dimanche matin, il a écrit : « Apparamment, mon cardio est mauvais même lorsque je ne coupe pas de poids. Quelqu’un sait où est la table à dessin? Parce que je dois y retourner… »

En demi-finale, Karo Parisyan a mis fin à une série de trois défaites en disposant de Thomas Denny, un vétéran qui semble usé à la corde.

Lyle Beerbohm, Drew Fickett et Rodney Wallace ont aussi visité le cercle des vainqueurs.

Voici le lien vers le combat McCorkle-Heden et celui vers Parisyan-Denny.

ET POUR TERMINER...

Un gala asiatique, le One FC 3 : War of the Lions, duquel je n’ai absolument rien vu mais sur lequel je veux vous donner l’occasion de commenter. Voici les résultats de la soirée.

_Si vous êtes sur Twitter, il est possible de me suivre_ @NicLandryRDS.