MONTRÉAL – En passant de la catégorie des poids coqs de l’UFC à celle des poids pailles, Valérie Létourneau avait un but bien précis en tête : obtenir le plus rapidement possible un combat de championnat.

Elle aura la chance de se rapprocher un peu plus près de son objectif lors de son prochain combat qui aura lieu à Saskatoon, le dimanche 23 août.

À sa troisième sortie dans l’UFC, la Québécoise affrontera Maryna Moroz (6-0) qui est classée septième dans la division. L’Ukrainienne a fait une entrée remarquée dans l’organisation en défaisant Joanne Calderwood par soumission dès le premier round en avril dernier, ce qui lui a valu une place dans le classement des poids pailles.

Létourneau (7-3) avait demandé à affronter une combattante du top-10 après sa victoire face à Jessica Rakoczy lors de l’UFC 186, en avril dernier, à Montréal.

« Je veux son rang. Je suis vraiment contente que l’UFC m'ait offert ce combat. C’est super motivant. Je veux monter dans le classement. Il ne me reste plus beaucoup d’années. Si je peux avoir le no 7 à mon troisième combat dans l’UFC, ça va être intéressant », a expliqué la combattante de 32 ans lors d’un entretien téléphonique la semaine dernière.

« En principe, en la battant, je prendrais sa place. Je voudrais être dans le top-10. Ça me rapprocherait d’un combat de championnat rapidement. On parle d’un à deux combats pour un de championnat par la suite », a ajouté la membre d’American Top Team.

Valérie LétourneauBien qu’elle n’ait qu’un combat d’expérience dans l’octogone, Moroz en a mis plein la vue à ses débuts alors qu’elle était négligée face à Calderwood qui était invaincue. Celle surnommée « Iron Lady » n’a mis que 1:30 pour mettre fin à l’affrontement à l’aide d’une clé de bras. Elle a gagné cinq de ses six combats en carrière par soumission.

Létourneau ne se cache pas pour dire qu’elle préfère se battre debout, là où elle est plus à l’aise. Moroz aime aussi les échanges debout ce qui laisse présager un combat très excitant. Létourneau a toutefois porté une grande attention à améliorer ses techniques au sol pour être prête à toute éventualité.

« C’est sûr que j’aime ça me battre debout. Sachant que j’ai gagné mon combat debout contre Jessica Racozyk, ça me donne encore plus de confiance. Mais je travaille beaucoup sur mon sol. Si ça ne marche pas debout, je vais aller au sol », a-t-elle indiqué.

« Quand tu fais quelque chose et que tu es calme, ça prend beaucoup moins d’énergie, a lancé la mère d’une fille de 12 ans. Je suis dans ma zone de confort debout et on le voit aussi à l’entraînement. Je peux faire trois heures debout et ça ne me prend pas autant d’énergie qu’un autre entraînement. »

L’ancienne combattante du Tristar Gym vivra sa deuxième coupe de poids à 115 livres. Lors de la pesée de l’UFC 186, elle semblait au bout de ses ressources, mais elle avait réussi à abaisser son poids pour atteindre la limite.

La deuxième expérience ne sera pas plus facile que la première, mais elle sait maintenant ce qu’elle vivra.

« On y pense depuis le début du camp. Je ne peux pas prendre trop de masse musculaire. La coupe de poids va toujours être difficile. On trouve des trucs pour la faciliter, mais ce ne sera jamais facile de descendre à 115 livres pour moi. Je sais que je l’ai fait une fois et je peux le refaire deux fois », a répondu celle qui est entourée par une équipe qui connaît bien ses besoins.

Un champion inspirant

Valérie Létourneau a fait le choix de s’exiler en Floride pour rejoindre l’équipe d’American Top Team depuis près de deux ans.

La Québécoise est toujours très heureuse d’avoir pris cette décision qui a relancé sa carrière. Elle compte sur d’excellentes partenaires d’entraînement au gymnase qui est situé à Coconut Creek. Sa coéquipière Amanda Nunes a entre autres vaincu Sara McMann le week-end dernier.

Néanmoins, le combattant le plus connu d’American Top Team est le champion des poids mi-moyens, Robbie Lawler.

L’Américain a livré le combat de l’année 2015 jusqu’à présent lorsqu’il a passé le K.-O. au Canadien Rory McDonald, le 11 juillet dernier, lors de la première défense de son titre.

Lawler a été coupé et a encaissé plusieurs puissants coups de son adversaire avant de l’emporter au cinquième round au bout d’une guerre de 21 minutes. Ses performances inspirent tous ses coéquipiers chez American Top Team.

« Tu veux prendre ce genre d’attitude là quand tu entres dans l’octogone. C’est d’être patient. Le combat n’est jamais fini. Alors même si tu as gagné ou perdu tes premiers rounds, ce n’est pas fini. Il y a toujours une chance de gagner », a-t-elle raconté en parlant de la performance de Lawler.

Maintenant bien installée en Floride, Létourneau a été rejointe par sa fille Gabrielle depuis le début de l’été. Elle demeurera à temps plein avec sa mère alors qu’elle commencera l’école en Floride à l’automne.

« C’est sûr que je me sens mieux avec ma fille à mes côtés. Ça prend plus de mon temps. Mais en même temps, depuis que j’ai eu ma fille à 19 ans, j’ai toujours fait l’entraînement, le travail et m’occuper de ma fille », a-t-elle expliqué.

« Je ne sais même pas comment j’ai fait pour faire ça aussi longtemps. C’était tellement demandant. En ce moment, je ne travaille pas entre mes entraînements. Avant, j’allais travailler en plus. Quand tu es passé par là, c’est la partie facile (maintenant). »