SEPANG, Malaisie (PC) - Le Grand de Prix de Malaisie est l'épreuve de la saison où les pilotes sont les plus sollicités physiquement. La chaleur est accablante et ils doivent s'entraîner tout au long de l'hiver pour s'aguerrir.

"Entre les deux Grands Prix, a confié Jacques Villeneuve, je suis rentré en Europe et je me suis entraîné en prévision de cette course. Évidemment, il faut s'entraîner au chaud et avec beaucoup d'humidité, a expliqué Villeneuve qui était pourtant en Suisse.

"Je sais bien qu'il ne fait pas très chaud, mais il n'est pas question que je vous dise comment je me suis entraîné. C'est mon petit secret", a-t-il lancé en riant.

Villeneuve a toutefois accepter de partager sa recette en ce qui concerne l'alimentation. Elle se résume à deux mots: statu quo.

"Il ne faut surtout pas changer nos habitudes alimentaires car le corps s'habitue à certaines choses. Et tout chambouler pourrait être plus nocif.

"Quant au liquide, a-t-il ajouté, cela ne sert à rien de boire pendant deux jours avant la course car nous l'éliminons aussitôt. Ce n'est que l'entraînement physique tout au long de l'hiver qui nous permet de le garder".

Le tracé malais est très exigeant au niveau mécanique et met à l'épreuve la fiabilité de la voiture. C'est le pilote d'essais Takuma Sato qui a tourné avec la BAR-Honda. Le pilote japonais a roulé plus de 1000 kilomètres.

"Il a réussi à faire de bons temps à la fin quand on a enlevé de l'essence, a relaté Villeneuve. Cela ne veut donc rien dire. Mais comme c'est la fiabilité qui compte, c'est tant mieux surtout que Sato est dur sur la mécanique. Et maintenant avec la direction assistée, le volant est vraiment plus léger", a ajouté Villeneuve confiant.


Continuer malgré la guerre

Avec le début des hostilités en Irak, nul ne peut rester de glace. Villeneuve a lui aussi son idée de la guerre et comme bien des gens, il se sent impuissant.

"Quand il y a une bataille, il y a toujours un vainqueur et un perdant. Souvent, le prix que le vainqueur doit payer pour sa victoire n'en vaut pas la peine", de dire Villeneuve.

Le pilote québécois soutient que le Grand Prix ne devrait pas être annulé même s'il est tenu dans un pays où le peuple est en grand partie de religion musulmane.

"Je ne crois pas, a-t-il dit, car nous n'avons rien à voir avec la guerre.

"Il est vrai que je n'ai pas passé mes journées devant la télé et à lire les journaux car je crois que toutes ces images de sang vous rendent un peu fou. Et même s'il n'y avait pas de course ici, je ne serais pas dans mon habit de guerre avec mon drapeau de paix au milieu des bombardements. Je serais donc plus inutile en téléspectateur."

"Il ne faut pas que tout le monde s'arrête car ce serait encore pire, je crois. Et c'est dans ces moments difficiles que les gens ont besoin de divertissement pour oublier. Cela ne veut pas dire qu'il faut nier ce qui se passe", a conclu Villeneuve.