BARCELONE (AFP) - Le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Max Mosley, a estimé que l'écurie de Formule 1 BAR-Honda, exclue jeudi de trois Grands Prix pour manquement au règlement technique, a été "traitée avec indulgence".

"Ils ont laissé 15 litres d'essence dans le réservoir et nous ont dit qu'il était vide. Dans ces conditions, nous avons l'impression qu'ils ont été traités avec indulgence" par le Tribunal d'appel international de la FIA, a déclaré Mosley à Barcelone, en marge du Grand Prix d'Espagne.

"Ces quelques kilos peuvent représenter un avantage évident en termes de performance et de consommation, et ainsi fausser totalement la compétition", a ajouté Mosley dans un entretien à paraître vendredi dans le quotidien français Le Figaro.

Alors que la FIA réclamait l'exclusion pure et simple de BAR-Honda du Championnat du monde 2005 pour "tricherie", le Tribunal d'appel a estimé ne pas avoir les preuves suffisantes pour établir une tricherie volontaire.

"Cinq kilos de moins que les autres, cela représente plus d'un dixième de seconde au tour, estime le président de la FIA dans cette interview exclusive. Quant à la possibilité d'embarquer plus d'essence, cela offre un avantage évident. Même s'il ne s'agit que d'un tour de plus. Avec un tour de plus à Imola, Michael Schumacher aurait peut-être pu doubler Fernando Alonso..."

Candidat en octobre ?

Ayant établi que les voitures étaient plus légères que le poids minimum autorisé (600 kg à vide), les juges ont décidé de disqualifier les BAR-Honda du Grand Prix de Saint-Marin, où elles avaient terminé 3e et 5e, et de les exclure des deux courses suivantes, dimanche en Espagne et le 22 mai à Monaco.

Interrogé sur la présence de 18 voitures seulement à Barcelone et à Monaco, en l'absence probable des BAR-Honda, et alors que les accords commerciaux de la F1 exigent une grille à 20 voitures, Mosley n'a pas adopté de position tranchée.

"Les autres écuries peuvent s'entendre et organiser un tirage au sort pour que deux d'entre elles engagent une troisième auto, mais est-ce bien nécessaire pour deux courses ?", demande Mosley.

Enfin, à la question du Figaro sur sa candidature éventuelle à sa propre succession, en octobre, Mosley ne l'a pas écartée: "J'ai peur de devoir l'être. Quand on pourrait être le grand-père de certains pilotes, il est temps de partir. Mais je ne veux pas m'en aller en laissant la FIA face à tous ces problèmes".

Le président de la FIA doit donner une conférence de presse vendredi à Barcelone, sa première de la saison.