Notes et prédictions en vue du UFC 144 qui se déroulera ce soir (dimanche matin au Japon) au Saitama Super Arena, près de Tokyo.

1. J’ai pris depuis longtemps la résolution de ne plus jamais parier contre Frankie Edgar et ce n’est pas aujourd’hui que j’ai l’intention d’y déroger. Benson Henderson, un ancien champion du WEC, est un aspirant menaçant et a mérité sa place dans l’échiquier de la division des légers, mais je n’ai pas l’impression qu’il parviendra à détrôner l’éternel négligé qu’est Edgar.

Le UFC a publié des statistiques intéressantes au sujet des deux hommes. Par exemple, on apprend qu’Edgar évite les poings de ses adversaires avec un taux d’efficacité de 74% depuis le début de sa carrière, le plus haut parmi tous les légers qui sont entrés dans l’octogone.

La mobilité du champion lui permettra-t-elle de paraître aussi bien contre Bendo? Ce dernier, nous dit-on, n’a jamais reçu plus de coups qu’il en a donné dans chacun de ses neuf rounds au UFC (161 coups portés contre 36 encaissés au total).

La lutte devrait être une discipline prédominante dans ce combat de championnat. Edgar a réussi 35 amenées au sol depuis le début de sa carrière, une moyenne de trois par combat. Henderson a fait encore mieux, maintenant une moyenne de quatre par combat sous les bannières du UFC et du WEC. Et l’efficacité de Henderson ne diminue pas à mesure que le combat progresse : il a réussi 72,7% de ses tentatives d’amenées au sol au troisième round contre 56,6% au premier et 38,95% au deuxième. Pour une fois, Edgar pourrait ne pas avoir l’avantage au niveau du cardio…

Si le combat s’en va au sol, ne cherchez pas de signe de panique chez Henderson. Personne n’est plus difficile à prendre en soumission que « Smooth », qui a échappé aux 28 prises qui ont été tentées à son endroit.

S’il l’emporte, Edgar rejoindra B.J. Penn et Jim Miller pour le plus grand nombre de victoires au UFC dans la catégorie des légers avec dix.



2. Que se passe-t-il avec Quinton « Rampage » Jackson? Celui qui sera assurément le favori de la foule en raison de son glorieux passé au sein de l’organisation japonaise PRIDE a surpassé de cinq livres la limite de poids permise à la veille de son affrontement contre Ryan Bader.

J’étais de ceux qui n’hésitaient pas à mettre leur argent sur Rampage, mais les récents événements me font reconsidérer ma position. Après tout, il a lui-même prétexté une blessure pour justifier son faux-pas. Tente-t-il seulement de jouer dans la tête de son jeune rival? Je suis embêté…



3. Cheick Kongo ne devrait pas perdre contre Mark Hunt. Mais encore là, vous pouvez remplacer le nom du Néo-Zélandais par celui de n’importe lequel des anciens adversaires de Kongo et j’aurais dit la même chose.

Ça semble être le même refrain avant chacun de ses combats : Kongo semble posséder tous les atouts pour être une force dans la division des poids lourds, mais chaque fois il est incapable de se hisser à la hauteur de mes attentes.

Au risque de le regretter, j’y vais encore avec le cousin français.



4. Toujours un peu intrigant quand un combattant fait ses débuts dans une nouvelle division. À quoi s’attendre de Yoshihiro Akiyama, qu’on verra pour la première fois à 170 livres contre Jake Shields?

Akiyama est sur une série de trois défaites, mais si on fait abstraction de la plus récente aux mains de Vitor Belfort, ses performances valaient le prix d’entrée. Le favori de la foule joue peut-être sa carrière au UFC contre Shields.

Ce dernier a perdu ses deux derniers combats, d’abord en championnat du monde contre Georges St-Pierre et le suivant par un expéditif K.-O. face à Jake Ellenberger, une semaine après le décès de son père. On peut aussi reculer à sa victoire contre Martin Kampmann pour venir à la conclusion que Shields n’a rien cassé depuis son ascension au UFC. Certes, il a battu de plus gros noms qu’Akiyama depuis le début de sa carrière, mais en ce qui me concerne, je ne suis pas encore convaincu.

Mon petit doigt me dit toutefois que Shields va trouver son chemin vers une victoire par soumission. Après tout, si Chris Leben a réussi à piéger Sexyama.



5. Premier combat de Yushin Okami depuis sa défaite en championnat du monde face à Anderson Silva. Traitez-moi de fou, mais je place mes jetons sur Tim Boetsch ici.

Le gaillard a fière allure depuis qu’il a descendu à 185 livres et même s’il est allé à la décision contre Kendall Grove et Nick Ring, j’ai comme l’impression qu’on pourrait assister à son coming out party ce soir. Je sais, c’est peu probable sur papier, mais c’est ma surprise de la soirée.



6. Pour être honnête, je ne suis pas assez familier avec Hatsu Hioki pour spéculer sur ses chances contre Bart Palaszewski. Ce que je sais, par contre, c’est que ce dernier n’est pas un enfant de cœur et que si le Japonais n’a rien de mieux à offrir que ce qu’il nous a montré dans une victoire serrée contre George Roop, il risque de frapper un mur.



7. Vous savez ce qu’on dit : un gars est toujours aussi bon que son dernier combat. Clairement, tous ceux qui adhèrent à cette ligne de pensée ne donneront absolument aucune chance à Anthony Pettis de sortir gagnant de son duel contre Joe Lauzon.

J-Lau a été absolument sublime à ses deux dernières sorties, se débarrassant notamment de Melvin Guillard, qui était alors sur la voie express pour un combat de championnat, en 47 petites secondes. Pettis, lui, n’a jeté personne sur le derrière à ses deux premiers combats au UFC.

C’est drôle comment la vie fait parfois les choses. Pettis avait, en théorie, mérité un combat d’unification des titres en détrônant Ben Henderson dans le tout dernier gala du UFC. Un peu plus d’un an plus tard, il attend toujours son occasion au tout début d’une carte principale au terme de laquelle sa victime pourrait être couronnée.

Lauzon est mon homme dans celui-là.



Le reste de la carte

Takanori Gomi c. Eiji Mitsuoka

Norifumi « Kid » Yamamoto c. Vaughan Lee

Riki Fukuda c. Steve Cantwell

Takeya Mizugaki c. Chris Cariaso

Tiequan Zhang c. Issei Tamura

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