MONTRÉAL - S'il faut désigner un favori sentimental en vue de la course NASCAR de dimanche - outre les trois Québécois bien sûr -, un nom vient en tête de liste: Marcos Ambrose.

Parce qu'Ambrose, l'un des sept concurrents à temps plein de la Coupe Sprint qui ont accepté de disputer l'épreuve montréalaise de la série Nationwide, est l'un des pilotes les plus sympathiques en NASCAR. Il faut dire que le fort accent de l'Australien ne fait rien pour rompre le charme.

Mais aussi, parce comme on le dit souvent en jargon sportif, "il est dû". Il a frôlé la victoire à chacune des trois premières courses tenues sur le circuit Gilles-Villeneuve. Il s'est contenté de la deuxième place l'an dernier, après que Carl Edwards l'eut dépassé dans le dernier droit pour signer la victoire. Ambrose avait terminé troisième il y a deux ans, et septième en 2007, tandis qu'il était sorti de piste en fin de course par Robby Gordon.

En tout et partout, Ambrose a été le meneur lors de 124 des 199 tours qui ont été complétés jusqu'ici dans l'histoire de l'épreuve montréalaise.

Tout un contraste avec l'épreuve Watkins Glen, qu'il a remportée au cours des trois dernières années. L'Australien de 34 ans a d'ailleurs trois victoires en neuf courses disputées sur circuits routiers en Nationwide depuis 2007. Il a six résultats parmi les cinq premiers et huit parmi le top-10.

"En espérant que la chance sera au rendez-vous cette année, qu'on puisse oublier la malchance des trois dernières", a lancé Ambrose, vendredi, quelques heures après son arrivée à Montréal en vue des essais et des qualifications de samedi. "Ce n'est pas attribuable à une chose en particulier, c'est une combinaison de malchances et de problèmes qui sont devenus hors de contrôle."

Ambrose a néanmoins évoqué une raison pour expliquer son incapacité à rouler plus vite que les autres en fin de course: des pneus qui se dégradaient trop.

"La première année, j'ai gardé mes pneus trops longtemps. Ils étaient usés et Robby a pu me rattraper", a expliqué Ambrose en parlant de Gordon, qui l'avait poussé hors-piste après que l'Australien lui eut fait le même coup quelques tours plus tôt. "La deuxième année, j'avais les pneus de pluie, mais j'aurais eu besoin de pneus de 'camion monstre' tellement la piste était mouillée. Et l'an dernier, j'avais les pneus de pluie alors que la piste s'était asséchée. J'ai brûlé mes pneus.

"Je devrai donc adopter la bonne stratégie de pneus en fin de course cette fois, en fonction des conditions."

Ambrose, qui sera au volant de la voiture no 47 de JTG Daugherty Racing, profitera des meilleures conditions possibles ce week-end. Il jouira alors de l'appui de son équipe de la Coupe Sprint. Le premier niveau de NASCAR fait relâche en fin de semaine, et la quasi totalité de ses équipiers ont accepté de faire le voyage à Montréal.

"C'est l'équipe qui oeuvre au plus haut niveau, alors ce sera nécessairement un avantage, a affirmé Ambrose. Je suis vraiment fier que les gars aient accepté de venir. Nous leur avions laissé le choix et ils ont tous décidé de venir, à part deux, qui sont restés à la maison pour des raisons familiales.

"Aussi, nous aurons la même voiture qu'à Watkins Glen, qui n'a pas subi trop de dommages là-bas. Alors nous sommes vraiment contents du bolide que nous avons amené ici."

La voiture d'Ambrose pourrait ne pas rester intacte très longtemps, toutefois. Gordon sera de retour à Montréal pour la première fois depuis ses frasques de la course de 2007. Cette année-là, il avait été sommé par NASCAR d'aller en fond de grille après son infraction aux dépens d'Ambrose. Gordon avait toutefois continué de rouler devant et célébré comme s'il avait signé la victoire. Il a ensuite été suspendu pour son geste.

Tout cela est du passé, estime toutefois Ambrose. Cet incident n'est plus un sujet de discussion entre Gordon et lui lorsqu'ils se croisent.

"Nous nous sommes réconciliés depuis ce temps, a souligné l'Australien en souriant. Nous nous respectons, mais en même temps il n'est qu'un des 42 pilotes que je devrai chercher à battre. Je ne m'attarde pas tellement à lui. Je ne crois pas qu'il y aura des problèmes entre nous."

Jusqu'à ce qu'il gagne, promis!

Même si la déception a été au rendez-vous ces trois dernières années à Montréal, Ambrose n'estime pas être la victime d'une malédiction.

"J'ai le sentiment que pour moi, la victoire n'est qu'une question de temps ici. Je vais continuer de me présenter et d'essayer, de me placer le plus près possible de la position de tête afin de me donner toutes les chances de triompher."

Ambrose a d'ailleurs promis, vendredi, de revenir à Montréal jusqu'à ce qu'il gagne. Et ce, même s'il se joindra en 2011 à Richard Petty Motorsports, une écurie qui n'a pas de programme de course en Nationwide.

"Même si je dois conduire mon propre camion pour venir courir, je vais continuer de me présenter. Tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas de conflit de dates, faisant en sorte qu'il devient physiquement impossible de venir ici (depuis le site de l'épreuve de Coupe Sprint), nous allons définitivement courir."