OLBIA, Sardaigne (AFP) - Fort de son incontestable victoire l'an passé sur ce même terrain, Petter Solberg (Subaru Impreza) pourrait aborder avec une certaine confiance le rallye de Sardaigne, 5e des 16 épreuves du Championnat du monde, qui débute vendredi dans la région d'Olbia.

Mais voilà. La domination de Sébastien Loeb (Citroën Xsara) en Nouvelle-Zélande au début du mois a plongé le Norvégien, ainsi que Marcus Gronholm (Peugeot 307), autre prétendant au succès, dans un abîme de perplexité. L'inquiétude a même assailli l'actuel leader du championnat.

"Si la tendance constatée ici se confirme, nous pouvons dire adieu à notre campagne 2005", constatait, amer, Solberg dès le samedi soir à Paparoa.

"Michelin a fait un énorme pas en avant. Si leur pneu fonctionne aussi bien sur les routes des épreuves méditerranéennes, nous nous y battrons pour les places d'honneur", insistait le Norvégien de Subaru. Gronholm était frappé des mêmes inquiétudes.

Jeudi à Olbia cependant, Solberg se voulait plus rassurant. "Les surfaces sont différentes, estimait le pilote. En Nouvelle-Zélande le revêtement était dur, lisse, un peu comme de l'asphalte. Ici, on devrait être mieux. Mais attention, beaucoup de choses peuvent arriver".

"Commettre une erreur"

Si Loeb venait à confirmer en Sardaigne la "main mise" affichée il y a trois semaines sur les routes du "bout du monde", la concurrence aurait effectivement de quoi redouter des lendemains difficiles, à Chypre, en Turquie et en Grèce. Autant dire dans la course au titre.

"La Sardaigne est un rallye très difficile, jugeait toutefois le pilote Citroën. Il y a beaucoup de changement par rapport à l'an dernier, il faut revoir toutes les notes. Il y a des passages rapides, lents avec des pierres qui délimitent la trajectoire, de nombreux virages en aveugle. Il sera facile de commettre une erreur".

Conscient de l'avantage psychologique pris sur ses adversaires en Nouvelle-Zélande, et notamment sur Solberg et Gronholm, le champion du monde français compte bien se battre pour la victoire. Histoire d'enfoncer le clou.

"L'année passée, Solberg avait été intouchable. Mais cela tenait aux pneus Pirelli, expliquait ainsi Loeb. Avec les Michelin que nous avons depuis la Nouvelle-Zélande, nous devrions pouvoir lutter pour la gagne".

"Ici, insistait le Français, les règlages seront différents parce qu'il faut absolument éviter de partir en glissades. Cela ne pardonnerait pas".

Le rêve de Galli

Comme à son habitude, Sébastien Loeb partira donc à son rythme. Sans prendre de risques excessifs. "En fonction de ça, on verra", notait le pilote de la Xsara.

Du match Michelin-Pirelli dépendra encore le succès. "Ici, l'usure n'est pas un réel problème mais l'évacuation de la pollution de surface en est un comme en... Nouvelle-Zélande, expliquait Aimé Chatard, responsable du programme rallye de Michelin. Le retaillage des pneus sera donc un facteur déterminant lors des premiers passages".

Vendredi, pour la première journée, l'ordre des départs
jouera également un grand rôle. Sans doute les "ouvreurs", Solberg (Subaru), Loeb (Citroën), Markko Martin et Gronholm (Peugeot 307), seront-ils défavorisés.

Et un pilote pourrait bien profiter de sa position de départ (10e) pour confirmer les excellentes dispositions affichées à chaque apparition en Mondial ces dernières semaines: l'Italien Gigi Galli (Mitsubishi Lancer).

"Mon rêve serait de gagner bien sûr. Mais il faut garder les pieds sur terre. Une place dans les cinq premiers serait déjà bien", disait Galli. Il sait que ce serait un exploit de se hisser au niveau du trio majeur Solberg-Loeb-Gronholm lancé dans un combat qui aura valeur de test pour les empoignades à venir.