LAS VEGA - Le moment était immense. Khabib Nurmagomedov serrant le cou de Conor McGregor, forçant l’Irlandais à abandonner. Quelques secondes plus tard, le chaos. Le champion sautant par-dessus la clôture pour s’en prendre à Dillon Danis, un homme de coin de l’Irlandais. Zubaira Tukhugov, un ami de Nurmagomedov, venant s’en prendre à McGregor, à peine remis de ses émotions, dans l’octogone. Les policiers et les agents de sécurité débordés, le moment complètement gâché.

On aurait dû se rappeler de cette soirée comme celle de la consécration du meilleur poids légers de l’histoire. L’UFC 229 restera plutôt dans les annales comme le gala de la disgrâce. Environ une heure après les événements, Dana White s’est présenté devant les journalistes et s’expliquait encore mal ce qui venait de se passer : « Je ne suis pas fâché, je suis déçu. Ça fait 18 ans que je m’efforce de faire grandir ce sport, que j’essaie de le faire connaître au grand public. Ce sport est formidable et nos athlètes ne devraient pas se comporter de cette façon. »

Questionné à savoir s’il regrettait d’avoir utilisé à profusion l’incident de l’autobus à l’UFC 223 pour promouvoir le gala, White n’a exprimé aucun regret : « Ça n’aurait rien changé. Les deux hommes se détestent, un point c’est tout. »

On se rappellera que le 5 avril dernier, McGregor avait lancé un chariot à travers la fenêtre d’un autobus au bord duquel se trouvait Nurmagomedov. À l’époque, le grand patron de l’UFC avait déclaré qu’il s’agissait du moment le plus sombre de l’histoire de l’UFC. Samedi soir, White a indiqué que les gestes de Nurmagomedov et de son entourage étaient aussi déplorables que ceux de McGregor, il y a six mois.

Parlant de Nurmagomedov, sa saute d’humeur lui coûtera cher. La commission athlétique du Nevada a décidé de ne pas lui remettre sa bourse de deux millions $. La commission et l’UFC réviseront également les bandes vidéos et sanctionneront les fautifs. Il faut donc s’attendre à ce que Nurmagomedov soit suspendu, mis à l’amende et potentiellement dépouillé de son titre des poids légers. « Qui sait, peut-être que Khabib ne sera plus en mesure d’obtenir son visa pour entrer aux États-Unis. Sa carrière à l’UFC est peut-être compromise », a ajouté White.

Nurmagomedov s’est brièvement présenté devant les médias, environ deux heures après la conclusion du gala. Il s’est excusé auprès de l’UFC et de la commission athlétique avant de tenter de justifier ses gestes. « Tout le monde me blâme parce que je m’en suis pris à son homme de coin, mais personne ne blâme McGregor pour ses attaques vicieuses des dernières semaines. Il s’en est pris à ma religion, à mon père et à mes amis. Il a même failli tuer des gens dans l’autobus. Pourquoi ses actions sont acceptables et pas les miennes? »

De son côté, McGregor n’a pas parlé aux journalistes. Sur Twitter, il a accepté le résultat et s’est dit prêt à remonter dans l’octogone avec son rival. « J’ai hâte à la revanche », a-t-il écrit.

Mais il est trop tôt pour envisager un tel scénario. Une fois les sanctions connues, nous serons en mesure de nous faire une meilleure idée concernant l’avenir de la division des poids légers et les options possibles pour Nurmagomedov, McGregor et les nombreux aspirants au titre.

En attendant, nous continuerons de parler de l’UFC 229, non pas pour la performance sans faille de Khabib Nurmagomedov face à Conor McGregor, mais plutôt pour les gestes disgracieux du Russe qui donnent un œil au beurre noir à un sport qui n’a vraiment plus besoin de publicité négative.

Une soirée qui laissera des séquelles dans l'UFC