Si on vous donnait une heure pour convertir aux arts martiaux mixtes un néophyte, quelqu’un qui n’a jamais entendu parler du sport, que feriez-vous?

Moi, ma stratégie est déjà choisie… et elle est très simple. J’installe mon cobaye sur le sofa, devant le téléviseur, j’insère mon arme secrète dans le lecteur DVD, j’appuie sur play et je laisse Diego Sanchez parler à ma place.



Si le p’tit nouveau n’en redemande pas une fois le temps écoulé, rien à faire. J’abandonne. Je tente de retrouver un rythme cardiaque normal et j’essuie la sueur qui coule sur mes tempes en me disant qu’au moins, quelqu’un aura apprécié l’expérience.

J’ai visionné quelques combats de Sanchez hier. Sa victoire contre Clay Guida, qui s’est amorcée par les 30 premières secondes les plus débiles de l’histoire des MMA. J’ai littéralement poussé un cri quand Sanchez a envoyé le Menuisier les quatre fers en l’air en lui plaçant son tibia gauche sur la mâchoire.



Celle contre Luigi Fioravanti, acquise quand Sanchez, après un autre coup de pied dévastateur, a allumé les réacteurs qui se trouvent sur chacune de ses hanches et s‘est envolé pour aller coller son genou sous le nez d’un adversaire déjà assez ébranlé.

Celles contre Karo Parisyan et Nick Diaz, de savantes batailles au sol contre des jeunes adversaires affamés qui, comme lui, tentaient de monter les échelons dans la division des 170 livres.

Et celle contre Paulo Thiago, la plus récente. Qui a oublié les images d’un Sanchez complètement possédé prendre Thiago sur son épaule comme une poche de patates et traverser l’octogone en criant avant d’aller le rentrer dans le plancher?



Demandez-moi maintenant si j’ai hâte à jeudi soir, alors que Sanchez tentera de briser le Danois Martin Kampmann en finale d’un gala présenté à Louisville, au Kentucky.

Si c'est vrai que styles make fights celui-ci promet. Kampmann est lui-même loin d’être un manchot. S’il ne s’était pas inexplicablement entêté à amener un Jake Shields exténué au sol en octobre dernier plutôt que de garder le combat debout, c’est peut-être lui qui affronterait Georges St-Pierre à Toronto dans deux mois.

Outre Shields, seuls Paul Daley et Nate Marquardt l’ont battu au UFC. Et si vous croyez qu’il n’a pas ce qu’il faut pour aller à la guerre, vous vous raviserez après avoir écouté son combat contre Carlos Condit.

Sanchez, qui semble parfois avoir de drôles de petits oiseaux entre les deux oreilles, a vécu une période creuse après sa défaite contre BJ Penn dans un combat de championnat chez les poids légers en 2009. Il a alors décidé de revenir chez les mi-moyens, où il s’est fait accueillir par le Britannique John Hathaway qui lui a infligé une deuxième défaite de suite.

Mais contre Thiago, j’ai revu le vrai Diego Sanchez. Celui qui, s’il a les idées à la bonne place derrière son regard de feu, a sans aucun doute sa place dans le top 5 de la catégorie des 170 livres du UFC. Surtout si Georges St-Pierre « gradue » chez les poids moyens et si Penn prend sa retraite.

Et je crois qu’il passera par-dessus Kampmann dans les classements avec une victoire à ses dépens jeudi.

Le reste de la carte en quelques lignes

- La série de victoires de C.B Dollaway sera mise à rude épreuve contre le coriace Mark Munoz. Mon petit doigt me dit même qu’elle prendra fin.

- Gros combat entre deux vétérans du WEC, Brian Bowles et Damacio Page. Bowles avait battu Page par soumission en 2008 et ce dernier a promis qu’il ne se ferait pas prendre une deuxième fois. Ma mère m’a toujours dit de ne pas promettre ce qu’on ne peut pas garantir… Bowles, que des blessures ont éloigné de notre champ de vision au cours des dernières années, lui fera ravaler ses paroles.

- C’est la première fois qu’on verra Alessio Sakara depuis qu’il a décidé de déclarer forfait à la dernière minute avant d’affronter Jorge Rivera en Allemagne. Sakara se frottera à un petit nouveau, Chris Weidman, qui en sera seulement à son cinquième combat.

- La glace est très mince sous les pieds de Joe « Daddy » Stevenson. S’il perd contre Danny Castillo, il s’agira d’une troisième défaite de suite et d’une cinquième à ses sept derniers combats. Je ne vois pas comment on pourrait alors justifier sa présence au sein du UFC.

- Une petite touche francophone sur le gala : le Français Cyrille Diabate affrontera Steve Cantwell.

Si Thiago Tavares perd contre Shane Roller, on devrait avoir droit à tout un spectacle. Les trois dernières défaites de Tavares – contre Tyson Griffin, Matt Wiman et Kurt Pellegrino ont été primées « combat de la soirée ».

Finalement, je m’en voudrais de ne pas signaler la présence du préféré de mon coéquipier beardown, Rousimar Palhares. L’expert en jiujitsu brésilien affrontera Dave Branch.

À quoi vous attendez-vous de ce gala? Qui avez-vous hâte de voir en action? Quelles sont vos prédictions?

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