Dixième à St-Petersburg, 11e à Birmingham et 19e à Long Beach… Ce n’est certainement pas le début de saison auquel Alex Tagliani s’attendait.

Malheureusement pour le pilote québécois, la série IndyCar est beaucoup plus compétitive qu’auparavant et il en fait peut-être les frais. C’est sans compter que son équipe a visiblement encore beaucoup de travail à faire sur la voiture.

Habituellement très rapide en qualifications, Tag a toutefois amorcé les trois premières épreuves de la saison des 17e, 15e et 21e places sur la grille de départ. Dans un contexte aussi compétitif, grimper de la 20e à la première position n’a rien de facile, au contraire.

Lors du dernier week-end de course à Long Beach, Tagliani croyait être en mesure d’obtenir un bon résultat, mais un drapeau rouge l’a empêché de rouler avec des pneus rouges avant la conclusion de la séance de qualifications.

Comme Tag l’a mentionné à la sortie de son bolide, la direction de course a peut-être interrompu les qualifications un peu trop rapidement puisque Scott Dixon, que l’on croyait immobilisé, a finalement repris la piste.

Cela a peut-être empêché Tagliani de faire un dernier tour, mais rappelons que c’est la même chose pour tous les pilotes.

La compétition est féroce et elle n’épargne aucun pilote. Parlez-en au Canadien James Hinchcliffe, qui après avoir remporté la première course de la saison, a terminé 26e lors des deux dernières épreuves.

Tag et son équipe connaîtront peut-être davantage de succès sur d’autres types de circuits, mais d’ici là, ils devront bosser sur la voiture. Car après tout, Tag est comme une boîte à surprises. Je ne serais pas du tout surpris de me réveiller un matin et d’apprendre qu’il a signé une position de tête.

Tout ce qui lui manque, c’est peut-être un peu de constance.

En manque de vedettes

Parlant d’IndyCar, je vous mets au défi de nommer trois pilotes de la série, outre Tagliani. C’est exactement la question qu’un animateur de radio sportive des États-Unis a posée à ses auditeurs.

Et puis, ces trois pilotes? Si vous avez de la difficulté, et bien consolez-vous, vous n’est pas les seuls. La majorité des répondants consultés par l’animateur de radio ont eux aussi échoué. Voilà en grande partie pourquoi cette série de course automobile ne passe pas chez nos voisins du sud. Elle a un besoin criant de vedettes.

La série NASCAR, elle, a compris. À l’instar du Monstertruck, du Supercross et de la WWE, elle a produit des vedettes. Jeff Gordon, Kyle Busch et j’en passe…

En IndyCar, ils ont toujours tenté de populariser la série d’abord et ça ne fonctionne tout simplement pas.

Du temps où cette série était populaire, elle pouvait compter sur les Danny Sullivan, Mario Andretti et compagnie. Elle est même parvenue à attirer Nigel Mansell à un certain moment.

C’est peut-être redondant d’en parler, mais depuis la séparation des deux séries (IndyCar et Champ Car),  jamais ils n’ont été en mesure de renouer avec le même niveau d’antan.

Une erreur qui coûte cher

Matt KensethFaire usage de bielles de pistons (connecting rods) plus légères d’un peu moins de trois grammes coûte cher. Très cher! La série NASCAR ne lésine en effet pas avec les moyens pour empêcher qu’un pilote ne profite d’un tel avantage.

Vainqueur dimanche sur le Kansas Speedway, Matt Kenseth a non seulement été disqualifié, il a de plus été puni de 50 points. C’est plus que ce qu’un pilote peut récolter au terme d’un triomphe. Son chef d’équipe, Jason Ratcliff, a quant à lui écopé d’une amende de 200 000 $ en plus d’être suspendu pour les six prochaines courses.

Après chaque épreuve, tous les bolides sont inspectés et les moteurs complètement démontés. Ayant échoué cette inspection, Toyota a l’intention d’aller en appel de cette sévère sanction. Bien qu’il s’agisse selon moi d’une malheureuse erreur et non d’une tactique malhonnête pour gruger quelques centièmes de secondes aux adversaires, l’équipe ne risque pas d’avoir raison.

Une bielle de piston trop légère demeure une bielle de piston trop légère. Parions qu’ils ne commettront pas l’erreur deux fois.

Propos recueillis par Mikaël Filion