INDIANAPOLIS (AFP) - L'Américaine Danica Patrick est en passe de faire ravaler au monde automobile son machisme en prenant le départ des 500 miles d'Indianapolis dimanche dans la combinaison d'une favorite.

Avec une plastique qui, dans ce milieu, cantonne en général à sourire et à tenir l'ombrelle sur les grilles de départ, la jeune Danica Patrick, 23 ans, peut légitimement prétendre devenir la première femme à s'imposer au volant d'une monoplace dans une épreuve de ce niveau.

Lors des 88 éditions précédentes, trois femmes se sont essayées à la classique des Classiques.

Janet Guthrie fut la pionnière en participant à trois reprises à l'épreuve entre 1977 et 1979, avec pour meilleur résultat une 9e place (1978).

Il fallait ensuite attendre 1992 pour que Lyn St.James s'aligne. Elle aura 7 occasions de se frotter aux hommes et se classera 11e lors de sa meilleure année (1992).

Enfin, entre 2000 et 2004, Sarah Fisher terminera au mieux 21e.

Pour sa première participation, Danica semble beaucoup mieux armée pour battre les hommes, grâce à ses nombreux atouts.

D'abord, la voiture et l'écurie. Depuis 2002, la jeune femme de 23 ans a intégré l'écurie Rahal/Letterman/Pioneer et cette année pour la course elle a récupéré le bolide victorieux l'an passé entre les mains de Buddy Rice. La garantie d'une voiture performante et fiable.

Premiers succès à 15 ans

Ensuite son talent. Volant à la main depuis l'âge de 10 ans, Danica gagnait déjà des Championnats de karting à 15 ans. L'année suivante, la belle issue d'une famille de passionnés de sport automobile migrait seule en Angleterre pour un apprentissage accéléré.

"Si vous voulez être avocat, vous allez à Harvard, si vous voulez être pilote, vous allez en Angleterre", affirmait sa mère pour justifier le choix de ce séjour outre-atlantique.

Depuis son retour aux Etats-Unis, elle a accumulé les places d'honneur et les podiums dans les "divisions inférieures".

Enfin, dernier atout, son tempérament. Du haut de ses 155 cm, Danica montre un caractère trempé dans l'acier, répondant avec assurance et détermination à toutes les questions, ajoutant le sourire quand il le faut. Et puis comme tous les autres pilotes, elle montre une insouciance désarmante à longer les murs de l'oval en déboulant à plus de 350 km/h sans broncher.

Même sa démarche rythmée est la preuve d'une volonté implacable.

Pour l'instant le monde très viril de l'Indy voit cette arrivée comme du pain béni.

Les organisateurs espèrent profiter du sourire de la jolie brunette pour récupérer quelques parts de marché "télé" perdues au fil des années.

Les dirigeants de la série Indycar se frottent les mains devant les hordes de journalistes et l'enthousiasme du grand public.

Les pilotes sont officiellement contents de voir un nouveau visage.

Pas sûr pourtant qu'en cas de victoire de Danica Patrick, ces ego masculins fassent toujours preuve d'autant de galanterie.