UFC 132 : dix observations
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 19:27 mercredi, 3 août 2011. 21:20En ce qui me concerne, le débat que se livrent plus ou moins directement la vieille garde et la nouvelle génération d’amateurs de sports de combat a officiellement pris fin samedi.
En après-midi, je n’ai pas été capable d’écouter plus de la moitié du combat de boxe entre Vladimir Klitschko et David Haye, un choc qui était pourtant attendu depuis longtemps dans la catégorie des poids lourds. Pour être franc, j’ai commencé à bailler au deuxième round.
En soirée, j’en avais déjà eu pour mon argent après le deuxième combat du UFC 132.
Fait que David, refais signe quand t’auras le droit de donner des coups de pieds.
1. Dominick Cruz est une sorte de mix entre Terry Fox et le Roadrunner. On n’est pas toujours sûr qu’il va se rendre, mais le temps qu’on s’en rende compte, on a mangé trois ou quatre taloches et on n’a aucune idée où il est passé. Urijah Faber, même s’il essaie de nous faire croire qu’il pensait avoir gagné le combat, a dû avoir l’impression de se battre contre un fantôme samedi soir.
C’est vrai, Faber a réussi à placer de bons coups en puissance, mais en terme de quantité, il a été outrageusement dominé par Cruz. Selon Fightmetric le champion a touché la cible à 97 reprises contre 58 pour l’aspirant.
Dommage que Cruz ait autant de puissance dans ses coups qu’Arianny Celeste, parce qu’il aurait facilement pu enregistrer le cinquième K.-O. de la soirée. Mais d’un autre côté, on n’aurait pas été en mesure de voir deux aussi grands combattants se donner la réplique pendant 25 minutes.
Vous savez le nouveau règlement qui entrera bientôt en vigueur? À partir de l’automne, tous les combats principaux du UFC, qu’ils soient ou non pour un titre, seront d’une durée de cinq rounds. Eh bien j’aimerais y apporter un amendement, à ce règlement. Je veux que tous les combats opposant Dominick Cruz à Urijah Faber durent dix rounds.
Minimum.
2. On dirait bien que Tito Ortiz n’était pas encore prêt à voir son chandail retiré aux côtés de ceux de Chuck Liddell et Randy Couture.
Contrairement à Liddell, son rival de toujours qui a été poussé vers les joies de la retraite par Rich Franklin l’année dernière, Ortiz a répondu positivement à l’ultimatum que lui avait lancé Dana White. Le deal était clair : une défaite et c’était la fin du Huntington Beach Bad Boy dans l’organisation sur laquelle il avait régné au début des années 2000.
Ortiz, qui a été découpé par son chirurgien plus souvent qu’un modèle de L’Évangile en papier au cours des dernières années, n’avait pas gagné depuis 2006. Son combat contre Ryan Bader devait être son chant du cygne, mais il a surpris un peu tout le monde en mettant le jeune dans sa petite poche avec une guillotine dans la deuxième minute du premier round.
Encore plus que la performance de Tito, j’ai aimé sa célébration. Peut-être parce qu’elle a duré plus longtemps que le combat lui-même... Ortiz a creusé la tombe de son rival, a couru, a sauté, a crié, a offert une analyse complète de sa victoire, a remercié son équipe de A à Z... et a crié encore un peu plus. Du bon stock
J’ai déjà commencé la discussion avec quelques lecteurs sur Twitter (@Tom_Tremblay et @maxgrass27, pour ne pas les nommer) et je vous invite à la poursuivre ici. Je suis d’avis que le UFC ne déroulera pas le tapis rouge à Tito pour son prochain test. Le nom de Rampage Jackson, après une éventuelle défaite contre Jon Jones, a été soulevé. Ortiz, lui, a déjà émis le souhait de prendre sa revanche contre Forrest Griffin.
Qui voyez-vous comme le prochain adversaire d’Ortiz? Et croyez-vous que sa victoire est un présage de belles choses à venir pour lui ou était-ce seulement un one shot deal/strong>
3. On s’attendait à la chute d’une légende. Je crois que c’est ce qu’on a eu. Seulement, ce ne fut pas celle à qui on pensait.
Contre Chris Leben, Wanderlei Silva a presque passé autant de secondes debout (23) que le nombre de mois qui s’étaient écoulés depuis son dernier combat (17). L’un explique peut-être l’autre, quand on y pense…
Leben, je m’en confesse, est un autre combattant que j’adore. La première fois qu’il a gagné ma sympathie, c’est dans la première saison de The Ultimate Fighter quand Josh Koscheck a commencé à se foutre de sa gueule. On s’est un peu perdu de vue, mais il est revenu me chercher quand il a battu Yoshihiro Akiyama l’été dernier.
Avez-vous écouté l’entrevue que Leben a donnée après sa victoire? Vous me trouvez peut-être fatiguant avec mes entrevues, mais hey! Quand un combat ne dure que 27 secondes, on essaie de profiter le plus possible des moments d’euphorie qui suivent!
_« I can‘t believe it‘s real, Joe, holy shit! »_
_« They told me to think before I talk, but how can you think after THAT? »_
Sérieusement, pensez-vous vraiment qu’on va entendre un joueur de hockey dire ça à Renaud Lavoie de sitôt? Moi en tout cas, c’est une des raisons pourquoi j’aime les MMA.
Et ah oui! Pour le combat de la décennie, on repassera, Joe Rogan!
4. La seule chose qui joue maintenant contre Carlos Condit dans sa quête pour un combat de championnat, c’est le timing
Condit est plus que jamais le candidat logique pour affronter le gagnant du prochain duel pour la ceinture des mi-moyens du UFC, qui appartient présentement à Georges St-Pierre. Il n’a qu’une défaite en dix combats depuis ses débuts au défunt WEC et je ne m’obstinerais sûrement pas avec vous si vous me disiez qu’il méritait un meilleur sort face à Martin Kampmann. Il est resté debout devant des lutteurs, a passé le K.-O. a des cogneurs et a étouffé des ceintures noires en BJJ.
Mais le combat entre St-Pierre et Nick Diaz n’est que dans quatre mois et le Québécois (prenons ici pour acquis, en touchant du bois, qu’il sortira vainqueur de son prochain défi), se bat en moyenne une fois aux six mois. Les maths n’ont jamais été ma force (j’en profite pour saluer mon prof de 536, Roland Bélanger), mais ça veut dire que si Condit veut être le prochain à se battre pour la ceinture de GSP (on touche encore du bois), il devra attendre dix mois avant d’entrer dans l’octogone.
Je vais me répéter, mais je ne serais pas surpris qu’on fasse plutôt une place à Condit sur la carte du UFC 137, qui mettra St-Pierre et Diaz en vedette, et qu’on en fasse officiellement l’aspirant numéro un en cas de victoire.
Comme adversaires potentiels pour le Natural Born Killer j’ai deux noms en tête : Josh Koscheck et Chris Lytle. L’hypothèse de Koscheck est peu probable puisque Boucle d’Or a récemment écrit sur Twitter qu’il aurait bientôt des nouvelles à donner sur son prochain combat. Lytle par contre, s’il a le dessus sur Dan Hardy au mois d’août, pourrait être une alternative logique puisqu’il devait affronter Condit en Australie avant que celui-ci ne déclare forfait en raison d’une blessure.
Si la décision vous revenait, quel serait votre plan pour la suite de la carrière de Carlos Condit?
5. Mine de rien, Melvin Guillard est en train d’amasser assez de matériel pour se monter un spectaculaire cv sur vidéo.
Je ne voulais pas trop m’emporter après sa victoire contre Evan Dunham. Je me disais que ce dernier avait eu une mauvaise journée au bureau. Mais j’avais mal compris. Un travail de bureau, c’est ce qu’on souhaite le plus au monde une fois qu’on s’est fait piétiner par Melvin Guillard.
Si c’était à refaire, Shane Roller prendrait probablement n’importe quel job de 9 à 5 plutôt que de risquer de se retrouver sur le dos, une marque de jointures déjà étampée sur la joue droite et une autre qui s’en vient lui décorer le front, l’envoyant du même coup dans le verger.
C’est officiel, Guillard doit être pris au sérieux. Sur le site spécialisé Sherdog, on propose qu’il soit confronté au gagnant du combat entre Jim Miller et Ben Henderson. Des objections?
6. Je crois que George Sotiropoulos est responsable de son propre malheur. Largement favori sur papier (sur le mien, en tout cas), l’Australien n’a jamais respecté la force de frappe de Rafael Dos Anjos.
On connaît le résultat. Sots s’est engagé dans un brawl stupide au centre de l’octogone, a laissé ses deux bras le long de son corps et s’est fait brutaliser par une large droite de Dos Anjos. Ce dernier nous a appris qu’il pouvait cogner, mais il a aussi démontré une excellente défensive contre la tentative d’amenée au sol de l’arbitre Yves Lavigne lorsque celui-ci a voulu l’empêcher d’empirer le sort de sa victime!
Souvenez-vous de ça la prochaine fois que vous ferez des prédictions. Sotiropoulos survit au striking de Dennis Siver, un dangereux kickboxer, pendant trois rounds, mais ne fait pas une minute contre un gars qui n’avait qu’un knockout à sa fiche avant de le rencontrer. C’est aussi ça, les MMA…
Méchant revirement de situation pour Sotiropoulos. Il y a un peu plus de quatre mois, le gars se préparait à propulser sa carrière à un autre niveau devant les siens, Down Under Mais aujourd’hui, down under c’est la tangente qu’est en train de prendre son cheminement professionnel.
7. On avait donc une soirée parfaite de MMA jusqu’à ce que les juges viennent se mêler du combat entre Matt Wiman et Dennis Siver.
J’avais l’esprit ailleurs pendant que Wiman et Siver tenaient Yves Lavigne par la main en attendant la décision des juges. Quand j’ai entendu Bruce Buffer prononcer le nom du Germano-Russe, mon cerveau a eu besoin de quelques secondes pour assimiler l’information. En fait, ce n’est que lorsque j’ai vu Wiman partir en courant que j’ai compris ce qui venait de se passer.
J’ai réécouté le troisième round, qui a fait foi de tout dans la décision des juges, avant d’écrire ce passage. Siver stoppe deux tentatives d’amenée au sol de Wiman, profitant en plus de la seconde occasion pour lui péter le nez. En contrepartie, Wiman a tenté une guillotine, un omoplata et a envoyé Siver au sol avec un beau balayage dans la dernière minute.
Bon, finalement, ce n’est peut-être pas le scandale que certains ont décrié. Une chose est sûre, on a vu pire.
8. Si quelqu’un m’avait dit que le combat entre Brian Bowles et Takeya Mizugaki serait aussi ennuyant que celui entre Aaron Simpson et Brad Tavares, je ne l’aurais pas cru.
9. Continue comme ça, Anthony Njokuani, et tu deviendras rapidement l’un de mes strikers favoris au UFC.
10. Jeff Hougland mérite une bonne tape dans le dos. Comme l’a fait remarquer le journaliste Mike Chiappetta au cours de la soirée, Hougland avait une fiche de 1–4 après ses cinq premiers combats professionnels. Le voilà maintenant avec une fiche de 10–4 et une victoire au UFC. Une belle histoire.
_Si vous êtes sur Twitter, il est possible de me suivre_ @NicLandryRDS.