Alors que plusieurs se demandent où sont passées les grandes vedettes de l’UFC, le gala UFC 222 de samedi dernier au T-Mobile Arena a peut-être donné un aperçu de celles en devenir.

Trois performances sont notamment sorties du lot et elles ont été offertes par trois jeunes athlètes que l’organisation a passé la semaine à promouvoir.

Mackenzie Dern est un phénomène du jiu-jitsu à 24 ans et elle est d’une personnalité humble et attachante.

À 23 ans, Sean O’Malley est un gars direct dont la base de partisans comprend le rappeur Snoop Dogg.

Enfin, à 27 ans, Brian Ortega est un poids plume au tempérament calme qui l’a emporté avant la limite contre ses six derniers opposants.

Ils sont là pour prendre le flambeau.

L’UFC a fait un investissement calculé en ces trois individus, que ce soit au niveau contractuel ou avec des apparitions sur la plateforme Dana White Contender Series et la série promo Embedded. Tous trois ont répondu à l’appel à leur combat respectif.

Ça ne s’est toutefois pas passé sans anicroche. Le combat entre Dern (6-0) et Ashley Yoder s’est rendu au troisième round et elles se sont divisé les deux premiers. Dern a dû se remettre d’une chute au tapis au deuxième round avant de l’emporter ultimement sur la dernière carte des juges.

« Je n’avais pas peur, je n’étais pas nerveuse. Mais quand j’ai entendu dire que les deux premières cartes étaient partagées, j’ai pensé un instant que ça n’irait peut-être pas de mon côté, a admis Dern. Je croyais que c’était 2-1 pour moi. »

O’Malley (10-0) a dominé avec style son duel contre Andre Soukhamthath. Il s’est toutefois blessé à une jambe au dernier round, et ne pouvait se tenir debout durant la dernière minute. Malgré la victoire, O’Malley a quitté la cage sur une civière.

Ortega (14-0), lui, a passé le K.-O. à un réputé adversaire, Frankie Edgar, lors du round initial dans un combat éliminatoire pour le titre d’aspirant no 1. Étonnamment, il n’y a eu aucun débat, ce qui est rare pour Ortega. Il a été dominé au niveau des frappes dans quatre de ses six combats dans l’UFC et a souvent dû revenir de l’arrière.

Le natif de la Californie est conscient de ne pas être à l'abri d'une défaite, et même qu’il visualise ce qu’il fera si ça devait arriver.

« J’ai des rêves, mais je fais aussi des cauchemars. Quand je suis en pleine semaine de combat, je me dis qu’il est possible que je me retrouve dans les faits saillants dans la peau de celui qui se fait passer le K.-O. Je me demande toujours comment je réagirais dans cette situation. Est-ce que je vais être un mauvais perdant? »

Quand on est une étoile montante dans l’UFC, c’est un peu comme si on n’avait pas le droit à l’erreur.

Cris Cyborg dans une autre ligue

Jon Jones n'a dans les faits jamais perdu dans une cage. Ronda Rousey était toujours invaincue quand elle a atteint la gloire. Conor McGregor n’a connu l’échec qu’une fois après avoir remporté un titre, et il a mis K.-O. une légende vivante telle que Jose Aldo en 13 secondes.

Presque tout le monde perdra au moins une fois dans les arts martiaux mixtes, et c’est facile de comprendre pourquoi. Dans le cas de jeunes espoirs comme Dern et O’Malley, qui sont dans leur vingtaine, on s’attend à ce qu’ils se développent et qu’ils évoluent sur les plus grandes scènes contre des adversaires qui ont souvent beaucoup plus d’expérience et de motivation à faire dérailler la machine.

Ça ne veut pas dire que l’UFC ne va pas leur proposer un affrontement un peu plus aisé de temps en temps, mais plus souvent qu’autrement ils sont mis sous pression.

L’UFC a mis en vitrine trois talentueux athlètes à la fiche parfaite en fin de semaine. Est-ce que l’un d’entre eux sera la prochaine grande vedette de l’organisation? Nous le saurons bien assez vite.

« Je ne sais pas », a répondu Dana White quand on lui a demandé si l’organisation précipitait le développement des jeunes talents. « Certains d’entre eux ont simplement quelque chose de spécial. Regardez Jon Jones. L’a-t-on poussé trop vite? A-t-on poussé Conor McGregor trop vite? »

« Si vous êtes un vrai, vous allez gagner. »