Plusieurs pilotes, disons des centaines en Amérique du Nord, aspirent à une carrière bien rémunérée en NASCAR ou dans une autre série professionnelle faisant plus d’argent qu’ils en dépenseraient.

Le Québec a produit une belle brochette de pilotes assez doués pour faire un tel cheminement. De nos jours, à peine cinq pilotes pure laine gagnent leur vie en course, dont un seul en NASCAR, Andrew Ranger dans une série inférieure au grand trio Sprint-Nationwide-Camping World. Ailleurs, on retrouve Bruno Spengler en DTM, Jacques Villeneuve en Rallycross mondial, Kuno Wittmer en série Tudor, et Alex Tagliani dans un mélange NASCAR-Indy Car-Tudor.

On compte aujourd’hui au moins cinq plutôt jeunes pilotes de chez nous qui tentent de forcer la porte de NASCAR et de mériter un volant sans avoir à l’acheter comme ils doivent le faire pour quelques courses chaque saison, surtout en série NASCAR Canadian Tire. Les chances de réussite de cette approche demeurent infimes, le terrain étant jonché d’ex-pilotes prometteurs qui ont dans le passé et souvent encore aujourd’hui continuent à dépenser de gros montants, à la recherche du coup d’éclat qui les amènerait en NASCAR.

Pour sa part, NASCAR se replie de plus en plus sur elle-même, avec ses propres programmes pour développer des jeunes, qu’ils soient américains ou qu'ils fassent partie d’une minorité qu’ils veulent attirer vers leurs spectacles, ce qui ne semble pas être le cas pour les Canadiens.

De plus, ceux qui font déjà partie de la grande famille NASCAR sont indéniablement favorisés. On peut dénombrer au moins dix bons jeunes avec des liens de parenté avec des membres bien calés en NASCAR (pilotes, propriétaires, techniciens, administrateurs) qui tournent en camionnettes, Nationwide ou Sprint. Il ne reste alors que très peu de volants si vous n’arrivez qu’avec votre talent. Beaucoup d’argent de votre part aidera votre cause sans pour autant garantir l’ascension vers un volant salarié quel que soit votre talent.

Si vous visez une carrière en NASCAR, l’approche du clan d’Alex Guénette est intéressante. Après avoir remporté le titre de recrue de l’année en série NASCAR Canadian Tire en 2013, on s’est tourné vers des séries et courses plus importantes surtout aux États-Unis, afin d’aller faire bonne impression chez les décideurs. Les coûts d’une telle approche sont impressionnants, mais vos succès frapperaient plus fort dans une série plus relevée et devant les personnes clés.

La recette à suivre : gagner tout et partout!

Que vous visiez NASCAR ou le circuit routier, commençons par le début : si vous voulez réussir, plantez tout le monde, tout le temps, et préférablement à votre première saison dans une catégorie supérieure à la dernière année. Ceci implique avoir assez d’argent pour rouler une excellente voiture avec une équipe gagnante, apprendre à fond les aspects techniques de la voiture et du pilotage, et communiquer avec l’équipe, la presse et le public comme un Pro.

Si vous n’arrivez pas à tout rafler, retournez aux études et adoptez un sport moins onéreux ! Tous les pilotes au top niveau en F1 et aux autres championnats majeurs ont accompli un tel cheminement – à vous de faire la même chose.

En ce qui a trait à NASCAR, habiter dans la région de Charlotte (Caroline du Nord), et parler un anglais clair avec peu d’accent aideront votre intégration dans ce milieu.

Pour ce qui est du circuit routier, le cheminement sera différent, mais les principes sont les mêmes. Après avoir balayé en karting et/ou en F1600 au Canada, allez battre tout le monde dans des séries clés en Karting comme en voiture, en France (avec la filière Renault), Angleterre, Allemagne ou au Japon. Déménagez là-bas, balayez les séries d’approches, et avec un peu de chance, quelqu’un vous aidera à monter, toujours si vous gagnez des courses et des titres. En passant, Ron Dennis, le patron et propriétaire de McLaren, a investi 15 M $ dans la carrière de Lewis Hamilton pour l’amener du Karting à l’âge de 11 ans jusqu’à la F1 à 20 ans.

Le cheminement vers la F1 ou l’endurance mondiale deviendra clair si vous êtes hyper rapide et apportez un petit plus à chaque équipe lors de votre cheminement, comme une meilleure mise au point ou une image favorable à l’équipe et à ses réseaux sociaux.

La communication – essentielle au succès

Les réseaux sociaux ont transformé la façon de communiquer et d’attirer un public à votre message. Qu’il soit purement personnel ou plus commercial, vous devez vous bâtir une personne électronique bien en vue, comme Ken Block, qui possède presque 100 M d’amis sur Facebook et Twitter. Il utilise au moins deux personnes à plein temps pour nourrir le monstre et ne sera jamais en manque de commanditaires, tous désireux d’intégrer un tel monstre dans leur marketing. Soit dit en passant, Block et un partenaire ont fondé la marque de souliers extrêmes DC Shoes en 1994 et Block a investi ses profits dans sa carrière de pilote avant de dénicher de gros commanditaires comme Monster.

Percer si vous n’avez pas aujourd’hui des millions à y mettre est possible. Il faut simplement être le meilleur dans tous les éléments essentiels au succès sur la piste comme entre les courses.

Le monde change – suivez-le !