SILVERSTONE (AFP) - Pour la première fois de l'histoire, Silverstone n'a pas fait le plein à l'occasion du Grand Prix de Grande-Bretagne automobile de Formule 1, dimanche.

Les organisateurs avaient limité le nombre de spectateurs à 60.000 pour éviter des embouteillages, les travaux de l'autoroute menant au tracé n'étant pas encore terminés. Samedi, pour les essais, cette limitation n'aurait pas été nécessaire. Les tribunes étaient inhabituellement désertes, l'ambiance inexistante. Alors que la Grande-Bretagne passe pour la terre du sport automobile.

Les Britanniques sont des connaisseurs, des passionnés. Par le passé Silverstone affichait complet, cent vingt mille spectateurs se pressant aux portes du circuit pour assister à la fête. Dès le samedi.

"Il y a eu des tas d'évènements qui ont écoeuré les Anglais, explique un vieil habitué de Silverstone. La domination de Ferrari bien sûr, mais surtout la mascarade de l'Autriche. Là, chacun a perdu ses illusions quant à l'intérêt sportif de la F1. Et puis, il y a les tarifs. Cette année, le prix des billets est particulièrement dissuasif".


Contexte économique

Ainsi, les places de parking étaient à 45 livres (80 euros), un siège en tribune à 95 livres (170 euros) pour dimanche seulement, le prix montant à 165 livres (280 euros) pour les deux jours. Pas étonnant que la quasi totalité des spectateurs aient opté pour le seul dimanche, jour de course.

Il semble que la Grande-Bretagne ne soit pas le seul pays touché par un contexte économique défavorable. Mais aussi par les retombées du dernier tour de l'épreuve autrichienne quand Rubens Barrichello a dû laisser la victoire à Michael Schumacher.

Excepté Montréal, le Grand Prix du Canada, les organisateurs notent une baisse notable de fréquentation. Cela a été le cas à Monaco. Un peu aussi au Nurburgring, les jours précédents la course, le Grand Prix d'Europe étant confronté il est vrai, ce week-end là, à la dure concurrence du Mondial de football.

Et, au-delà de Silverstone, il semble que Magny-Cours (France) et Hockenheim (Allemagne) éprouvent des difficultés à faire le plein. Le circuit nivernais a porté sa capacité à 130.000 places et il sera sans doute bien difficile au Grand Prix de France d'afficher complet.

Quant à Hockenheim, qui habituellement ferme ses guichets six mois avant l'évènement, il y a quinze jours encore vingt-cinq mille places restaient à vendre.