Duels des grandes marques 1998-2000: "Patience Michael, patience!"
Course lundi, 13 août 2001. 13:34 jeudi, 12 déc. 2024. 09:33
Collaboration spéciale David Boutin - Ferrari est passé bien près du titre, c'est déjà une amélioration. Depuis une vingtaine d'années, à l'exception de 1990, la Scuderia faisait partie des seconds violons dès les premiers Grand Prix de la saison. D'avoir été dans le coup jusqu'au dernier Grand Prix contre Williams est plus qu'un simple accomplissement: c'est plutôt l'annonce qu'après être venu si près du titre pilote toute l'équipe repartira avec le couteau entre les dents, passionnée comme toujours.
1998 est par contre une autre de ses saisons où l'on ne sait trop à quoi s'attendre suite à une refonte majeure des règlement techniques. Les deux points principaux étant le rétrécissement de la largeur hors tout ainsi que l'apparition de rainures sur les pneus.
Evidemment, la FIA affirme qu'il s'agit là de mesures qui viseront à réduire dramatiquement les temps aux tours.
Ouais, on l'a déjà entendu celle-là!!
Max Mosley lui même avait prédit que suite aux réglementations apportées pour la saison 1988, déjà annoncée comme la dernière des turbos, c'est à dire une limite de pression de 2.5 bar, 150 litres d'essence maximum et un poids minimum bien au dessus de celle des atmosphériques, les moteurs turbo-compréssés n'auraient aucune chance.
Hum 16 Grand Prix cette année là, la totalité l'ont été remporté par de tels moteurs!!
Encore une fois les ingénieurs auront eu le mérite de rattraper « le temps perdu » d'entrée de jeu puisque la pole de Melbourne est à peine à 7/10 de secondes de celle de 1997!
Sans exception, toute nouvelle réglementation vise à réduire la vitesse moyenne au tour et de réequilibrer les chances de victoires entre les équipes. A la lumière des résultats des qualifications on semble avoir réussi car il n'y a que 1.7 secondes entre la pole et la 8e place.
A l'inverse, le résultat de la course aura l'air d'un véritable coup de poing de McLaren à la figure de l'opposition tant la domination sera évidente: doublé de Häkkinen et Coulthard avec un tour d'avance sur tout le monde en plus d'inscrire les deux tours les plus rapides de la course. Ouch, c'est douloureux
Même le champion du monde en titre c'est fait prendre un tour, notre Jacques national n'en revient tout simplement pas. Il lui faudra espérer un miracle pour retenir son titre. Puisque la F1 ne dépend pas trop de la miséricorde, les Grand Prix suivants n'amèneront pas de réjouissances. A part deux podiums consécutifs, soit en Allemagne et en Hongrie, 1998 fît figure de descente aux enfers pour Villeneuve.
D'un autre côté on vît enfin l'émergence de Mika Häkkinen. Longtemps annoncé comme un prodige du sport automobile, le Finlandais ne l'a pas eu facile. Ayant fait le saut en F1 directement de la F3 il a bien malgré lui assisté à la triste déchéance de la glorieuse équipe Lotus. Sur la touche en 1993 en tant que pilote essayeur chez McLaren, il devra compter sur les mésaventures de Michael Andretti pour enfin reprendre le départ d'une course. Congédié par Ron Dennis après le Grand Prix d'Italie, l'américain doit tourner le dos à une carrière en F1. Häkkinen, saisit l'occasion au vol et se permet même de devancer le grand Ayrton Senna sur la grille au Portugal.
1998 commence par une victoire et l'on sent qu'il est en pleine maîtrise de son art. Il se verra titré au dernier Grand Prix, celui du Japon, après 8 victoires et 9 poles.
De leurs côtés, Schumacher et Ferrari ont manqué le titre par la peau des dents pour une deuxième année consécutive. Avant le départ du Grand Prix, l'allemand n'était qu'à 4 points d'Häkkinen, ses espoirs fûrent annéantis après qu'il fût contraint à prendre le départ en fond de grille après que son moteur est calé.
Encore une autre saison de frustrations pour Schumacher, encore une autre saison à prouver au reste du monde que malgré un matériel déficient il se donne corps et âme pour redonner à Ferrari son lustre du passé.
1999 commence d'une bien drôle de façon alors qu'Eddie Irvine remporte le premier Grand Prix de la saison. Puisque Ferrari se targue toujours de favoriser son pilote en tête du championnat, en l'occurrence Michael, les consignes d'équipes changeront telles pour donner toute la place à Eddie Irvine? Bien sur que non, alors que l'allemand reviendra en force au Brésil avec une deuxième posiiton. Par contre, la victoire d'Irvine en Australie prendra une toute autre sigification plus tard en saison alors que Schumacher devra manquer 6 courses en raison d'un accident au Grand Prix d'Angleterre.
Pendant ce temps, « crazy Eddie » remportera deux Grand Prix ammassant une totalité de 28 points l'amenant, à sa grande surprise, en position de favori avec 2 courses à disputer. Par contre, l'absence de Schumacher pendant une aussi longue période s'est grandement fait sentir au niveau du développement de la voiture. Au moment de son accident les Ferrari étaient dominatrices mais petit à petit les McLaren ont comblé la différence pour revenir en force en fin de saison.
Une chose est sûre, à bien des égards Michael Schumacher fût le grand animateur de cette saison car dès son retour il pouvait lui même décider de l'issue du championnat. Est-il possible que Ferrari est sciemment affecter le comportement de ses monoplaces pour faire en sorte que le premier champion du monde Ferrari en 20 ans ne soit pas Irvine? Préfère t-on plutôt le donner à celui là même qui s'investi totalement dans son équipe depuis quatre saisons infructueuses?
A noter en 1999, la disparition de Tyrrell symbole de longévité en F1 puisqu'elle n'a pas amené de pilote au titre depuis 1973. C'est une association entre le manufacturier de cigarettes British American Tobacco et le constructeur Reynard qui voit remplacer cette sympathique petite équipe par la toute nouvelle B.A.R. (British American Racing). A noter la présence d'un ex-champion du monde en la personne d'un certain Jacques Villeneuve qui visiblement n'avait pas d'autres choix que de quitter une équipe Williams en pleine perdition en plus du fait qu'aucun autre volant de qualité n'était disponible.
Häkkinen remporte donc un deuxième championnat du monde consécutif avec 2 petits points devant un Irvine qui quittant pour la nouvelle équipe Jaguar (remplacante de Stewart), sait que c'est probablement la seule chance de sa carrière pour le titre qu'il vient de laisser passer.
2000: Serait-ce la fin du calvaire pour Michael? Semble-t-il. Quatre victoires lors des 6 premiers Grand Prix pour un total de 26 points devant une équipe McLaren qui ne fait que ramasser les miettes laissées sur la table par l'allemand.
En milieu de saison, trois abandons consécutifs lors des Grand Prix de France, Autriche et Allemagne laisseront planer un doute sur les chances de Ferrari d'arriver à son but ultime. Se relevant fièrement, Schumacher remportera les quatre dernières courses avec le titre à la clé au Japon. Une avance de 19 points en fin de saison est la meilleure preuve de la domination Ferrari longtemps annoncée.
Depuis les débuts du championnat, et même avant, les équipes ayant remporté les plus grands honneurs sont celles qui ont su réunir plusieurs éléments à la fois. Un de ceux là est l'association d'une petite équipe de course à celle d'un grand constructeur: Ferrari avec Alfa Romeo et plus tard FIAT, Lotus avec Ford, Williams avec Honda, puis Renault, puis BMW et McLaren avec Mercedes.
L'expression Duel des Grandes Marques prend tout son sens.
Cette série de chroniques visait non seulement à revoir les duels qui opposèrent les grands constructeurs de la Formule 1 mais également les évènements qui marquèrent les championnats. Il va s'en dire que pour en arriver aux grands honneurs chaques pilotes dû compter sur une mécanique fiable et rapide ce que ne disposa pas tous les pilotes lors de leurs carrières.
Par contre, ce qui est trop souvent oublié c'est justement l'apport du pilote pour le développement de son bolide. Lotus aurait-elle été ce symbole sans Jim Clark, Tyrrell sans Stewart, McLaren sans Prost et Senna et Ferrari sans Lauda et Schumacher à leur époque respective?
Duels des Marques oui, mais ce sont les hommes qui l'ont animé.
1998 est par contre une autre de ses saisons où l'on ne sait trop à quoi s'attendre suite à une refonte majeure des règlement techniques. Les deux points principaux étant le rétrécissement de la largeur hors tout ainsi que l'apparition de rainures sur les pneus.
Evidemment, la FIA affirme qu'il s'agit là de mesures qui viseront à réduire dramatiquement les temps aux tours.
Ouais, on l'a déjà entendu celle-là!!
Max Mosley lui même avait prédit que suite aux réglementations apportées pour la saison 1988, déjà annoncée comme la dernière des turbos, c'est à dire une limite de pression de 2.5 bar, 150 litres d'essence maximum et un poids minimum bien au dessus de celle des atmosphériques, les moteurs turbo-compréssés n'auraient aucune chance.
Hum 16 Grand Prix cette année là, la totalité l'ont été remporté par de tels moteurs!!
Encore une fois les ingénieurs auront eu le mérite de rattraper « le temps perdu » d'entrée de jeu puisque la pole de Melbourne est à peine à 7/10 de secondes de celle de 1997!
Sans exception, toute nouvelle réglementation vise à réduire la vitesse moyenne au tour et de réequilibrer les chances de victoires entre les équipes. A la lumière des résultats des qualifications on semble avoir réussi car il n'y a que 1.7 secondes entre la pole et la 8e place.
A l'inverse, le résultat de la course aura l'air d'un véritable coup de poing de McLaren à la figure de l'opposition tant la domination sera évidente: doublé de Häkkinen et Coulthard avec un tour d'avance sur tout le monde en plus d'inscrire les deux tours les plus rapides de la course. Ouch, c'est douloureux
Même le champion du monde en titre c'est fait prendre un tour, notre Jacques national n'en revient tout simplement pas. Il lui faudra espérer un miracle pour retenir son titre. Puisque la F1 ne dépend pas trop de la miséricorde, les Grand Prix suivants n'amèneront pas de réjouissances. A part deux podiums consécutifs, soit en Allemagne et en Hongrie, 1998 fît figure de descente aux enfers pour Villeneuve.
D'un autre côté on vît enfin l'émergence de Mika Häkkinen. Longtemps annoncé comme un prodige du sport automobile, le Finlandais ne l'a pas eu facile. Ayant fait le saut en F1 directement de la F3 il a bien malgré lui assisté à la triste déchéance de la glorieuse équipe Lotus. Sur la touche en 1993 en tant que pilote essayeur chez McLaren, il devra compter sur les mésaventures de Michael Andretti pour enfin reprendre le départ d'une course. Congédié par Ron Dennis après le Grand Prix d'Italie, l'américain doit tourner le dos à une carrière en F1. Häkkinen, saisit l'occasion au vol et se permet même de devancer le grand Ayrton Senna sur la grille au Portugal.
1998 commence par une victoire et l'on sent qu'il est en pleine maîtrise de son art. Il se verra titré au dernier Grand Prix, celui du Japon, après 8 victoires et 9 poles.
De leurs côtés, Schumacher et Ferrari ont manqué le titre par la peau des dents pour une deuxième année consécutive. Avant le départ du Grand Prix, l'allemand n'était qu'à 4 points d'Häkkinen, ses espoirs fûrent annéantis après qu'il fût contraint à prendre le départ en fond de grille après que son moteur est calé.
Encore une autre saison de frustrations pour Schumacher, encore une autre saison à prouver au reste du monde que malgré un matériel déficient il se donne corps et âme pour redonner à Ferrari son lustre du passé.
1999 commence d'une bien drôle de façon alors qu'Eddie Irvine remporte le premier Grand Prix de la saison. Puisque Ferrari se targue toujours de favoriser son pilote en tête du championnat, en l'occurrence Michael, les consignes d'équipes changeront telles pour donner toute la place à Eddie Irvine? Bien sur que non, alors que l'allemand reviendra en force au Brésil avec une deuxième posiiton. Par contre, la victoire d'Irvine en Australie prendra une toute autre sigification plus tard en saison alors que Schumacher devra manquer 6 courses en raison d'un accident au Grand Prix d'Angleterre.
Pendant ce temps, « crazy Eddie » remportera deux Grand Prix ammassant une totalité de 28 points l'amenant, à sa grande surprise, en position de favori avec 2 courses à disputer. Par contre, l'absence de Schumacher pendant une aussi longue période s'est grandement fait sentir au niveau du développement de la voiture. Au moment de son accident les Ferrari étaient dominatrices mais petit à petit les McLaren ont comblé la différence pour revenir en force en fin de saison.
Une chose est sûre, à bien des égards Michael Schumacher fût le grand animateur de cette saison car dès son retour il pouvait lui même décider de l'issue du championnat. Est-il possible que Ferrari est sciemment affecter le comportement de ses monoplaces pour faire en sorte que le premier champion du monde Ferrari en 20 ans ne soit pas Irvine? Préfère t-on plutôt le donner à celui là même qui s'investi totalement dans son équipe depuis quatre saisons infructueuses?
A noter en 1999, la disparition de Tyrrell symbole de longévité en F1 puisqu'elle n'a pas amené de pilote au titre depuis 1973. C'est une association entre le manufacturier de cigarettes British American Tobacco et le constructeur Reynard qui voit remplacer cette sympathique petite équipe par la toute nouvelle B.A.R. (British American Racing). A noter la présence d'un ex-champion du monde en la personne d'un certain Jacques Villeneuve qui visiblement n'avait pas d'autres choix que de quitter une équipe Williams en pleine perdition en plus du fait qu'aucun autre volant de qualité n'était disponible.
Häkkinen remporte donc un deuxième championnat du monde consécutif avec 2 petits points devant un Irvine qui quittant pour la nouvelle équipe Jaguar (remplacante de Stewart), sait que c'est probablement la seule chance de sa carrière pour le titre qu'il vient de laisser passer.
2000: Serait-ce la fin du calvaire pour Michael? Semble-t-il. Quatre victoires lors des 6 premiers Grand Prix pour un total de 26 points devant une équipe McLaren qui ne fait que ramasser les miettes laissées sur la table par l'allemand.
En milieu de saison, trois abandons consécutifs lors des Grand Prix de France, Autriche et Allemagne laisseront planer un doute sur les chances de Ferrari d'arriver à son but ultime. Se relevant fièrement, Schumacher remportera les quatre dernières courses avec le titre à la clé au Japon. Une avance de 19 points en fin de saison est la meilleure preuve de la domination Ferrari longtemps annoncée.
Depuis les débuts du championnat, et même avant, les équipes ayant remporté les plus grands honneurs sont celles qui ont su réunir plusieurs éléments à la fois. Un de ceux là est l'association d'une petite équipe de course à celle d'un grand constructeur: Ferrari avec Alfa Romeo et plus tard FIAT, Lotus avec Ford, Williams avec Honda, puis Renault, puis BMW et McLaren avec Mercedes.
L'expression Duel des Grandes Marques prend tout son sens.
Cette série de chroniques visait non seulement à revoir les duels qui opposèrent les grands constructeurs de la Formule 1 mais également les évènements qui marquèrent les championnats. Il va s'en dire que pour en arriver aux grands honneurs chaques pilotes dû compter sur une mécanique fiable et rapide ce que ne disposa pas tous les pilotes lors de leurs carrières.
Par contre, ce qui est trop souvent oublié c'est justement l'apport du pilote pour le développement de son bolide. Lotus aurait-elle été ce symbole sans Jim Clark, Tyrrell sans Stewart, McLaren sans Prost et Senna et Ferrari sans Lauda et Schumacher à leur époque respective?
Duels des Marques oui, mais ce sont les hommes qui l'ont animé.