ANTOFAGASTA - Cyril Despres (KTM) et l'écurie Volkswagen ont connu une journée excellente mercredi, profitant des déboires de leurs principaux rivaux lors de la 5e étape du Dakar 2010, à l'instar des Français Stéphane Peterhansel (BMW) et surtout David Casteu (Sherco).

Despres, auteur d'un début de rallye-raid solide dans la catégorie motos, a vu s'éloigner, voire disparaître, en une journée la menace de ses deux concurrents les plus redoutés : David Casteu (Sherco) et Marc Coma (KTM).

"Je ne me réjouis pas des malheurs des autres. Ça m'est arrivé aussi. On est au début de la course. Ça fait 5 jours. J'ai fait un peu attention dans la journée. Il y avait beaucoup de pierres coupantes", a remarqué Cyril Despres.

L'une d'elle a été fatale à David Casteu, jusqu'alors son dauphin au général avec 9 minutes de retard, qui a abandonné aux trois-quarts de la spéciale. Aveuglé par le brouillard du vainqueur de l'étape, le Chilien Francisco "Chaleco" Lopez (Aprilia), le Français s'est encastré dans "un bloc de roche à 130-140 km/h", selon ses dires.

"Je suis parti en l'air. Mais je suis resté conscient. J'ai rampé jusqu'à ma moto pour déclencher ma balise. J'avais peur que l'artère de ma jambe soit touchée", a raconté Casteu, confessant avoir commis "une faute d'appréhension". "Je me suis trop rapproché."

Marc Coma a de son côté perdu 37 minutes sur Despres sur incident mécanique. Désormais à 1 h 16 min du Français au classement général, il devra espérer une défaillance du leader pour remporter sa troisième victoire.

"Nous avons arrêté de faire les enfants"

"Au Dakar, le pilote le plus rapide gagne chaque année. C'est celui qui gère le plus de problème, d'erreurs de navigation. C'est celui qui fait le plus attention à lui et à sa moto", a commenté Despres.

En auto, l'armada Volkswagen s'est également débarrassée de son concurrent le plus proche, le Français Stéphane Peterhansel, qui, pour avoir dû changer un arbre de transmission et rouler ensuite en deux roues motrices, a rendu 2 h 14 au vainqueur de l'étape, l'Américain Mark Miller (VW).

"On perd le rallye aujourd'hui. C'est la course. Maintenant, il n'y a plus aucun espoir de viser la première place", a réagi Peterhansel. "C'est décevant. On prépare le Dakar tout au long de l'année. On se sentait bien. Et une pièce lâche", a poursuivi le nouveau 10e du classement (2 h 04 de retard sur Sainz).

L'écurie allemande qui a trusté le podium de la troisième étape (Miller, Carlos Sainz, Nasser Al-Attiyah), a en effet aussi confisqué celui du classement général, dans un ordre différent : l'Espagnol est désormais leader du Dakar, devant le Qatarien et l'Américain.

"Évidemment, le temps perdu par Stéphane est un avantage pour nous", a minoré Sainz, qui a indiqué avoir "l'intention de continuer de rouler à (son) rythme.

"Le Dakar a vraiment commencé aujourd'hui et nous sommes aux meilleures places. Aujourd'hui, nous avons arrêté de faire les enfants. Il y a encore de longues journée dans les dunes de sable. Il y aura des écarts, qui j'espère tourneront en notre faveur", a observé Miller.

Seul Robby Gordon (Hummer), déjà à près d'une heure de Sainz au général, semble en mesure de troubler la sérénité ambiante chez VW.