(PC) - Pour une première fois en cinq courses, ni Patrick Carpentier ni Alexandre Tagliani n'ont pu monter sur le podium d'une épreuve de la série CART. Qualifié en deuxième position sur la grille de départ, samedi, Tagliani était de loin le plus déçu des deux au terme de l'épreuve de dimanche.

Le pilote originaire de Lachenaie avait négocié en deuxième position les premiers tours - sous le drapeau jaune - ainsi que les suivants avant que les commissaires de piste ne sortent le drapeau rouge qui lui a été préjudiciable.

"Je ne comprends pas comment la série CART peut faire des "niaiseries" comme ça, a lancé Tagliani d'entrée de jeu. Les équipes doivent être présentes sur la ligne départ une heure avant la course. Notre stratégie dépend des décisions que nous prenons à ce moment en fonction de la température, de la pluie, des pneus... Et puis, ils arrêtent la course pour un drapeau rouge."

Le règlement de la série CART prévoit que les écuries peuvent se livrer à toutes les modifications voulues (changement de pneus, remplissage de carburant) lors d'un drapeau rouge. Or, le "rouge" est survenu quelques instants après les premiers arrêts aux puits, ce qui a complètement changé la donne.

"Perdre quelques positions parce que les autres ne sont pas sortis avant moi, je peux vivre avec ça, poursuit Tagliani. Mais il ne faut pas permettre de changer les pneus dans les puits. C'est quoi la "joke"? Ça n'a pas de sens! À quoi bon avoir une stratégie?

"J'ai perdu des places parce que j'ai décidé de changer de pneus avant le drapeau rouge, mais j'ai été pénalisé parce que ceux qui ne l'ont pas fait à ce moment on pu changer de pneus dans les puits..."

Carpentier, qui a été un de ceux qui a tiré parti du "rouge", passant alors en deuxième position, était d'accord avec son coéquipier.

"Ce qui est malheureux, c'est qu'ils ont pris la décision de sortir le drapeau rouge après les premiers arrêts aux puits, a dit Carpentier. C'est un peu injuste envers les autres pilotes. Ce n'était pas une bonne décision. Gagner des places quand je me bats, ça me va. Mais là, c'était gratuit. Les gars qui étaient en tête ne méritaient pas ça."

Carpentier était moins conciliant envers Gil de Ferran qui a semblé le pousser à l'extérieur quand il l'a dépassé dans le dernier quart d'heure de course. Carpentier est allé faire un tour sur le gazon et il a perdu plusieurs positions à ce moment.

"Il n'a pas semblé me tasser, il m'a bien sorti de piste, confirme le pilote de Joliette. Si j'étais resté là, il y aurait eu accrochage et j'avais besoin des points."

En définitive, la course devait-elle être lancée dans les conditions climitiques que l'on connaît?

"Il ne fallait peut-être pas donner le départ", pense Carpentier.

Sur ce point, Tagliani voit les choses autrement.

"C'est vrai qu'il y avait une flaque d'eau, mais elle était là pour tout le monde, croit Tagliani. J'ai roulé sur la flaque d'eau et je n'ai pas éprouvé de problèmes. En fait, j'allais même mettre mes "slicks". Imagine comment je m'en foutais de la flaque d'eau! Il ne faut peut-être pas arrêter une course parce qu'il y a une seule flaque d'eau sur la piste. Kenny (Brack) et moi, on passait là-dedans sans problème. Ça revient à ce que je disais. Tout est une question de stratégie. On avait décidé d'être "souple" sur la suspension. En fait, on était presque en configuration pluie. Mais la série CART a foutu notre stratégie en l'air."