EDMONTON – La confiance de Marc-André Barriault n’a pas pris la moindre égratignure dans la défaite qu’il a subie samedi soir contre Krzsyztof Jotko.

D’abord parce que le combattant québécois a flirté avec la victoire contre un adversaire qu’il juge supérieur à celui qui l’avait battu deux mois plus tôt dans son tout premier combat à l’UFC. L’un des trois juges mandatés de noter le combat lui a même accordé l’avantage, 29-28, sur son adversaire polonais.

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Ensuite parce qu’il a confirmé ce qu’il s’attendait à ressentir quelques jours plus tôt à son arrivée à Edmonton. Tous les petits moments qui avaient exacerbé sa nervosité lors de son baptême des grandes ligues ne l’ont pas affecté à son deuxième tour du jardin. L’échauffement dans le vestiaire, la marche vers la cage, son nom crié par des milliers de personnes; rien de tout ça ne l’a atteint.

« Je suis fait pour être ici, ça ne fait aucun doute. Je ne descendrai pas ailleurs. Je vais juste remonter en haut », a-t-il clamé avec assurance en entrevue à RDS.

Mais la défaite a quand même ouvert les yeux à Barriault. Plus que jamais, il comprend que les clés de la victoire sur les circuits locaux n’ouvrent pas nécessairement les mêmes portes à l’échelon supérieur et que les petites erreurs qu’il pouvait se permettre de faire contre Brendan Kornberger ou Adam Hunter ne pardonneront pas contre des adversaires plus talentueux.

Barriault n’a eu l’air fou ni contre Andrew Sanchez, ni contre Krzsyztof Jotko. Mais les deux vétérans, à qui il concédait à la base une tonne d’expérience, l’ont confronté avec un plan de match intelligent et ont trouvé le moyen de neutraliser ses forces habituelles, notamment la main droite qui lui a valu le surnom de « Power Bar ».

Le temps de réaliser ce qui lui arrivait, Barriault s’est chaque fois retrouvé à devoir gérer un retard qu’il n’est jamais tout à fait parvenu à combler. Et il sait que s’il n’apporte pas les ajustements nécessaires, le scénario risque de se répéter.

« Mes coaches ont raison, comprenait avec un peu de recul l’élève de Dany Laflamme et François Duguay. Dans mon passé chez TKO, ce qui faisait que j’avais du succès et que j’arrivais un peu plus à ne pas tomber dans la réflexion, c'est que les gars étaient games d’échanger avec moi. Dès qu’ils me donnaient un peu d’offensive, ça réveillait la bête en moi et je répliquais. Là, les gars me laissent agir pour ensuite contre-attaquer, donc des fois je suis un pas en arrière et ils en font juste assez pour gagner. »  

« C’est peut-être l’occasion de trouver mes petites faiblesses, à travers le chaos. Moi je suis bon quand ça brasse, quand ça touche. Mais maintenant, on sait sur quoi travailler. »

Les défaites consécutives à la fiche de Barriault ne sont pas dramatiques, mais elles affecteront assurément la trajectoire de sa carrière. À ses deux derniers combats, le poids moyen a affronté des adversaires qui avaient un total de 16 combats d’expérience avec l’UFC. Si la compagnie est sérieuse dans son désir de promouvoir le cogneur natif de Gatineau, une nouvelle approche est probablement de mise.

« Il faut que je sois réaliste. C’est sûr qu’ils vont peut-être m’offrir quelque chose de plus bas en frais d’expérience, peut-être quelque chose qui s’approche plus de mon expérience à moi. C’est correct. Les défis, je vais les prendre. Et je vais avoir une rage de vaincre encore plus présente », promet l’optimiste pugiliste.