La jeunesse du Plateau Mont-Royal se dirigeait bruyamment vers les débits d’alcool du quartier vendredi soir alors qu’une douce bruine, espoir d’un printemps précoce, enrobait la ville de Montréal.

Moi? J’étais devant mon ordinateur en train d’essayer de garder l’œil sur deux galas d’arts martiaux mixtes en même temps.

Drôle de moineau, hein? Peut-être, mais c’est justement un oiseau – non, Loiseau – qui m’a incité à rester sagement à la maison en ce début de week-end.

Loiseau, David de son prénom, était de retour en action hier soir, huit mois après avoir été libéré par le UFC à la suite d’une défaite contre Mario Miranda. Le Québécois est replongé dans le bain en battant le champion des poids moyens de l’organisation Tachi Palace Fights, le Brésilien Leopoldo Serao, par TKO à 1:12 du cinquième et dernier round. Les coups de coudes du Crow avaient causé une profonde entaille au-dessus de l’œil gauche de son adversaire quand l’arbitre Big John McCarthy a décidé de s’interposer pour demander l’avis du médecin.

Pour avoir parlé avec des amis (oui, j’en ai!), reçu quelques-uns de vos commentaires via Twitter et parcouru différents forums, je sais que la performance de Loiseau en a laissé plusieurs sur leur appétit. Bon, c‘est vrai, on ne peut pas dire que le Québécois a cassé la baraque, mais pourquoi ne pas se concentrer sur le positif?

1) Le plus important : le sourire de Loiseau après sa victoire, un contraste frappant avec son expression faciale après ses récentes défaites contre Miranda et Ed Herman. Hey, le gars a gagné!

2) Le travail de Loiseau au sol. Serao a obtenu 13 de ses 17 victoires par soumission, mais il n’a jamais été capable d’inquiéter sérieusement le Montréalais même si la majorité du combat s’est déroulée à l’horizontal. Plus fort physiquement et plus expérimenté que son adversaire, Loiseau semblait très à l’aise dans la garde de Serao. L’occasion de se relever et de ramener le combat debout s’est présentée fréquemment, mais chaque fois, il décidait de retourner par-dessus son adversaire en tentant de l’atteindre au visage. Étonnante stratégie, mais elle a porté fruits.

3) Avant le début de la carte principale de chacun de ses galas, le UFC diffuse sur ses écrans géants un montage des moments marquants de l’organisation avec comme trame sonore la chanson Baba O’Riley du groupe The Who Immortalisé dans cette vidéo, le coup de pied inversé avec lequel Loiseau avait terrassé Charles McCarthy au UFC 53. Ce genre de coups, Loiseau en a fait sa marque de commerce avec les années et vendredi soir, il en a décoché quelques-uns qui, même s’ils n’ont pas touché la cible, ont sûrement fait plaisir à ses admirateurs de longue date.

J’ai bien hâte de voir ce que l’avenir réserve à Loiseau. J’avais entendu entre les branches que Ringside aurait aimé l’avoir pour son événement du 9 avril. L’intérêt n’a sûrement pas disparu maintenant que le Crow a une ceinture à la taille. Peut-être en juin à Québec?

Le reste de la carte de TPF 8

Fabricio Camoes et Steve Lopez, deux anciens du UFC, espéraient se servir du gala comme d’un tremplin vers un retour dans les majeures. Camoes (nul c. Caol Uno au UFC 106, défaite c. Kurt Pellegrino au UFC 111) a gagné son pari avec un percutant K.O. par coup de pied à la tête après seulement 23 secondes d’action. Lopez (défaites c. Jim Miller au UFC 103 et Waylon Lowe au UFC 119) croyait toutefois que l’arbitre avait arrêté le combat un peu trop vite.



Comme récompense, Camoes affrontera un autre ancien du UFC, Efrain Escudero, le 5 mai à TPF 9.

Edgar Garcia (02 au UFC) a battu Mike Moreno par guillotine à 1:47 du premier round.

Jussier da Silva, qui était considéré comme le meilleur 125 livres au monde, a été surpris par Ian McCall, qui lui a infligé sa première défaite en dix combats. Après avoir dû résister au jiujitsu de da Silva pendant la majeure partie du premier round, McCall (9-2) a servi une performance sans bavure dans les deux derniers pour gagner par décision unanime. Son prochain adversaire sera le nouveau champion de la catégorie, Darrell Montague, qui a dominé Ulysses Gomez pendant cinq rounds dans le combat suivant.

Autre surprise : John Gunderson, un vétéran de 44 combats dont trois avec le UFC, a perdu par TKO (0 :41, R3) contre Dominique Robinson, qui montrait une fiche de 54 avant le début de la soirée.

Impressionnant Ryan Couture

L’organisation Strikeforce, elle, avait arrêté sa caravane au Texas pour la présentation de l’événement Challengers 14. Malheureusement, j’ai seulement pu voir le combat opposant Ryan Couture, le fils Randy Couture, à Lee Higgins. Pour un résumé complet de la soirée, je vous invite à lire le billet de mon coéquipier sparks8.

C’était la première fois que je voyais Couture en action et je dois dire que j’ai été impressionné.

La foule a commencé à démontrer des signes d’impatience dès la première minute du combat. Ça vient avec l’héritage génétique, je suppose... On devait s’attendre à ce que Couture sorte un move de jeu vidéo dès le son de la cloche. Toujours est-il que fiston a su garder le contrôle de ses émotions et ne s’est pas emporté inutilement pour plaire au public. Beau signe de maturité.

Au sol, Couture a fait la démonstration d’un arsenal diversifié. Dans la dernière minute du premier round, il a fait mal à Higgins avec un gros coup de pied au corps et a ensuite tenté une guillotine et un D’arce choke qui ont échoué. Au deuxième round, il a réussi une projection à 2:30 et barré un triangle au corps qui lui a permis de contrôler son rival jusqu’au son de la sirène.

Higgins n’a toutefois pu se défendre jusqu’à la fin. Couture l’a eu par étranglement arrière à 4:41 du troisième assaut.

Le fils du Natural a deux victoires en autant de combats. J’ai hâte au troisième.

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