MONTREAL - L'absence de la F1 cette année à l'Ile Notre-Dame épargnera aux amateurs de course automobile québécois le mélodrame annuel sur l'asphalte qui se dégrade, mais le retour de NASCAR pour une troisième année comblera quand même leur besoin d'entendre les rugissements de moteurs sur le circuit Gilles-Villeneuve.

François Dumontier, promoteur local de l'étape montréalaise de la série Nationwide qui sera présentée lors du dernier week-end d'août 2009, a indiqué que des travaux d'asphalte seront effectués sur certaines parties de la piste au printemps. Il a ensuite ajouté, mercredi, lors d'une rencontre de presse informelle, qu'il était plus confiant cette année que les travaux résistent au passage des voitures... et aux critiques.

"Dans le passé, la F1 passait quelques semaines seulement après qu'on pose l'asphalte, alors que cette fois on aura droit à une plus longue pause, a noté Dumontier. Nous avons par ailleurs appliqué la recette de NASCAR, sur la base de son expérience à elle, même si notre but reste de continuer à respecter les normes de la FIA - car on ne sait jamais ce qui pourrait arriver dans le futur."

Les billets pour les épreuves du 29 et 30 août prochains seront mis en vente ce vendredi. Pour la première fois, la course aura lieu durant une fin de semaine où la série principale de NASCAR, la Coupe Sprint, fera relâche. Ce qui fait que la course aura lieu un dimanche, au lieu d'un samedi. Ce qui signifie aussi que les pilotes de la Coupe Sprint, qui font souvent des saucettes en Nationwide, seront entièrement libres à cette date.

"À titre de promoteur, c'est une différence importante d'avoir un week-end à nous tout seul et de pouvoir aller en piste le samedi et dimanche, au lieu du vendredi et samedi, a souligné Dumontier. Nous allons travailler de près avec NASCAR dans le but d'amener le plus grand nombre possible de pilotes de la Coupe à Montréal."

Villeneuve, Carpentier?

Dumontier espère aussi que les écuries de la Nationwide, qui cherchent souvent à embaucher des mercenaires spécialisés en circuits routiers en ces rares occasions où la famille NASCAR ne se retrouve pas autour d'un circuit ovale, embaucheront des pilotes québécois pour l'occasion, tels que Jacques Villeneuve et Patrick Carpentier.

Et ce, même si ceux-ci peinent à se dénicher un volant à temps plein.

Jason Leffler, un pilote qu'on a fait venir exprès à Montréal, mercredi, pour mousser la tenue de l'événement du 30 août, a dit bien aimé avoir Villeneuve comme coéquipier l'an dernier. S'il a terminé septième malgré son inexpérience sur circuit routier, c'est grâce à Villeneuve, a-t-il indiqué.

"C'était quelque chose de le voir aller, de voir tous ces gens autour de lui, j'avais l'impression d'être avec Dale Earnhardt fils, a dit Leffler, en faisant allusion à l'hyper-populaire pilote de NASCAR. (Villeneuve) a fait des essais avec ma voiture trois semaines avant la course, il a eu un rôle très important dans notre préparation sur circuit routier. C'était 'cool' de l'avoir comme coéquipier. Il a fait du très bon travail."

"Chaque fois qu'on peut avoir de nouveaux pilotes, c'est une bonne chose pour la série, surtout quand il s'agit de héros locaux qui suscitent les passions des amateurs, a déclaré Joe Balash, directeur de la série Nationwide. Mais le but est aussi de réunir les meilleurs pilotes possible. Les gens se demandent parfois pourquoi tel ou tel pilote (ne se retrouve pas en Nationwide), mais ce n'est pas aussi facile d'y entrer que les gens pensent. Il y a beaucoup de pilotes talentueux dans le monde, mais ils ne sont pas nécessairement habitués de piloter une voiture aussi pesante, au milieu de conducteurs qui n'hésitent pas à se rentrer dedans."

Une étape à la fois

Au sujet de la possibilité que l'étape montréalaise fasse partie du calendrier de la Coupe Sprint dès 2010, Dumontier a indiqué qu'il s'agissait de "rumeurs" prématurées.

"À titre de promoteur, c'est sûr que notre but ultime est de faire partie de la première série, a dit Dumontier. Mais on y va une étape à la fois. Notre relation avec NASCAR est basée sur cette philosophie de petits pas. Cette année, avec le fait que notre course est la seule du week-end, nous avançons d'un autre pas. On verra après ce que l'avenir nous réserve."

La relation entre les dirigeants du promoteur local, Stock-Car Montréal, et NASCAR est excellente, selon Balash.

"Chaque fois que NASCAR arrive dans un nouveau marché, il faut un certain temps pour se mettre sur la même longueur d'ondes, pour apprendre le langage particulier de la série, a-t-il dit. Je dois dire que le processus d'adaptation. dans ce cas-ci, a été très rapide.

"Et ce n'était pas chose facile d'adapter le circuit Gilles-Villeneuve à nos besoins. Quand NASCAR vient faire son empreinte quelque part, c'est une grosse empreinte. Trouver de la place pour toutes ces remorques, ce n'est pas évident. Mais l'organisation locale s'est très bien adaptée."

"Il a fallu faire des changements importants la première année pour accueillir toutes les remorques, mais depuis ce temps, NASCAR n'a pas fait d'autre demande", a indiqué Dumontier.

Ce qui comprend la qualité de l'asphalte.

Des économies

Montréal jouira d'un autre atout cette année, en ce sens qu'une autre étape sur circuit routier, celle de Watkins Glen, aura lieu trois semaines avant la course de Montréal, au lieu du week-end suivant.

"Les équipes aiment mieux ça puisque ça leur coûte moins cher, a noté Balash. Quand il y a deux courses de suite sur circuit routier, les équipes doivent notamment avoir une voiture supplémentaire en cas d'accident pour pouvoir quand même courir la semaine suivante."