PARIS (AFP) - Les adversaires de Ferrari, Renault et McLaren en tête, comptent sur une redistribution des cartes due aux modifications des règlements technique et sportif pour viser les sommets du Championnat du monde de Formule 1, mais Michael Schumacher et la Scuderia gardent la cote en 2005.

Pour perturber notamment la chevauchée triomphale de Ferrari (6 titres constructeurs consécutifs, 5 titres pilotes consécutifs pour Michael Schumacher), les nouvelles règles se sont multipliées: un train de pneus tenu de durer des qualifications à la fin de la course, un moteur pour deux Grands Prix (essais et course), des contraintes aérodynamiques pour ralentir les bolides, des qualifications en deux séances, une saison record de 19 courses.

Forts de leur outrageante domination la saison passée, Michael Schumacher et son lieutenant brésilien Rubens Barrichello débuteront le nouveau championnat au volant d'une monoplace hybride, adaptation aux nouveaux règlements de la F2004 qui a remporté 15 des 18 Grands Prix 2004. La nouvelle F2005 sera prête "au plus tard pour le Grand Prix d'Espagne" le 8 mai, a promis le patron de la Scuderia Jean Todt.

"On aurait aimé l'avoir dès le début (...) Une nouvelle voiture est par définition plus rapide qu'une ancienne", a reconnu Schumacher. Mais "la saison est très longue, on verra à la fin !", a souligné le pilote allemand, semblant concéder un léger avantage aux adversaires dans les premières courses.

Battre Ferrari

Car contrairement à Ferrari, la concurrence a préféré développer au plus vite des monoplaces conformes aux nouvelles règles. A ce petit jeu, c'est la Toyota TF105 de Ralf Schumacher et Jarno Trulli qui a été présentée la première, dès le 8 janvier.

McLaren-Mercedes a suivi le 24 janvier et Renault le 1er février, ne cachant pas avoir Ferrari en ligne de mire. "Notre objectif doit être de battre Ferrari", a lancé le patron du sport automobile chez Mercedes, Norbert Haug.

Michael Schumacher considère bien McLaren et Renault comme ses principaux concurrents, à moins d'avoir "sous-estimé Williams et BAR".

Coiffée sur le poteau par BAR-Honda l'an passé pour le titre de dauphin de Ferrari, Renault - première écurie à avoir battu Ferrari en 2004 grâce à la victoire de Trulli à Monaco lors du sixième GP de la saison - a promis de fournir à ses pilotes Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella une machine, la R25, à la hauteur de leurs ambitions. Et de celles de leur patron Flavio Briatore qui voit en eux "un couple de pilotes fantastiques".

Quant à McLaren-Mercedes, le patron Ron Dennis peut désormais compter, après une saison difficile, sur la paire de pilotes la plus agressive du plateau: Kimi Raikkonen et Juan Pablo Montoya.

3e voiture

En outre, en raison de son mauvais classement au Championnat du monde 2004 (5e), McLaren aura le droit d'aligner une troisième voiture lors des essais libres du vendredi et donc d'accélérer les développements de sa MP4/20.

Mais le travail des manufacturiers de pneumatiques Bridgestone et Michelin sera plus que jamais l'une des clés du succès. Or Michelin a couvert beaucoup plus de kilomètres d'essais hivernaux avec notamment Renault, McLaren-Mercedes, BAR-Honda, Williams-BMW et Toyota, que Bridgestone qui chausse Ferrari, Jordan-Toyota et Minardi-Cosworth.

Une pointe d'exotisme proviendra de l'écurie Jordan-Toyota, tout juste rachetée par la société d'investissements à capitaux russes Midland et qui a engagé Narain Karthikeyan, premier Indien à accéder à la F1, et le Portugais Tiago Monteiro. Ces derniers ont certainement apporté un bol d'air financier à l'écurie, mais leur compétitivité reste à prouver.

Et tandis qu'en coulisses écuries et promoteurs de Grands Prix livrent un bras de fer pour le partage des retombées financières à l'homme qui tire les ficelles économiques de la F1, Bernie Ecclestone, Michael Schumacher et Ferrari se préparent à partir à la conquête de nouveaux lauriers.