RIO DE JANEIRO - La sélection du Brésil de l'énigmatique Dunga a fini l'année 2009 avec un bilan nettement positif et se prépare à faire face à son plus grand défi: le Mondial-2010 en Afrique du Sud, où, auréolée des ses cinq étoiles, elle est l'une des grandes favorites.

"On a réussi à se qualifier rapidement pour le Mondial, on a gagné la Coupe des Confédérations et on a battu l'Argentine chez elle (à Rosario, lors des qualifications)", s'est félicité Dunga en faisant le bilan des dernières rencontres des Auriverdes.

Les "garotos de Dunga" (les hommes de Dunga) ont en effet remporté sans discussion la Coupe des Confédérations en Afrique du Sud en juin avant d'obtenir leur billet pour le Mondial trois journées avant la fin des qualifications, avec la meilleure attaque (28 buts marqués) et la meilleure défense (7 buts) de la zone Amsud.

Le bilan 2009 de Dunga est à faire pâlir de jalousie n'importe quel sélectionneur: 14 succès, deux nuls et une seule défaite.

"C'est le fruit de trois ans et demi de travail, du dévouement des joueurs, de la recherche de résultats et d'espace. C'est pour ça que le groupe est très heureux", a analysé l'ancien capitaine de la Seleçao championne du monde en 1994 aux Etats-Unis.

Hommes de confiance

Le Brésil termine l'année avec deux victoires en matches amicaux, de prestige le 14 novembre contre l'Angleterre à Doha (1-0) et plus attendu le 17 face au sultanat d'Oman (2-0) à Mascate. Autant d'occasions pour Dunga de tester de nouveaux joueurs.

Le bilan flatteur de la Seleçao masque cependant certaines contradictions: deux victoires écrasantes à l'extérieur sur l'Uruguay (4-0) et l'Argentine (3-1) face à deux matches nuls (0-0) à domicile contre la faible équipe de Bolivie ou le Venezuela.

Mais l'objectif des Brésiliens est désormais clair: remporter le Mondial-2010. Une des principales motivations étant, hormis celle de confirmer la suprématie de la Seleçao, de laver l'humiliation de la déroute du Mondial-2006 en Allemagne.

En août 2006, Dunga prenait ses fonctions de sélectionneur du Brésil et succédait à Carlos Parreira, remercié après l'élimination de son équipe en quarts de finale (défaite 1-0 face à la France).

Dunga s'était alors séparé des cadres historiques tels que Ronaldo ou Roberto Carlos et avait établi le nouveau profil des Auriverdes en s'attachant les services d'hommes de confiances à l'instar de Luis Fabiano (FC Séville) et en mettant en avant d'autres comme Kaka (Real Madrid) ou Robinho (Manchester City).


Heure de vérité

Face aux journalistes qui s'interrogeaient il y a quelques jours sur les chances de Ronaldo de disputer le Mondial-2010, Dunga s'était maintenu ferme sur sa ligne, se refusant à répéter les "erreurs du passé". Une allusion à 2006 où le "Fenomeno" était arrivé en très net surpoids et avait néanmoins été maintenu en tant que titulaire indiscutable.

Mais les relations du sélectionneur avec la presse n'ont pas toujours été au beau fixe. Durant ses deux premières années, elle ne lui avait pas épargné ses critiques, dues au pâle jeu brésilien mais aussi au traitement que Dunga réservait aux journalistes, faisant preuve d'agressivité, d'ironie et d'intransigeance.

Les résultats ont fini par donner raison à Dunga faisant taire ses détracteurs et les appels à la démission des débuts.

Le seul match amical prévu par la Seleçao avant le Mondial se déroulera à Dublin, le 3 mars face à l'Irlande. Viendra ensuite l'heure de vérité pour le Brésil de Dunga.