YEONGAM - Mark Webber, Sebastian Vettel, Fernando Alonso, Lewis Hamilton et Jenson Button sont apparus surmotivés jeudi avant le Grand Prix de Corée du Sud de Formule 1 dimanche, qui enterrera en cas d'échec les chances de titre des pilotes McLaren.

Conviés à une conférence de presse commune par la Fédération internationale de l'automobile (FIA), les cinq prétendants au sacre ont tous affiché un visage fermé. L'heure n'était pas vraiment à la blague avant l'une des trois dernières courses du Championnat le plus ouvert de l'histoire de la discipline.

Côte à côte au premier rang, Webber et Vettel n'ont pas échangé un regard. La rivalité entre les deux pilotes Red Bull, qui se tiennent en 14 points aux deux premières places du classement, semble plus exacerbée que jamais.

L'Australien, pourtant peu coutumier du fait, s'est même agacé lorsqu'un journaliste l'a invité à s'exprimer sur le cas McLaren, qui avait laissé Alonso et Hamilton en découdre en 2007, les deux hommes perdant le titre pour un point chacun au profit de Kimi Räikkönen (Ferrari).

"Pour sûr, les Espagnols voudraient bien cela (Fernando Alonso se trouvant à égalité de points avec Vettel, NDLR). Mais personne dans cette salle ne sait ce qui va se passer dans les trois prochains GP, personne. On pourrait en parler pendant des heures. Personne ne sait", a-t-il tonné.

Et d'ajouter: "Seb et moi réalisons clairement une bonne saison. (...) Si dans le futur nous devons courir l'un contre l'autre, on fera ce que l'on a toujours fait. On essayera de tirer le meilleur résultat de n'importe quelle situation."


"Réduire l'écart"

Mais "je ne me trouve pas (en tête du Championnat) par accident", a-t-il remarqué.

Revenu récemment dans la course au titre après plusieurs courses manquées, Vettel s'est montré légèrement plus souriant. "Ca a déjà eu l'air plus mal parti pour moi. Nous sommes dans une bonne position. La voiture est vraiment bonne", s'est réjoui l'Allemand.

Très à l'aise sur les circuits sinueux, grâce à son adhérence hors-norme, la Red Bull souffre toutefois d'une vitesse de pointe inférieure à celles des Ferrari et McLaren. Webber et Vettel devraient s'en retrouver handicapés, car le circuit de Yeongam propose une ligne droite de 1,2 km, la plus longue du Championnat de F1.

Autre très sérieux candidat au sacre, Fernando Alonso ne s'est guère montré plus prolixe. Tout juste a-t-il rappelé son amour pour Ferrari, une écurie qu'il a rejointe à l'intersaison, après deux années de galère chez Renault.

"Nous verrons comment l'année se termine. Mais en termes de bonheur, de motivation, de pilotage, pour l'écurie elle-même, etc. c'est la meilleure saison (de ma carrière)", a affirmé l'Espagnol, pourtant sacré deux fois en 2005 et 2006.

Tapis au deuxième rang de la salle de presse, derrière le trio de tête, les deux pilotes McLaren, Hamilton et Button, 4e et 5e au classement général, sont apparus un peu plus complices que leurs adversaires de chez Red Bull. Ils ont martelé être encore dans le coup, bien que légèrement distancés au classement.

"C'est évidemment plus difficile pour moi de gagner le Championnat, vu que j'ai 31 points de retard. Mais nous avons vu lors des saisons passées que tout était possible", s'est rassuré Button, tenant du titre.

"L'écart n'est pas si gros. (...) Nous pouvons le réduire", a estimé Hamilton, qui compte 28 longueurs de retard sur Webber.

Un optimisme de bon aloi avant une 17e manche cruciale. Mais aussi optimistes soient-ils, les deux Britanniques savent bien qu'une contre-performance dimanche leur ôterait toute chance de décrocher le titre.