LEON (Mexique) (AFP) - Peugeot qui retrouve des couleurs, Citroën qui en perd, le rallye du Mexique, troisième épreuve du Championnat du monde, a marqué une sorte de passation de pouvoir entre les deux marques du groupe PSA, favorites dans la course au titre constructeurs, dimanche à Leon.

Pour la première fois depuis l'Australie en septembre 2003, après les années glorieuses (2000, 2001, 2002), Peugeot s'installe en tête du classement, une place occupée jusque-là par la marque au chevron aujourd'hui tombée au 5e rang. Le pire résultat depuis l'arrivée de la "bande à Fréquelin" en Mondial.

Et pourtant, tout avait bien commencé avec la victoire de Sébastien Loeb au Monte-Carlo. Depuis, les ennuis s'abattent sur le champion du monde et sur l'équipe Citroën: panne moteur pour Loeb en Suède il y a un mois, amortisseur défaillant sur la Xsara du Français dès le départ vendredi, et abandon du Belge François Duval. Le chevron marque le pas dangereusement.

La lutte s'annonce en effet intense pour la conquête des titres pilotes et constructeurs. Les points perdus bêtement peuvent s'avérer lourds de conséquence au décompte final. Le directeur de Citroën le sait qui, dimanche soir à Leon, faisait grise mine.

"Un rien peut tout détraquer"

Cette solidité à toute épreuve qui constituait hier l'atout majeur de la Xsara a été prise en défaut à plusieurs reprises lors des deux dernières épreuves. Simple malchance?

"Il faut beaucoup de chose pour que cela marche et un rien peut tout détraquer, analyse Guy Fréquelin. Visiblement le problème de radiateur de Duval provient d'une défaillance dont l'origine vient du fournisseur. Pour la pièce de suspension, il faut que l'on analyse ce qui s'est réellement passé".

"Pour l'instant on n'avait jamais eu de souci avec ces pièces là, insiste le directeur de Citroën. Ce sont exactement les mêmes avec lesquelles on roule depuis un an. Donc là aussi ce n'est pas chance. Il faut que l'on comprenne pourquoi. Problème de métallurgie ou de fabrication? Dans les deux cas, cela semble être un problème du camp des fabricants".

Pour avoir traversé ce genre de difficulté l'an dernier avec le lancement de la 307 CC, on apprécie d'autant plus chez Peugeot cette fiabilité retrouvée, ce retour au premier plan du Mondial.

"Objectif pleinement rempli"

La prise de pouvoir aurait déjà dû être effective en Suède. Un trop grand enthousiasme de Marcus Gronholm en décida autrement, le Finlandais a évité d'en commettre un nouveau au Mexique, a assuré avec Markko Martin les 2e et 3e places derrière le vainqueur Petter Solberg (Subaru Impreza).

"Notre objectif était de rapporter le plus grand nombre de points et de repartir du Mexique en tête du Championnat. L'objectif est pleinement rempli", déclare Jean-Pierre Nicolas, nouveau patron de Peugeot Sport depuis le départ de Corrado Provera au soir du rallye de Suède.

"Depuis l'Allemagne en 2003 nous n'avions jamais marqué autant de points en une seule épreuve. Nous avons senti une équipe technique très motivée et les pilotes ont fait preuve d'une intelligence de course remarquable", se félicite Nicolas.

Citroën en difficulté, Peugeot de retour, le duel des "cousins" ne fait cependant que commencer pour la suprématie mondiale. Quant à Loeb, il attend avec impatience que la malchance qui contrarie sa lutte dans la course au titre, l'abandonne enfin.

"J'espère que l'on en a maintenant fini avec la poisse", lançait Loeb à l'arrivée dimanche soir à Leon.