ISTANBUL - Ferrari reste sur deux doublés consécutifs, à Bahreïn et Barcelone, mais ses concurrents les plus sérieux McLaren-Mercedes et BMW Sauber ne veulent pas laisser la scuderia filer: ils vont tout faire pour contrarier ses plans ce week-end au Grand Prix de Turquie de Formule 1 à Istanbul.

L'écurie de Maranello dispose d'une excellente voiture et elle a bien fait fructifier son avantage après le mauvais départ en Australie. Kimi Raikkonen, imperturbable champion du monde, compte ainsi deux succès (Malaisie et Barcelone). Son coéquipier Felipe Massa s'est de son côté imposé à Bahreïn.

Si elle continue sur ce rythme, elle sera très dure à battre. Ses adversaires directs n'ont bien sûr pas renoncé mais ils se rendent compte petit à petit de l'ampleur de la tâche.

"La dernière fois on a raté la pole de moins de trois dixièmes alors qu'on n'avait plus d'essence et que nos voitures étaient donc plus lourdes, rappelle Norbert Haug, le directeur de Mercedes Motorsports. Mais c'est vrai que de toute façon on n'aurait pas été assez rapide pour battre Ferrari. Depuis notre victoire à Melbourne, notre voiture s'est améliorée mais malheureusement nous n'avons pas pu marquer tous les points que nous aurions dû."


La hiérarchie n'a pas changé

Le son de cloche est identique du côté de BMW Sauber: "La course de Barcelone a montré que la hiérarchie n'avait pas changé au sommet, estime ainsi Willy Rampf, le directeur technique. Ferrari a toujours l'avantage, tandis que McLaren-Mercedes et BMW Sauber sont pratiquement sur un pied d'égalité. C'est si serré que la moindre évolution technique peut faire pencher la balance de n'importe quel côté. C'est pourquoi notre programme de développement fonctionne à plein régime".

L'avance de Ferrari n'a en effet rien de déterminant: la scuderia compte 47 points au Championnat constructeurs, 12 de plus que BMW Sauber alors que McLaren-Mercedes pointe à 13 longueurs.

Mais elle dispose à l'heure actuelle de la meilleure voiture et arrive en outre sur un tracé qui lui convient bien. Elle a remporté les deux dernières éditions du Grand Prix de Turquie et y a même signé le doublé l'an passé (victoire de Massa).

"Les gens s'attendent à ce qu'on aille très vite sur ce circuit mais moi je crois qu'il ne faut pas s'avancer, on va attendre les premiers essais vendredi pour voir où on en est", tempère comme à son habitude le leader du championnat Kimi Raikkonen.


Deux concurrents de moins

Il est vrai que cette année les conditions sont différentes puisque la Formule 1 faisait jusqu'à présent escale sur les rives du Bosphore en plein mois d'août, dans une fournaise infernale. La température est beaucoup plus clémente en ce mois de mai et les pilotes s'attendent à rencontrer de nouveaux problèmes, notamment au niveau des pneus.

Et même s'ils apprécient le circuit turc, ils devront aussi s'adapter au premier des trois tracés de la saison qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (les deux autres sont Singapour et Interlagos).

Par ailleurs, le peloton a perdu deux éléments puisque l'écurie Super Aguri a dû renoncer faute de liquidités. Cela ne semblait pas troubler outre mesure le paddock jeudi, même si les pilotes regrettaient la situation à laquelle doivent faire face leurs collègues Takuma Sato et Anthony Davidson.

Rubens Barrichello fêtera quant à lui son 257e Grand Prix dimanche, un record qu'il essaiera de fêter en glanant ses premiers points de la saison.