MONTRÉAL - Qui est véritablement Bernie Ecclestone? C'est la question abordée dans un documentaire des Productions A4 et réalisé par Mathieu Roy qui dresse le portrait fascinant de cet homme qui a profondément transformé le sport automobile pour en faire un divertissement planétaire qui génère des profits gigantesques.

Diffusé à la télévision l'an dernier à l'occasion du Grand Prix du Canada, le documentaire « Ecclestone, la formule du pouvoir » est désormais disponible en DVD, avec en prime des suppléments exclusifs.

À travers plusieurs entrevues, dont une exclusive avec le principal intéressé, on découvre un homme d'affaires intransigeant, négociateur redoutable et boulimique du travail.

Aujourd'hui âgé de 81 ans et détenteur d'une fortune personnelle estimée à 2,8 milliards $, selon le magazine Forbes, Ecclestone continue à avoir la mainmise sur tous les aspects de la F1. C'est d'ailleurs ce que confirme le vétéran commentateur de F1 Christian Tortora, témoin de l'ascension du Britannique depuis qu'il a racheté l'écurie Brabham en 1971.

« Son influence se fait sentir plus que jamais, reconnaît Tortora, de passage à Montréal pour la sortie du DVD. Il s'est rendu indispensable. Et on se demande bien ce qu'il adviendra de la F1 après son départ. »

Dans cette biographie bien fouillée, on est à même de réaliser la force de caractère de cet homme de petite taille qui n'a jamais été très doué à l'école mais qui a démontré son sens des affaires dès son plus jeune âge.

Le pilote autrichien Jochen Rindt, qui avait Ecclestone comme agent lorsqu'il a perdu la vie en course en 1970, a déjà dit de lui qu'il « avait de très grandes ambitions et l'énergie pour les réaliser ». Il ne pouvait mieux décrire le personnage.

Ecclestone est le grand architecte de la Formule 1 comme on la connaît aujourd'hui. Il en fait une machine à générer des revenus. En 2010, le documentaire révèle que les revenus de la F1 s'élevaient à 1,5 milliard $ - 470 millions $ en droits télévisuels, 150 millions $ pour le « paddock club », 270 millions $ en publicité et 570 millions $ des promoteurs de Grands Prix.

« C'est pratiquement le fondateur des sports motorisés modernes. Ils les a construits à sa manière », confie l'ancien champion du monde Damon Hill dans le documentaire.

Ce portrait, qui saura plaire aux amateurs de course automobile, n'est pas inintéressant pour le simple observateur si l'on veut comprendre comment Ecclestone est parvenu à soutirer des millions aux différents gouvernements pour organiser ses Grand Prix aux quatre coins du monde.