TUNIS (AP) - Plus de 40 voitures de course appartenant aux écuries les plus prestigieuses ont participé, dimanche, au 5e Grand Prix historique de Tunis, qui a rassemblé des Ferrari, des Bugatti, des Porsche ou encore des Jaguar, des Mustang et des Cobra, dont certaines datent des années 1920.

"Ce sont des voitures fabuleuses, mythiques, c'est l'aristocratie de l'auto européenne qui est là: vous avez des Talbot produites en seulement deux exemplaires dont l'une classée deuxième aux 24 heures du Mans en 1950 est aujourd'hui à Tunis", s'est exclamé, ravi, le maire de Tunis, Abbès Mohsen.

Il voit dans la présence de ces véhicules un signe de la confiance qu'inspire la Tunisie auprès de pilotes au palmarès élogieux venus de plusieurs pays européens.

Son objectif est de faire renaître cette course, qui remonte à 1928, et de faire de la ville de Tunis une grande métropole méditerranéenne.

Autre curiosité du Grand prix historique de Tunis, la Gordini 3L construite en 1953 en un seul exemplaire et dont la valeur est "inestimable", selon le maire de Tunis, un féru de voitures de course. Elle a appartenu en 1956 et pendant deux ans à la romancière française Françoise Sagan, qui vient de mourir.

"Il y a quelque part un hommage posthume à Sagan dans la présence de cette Goldini au Grand prix de Tunis", a confié son pilote, Paul Emile Bessade, fier d'avoir terminé deuxième de la course consacrée aux voitures d'après-guerre remportée par l'Italien Corrado Cupellini sur Ferrari Testa Rossa.

Vainqueur de la course des voitures post 1960, sur une AC Cobra 427, le Français Joël Postel ne cachait pas sa joie d'avoir "réussi un coup de maître pour son premier essai" sur le circuit de Tunis.

Quant à la course des voitures d'avant-guerre, elle est revenue à l'Alsacien Jean-Jacques Strub, sur Bugatti 51, la lauréate du Grand prix de Tripoli en 1927.

Paraplégique après son accident en 1980, l'ancien champion du monde de Formule 1, Clay Régazzoni, a tenu lui aussi à être présent à Tunis sur sa Mustang Shelby.

"Je suis un passionné de l'auto et puis j'aime la Tunisie, c'est normal que je sois ici", a-t-il confié, sur sa chaise roulante à la fin de la course.

"D'ailleurs, c'est mon métier, dans dix jours je serai en Espagne et après en Argentine", a ajouté ce mordu du volant.