SAO PAULO - Le Championnat du monde de Formule 1, en 62 ans d'histoire, s'est parfois joué au dernier virage, au dernier tour ou au dernier Grand Prix, sans remonter jusqu'à sa création en 1950, et cinq exemples récents, dont trois à Interlagos, sont encore présents dans les mémoires.

26 octobre 1997, GP d'Europe, Jerez (Espagne) : Schumacher exclu, Villeneuve champion

C'est certainement le coup foireux le plus célèbre de la carrière de Schumi et celui qui a été le plus sévèrement sanctionné : quand il braque sur la droite pour empêcher Villeneuve de passer à l'intérieur, l'Allemand casse sa Ferrari et doit abandonner. La Williams du Québécois continue et rallie l'arrivée à la 3e place, ce qui lui assure le titre avec trois points d'avance sur Schumi... rayé ensuite du classement final pour conduite antisportive.

22 octobre 2006, GP du Brésil : Alonso 2e et champion

Alonso (Renault) et Schumacher (Ferrari) ont gagné 7 fois chacun, mais Alonso a 10 points d'avance sur Schumacher, l'équivalent d'une victoire. Il prend un bon départ alors que Schumi, parti 10e sur la grille, crève un pneu en tentant de doubler Fisichella et se retrouve 18e. Il remonte comme un dingue et finit 4e, mais ce n'est pas suffisant car Alonso termine 2e derrière Massa et coiffe sa 2e couronne d'affilée au volant d'une Renault F1. Schumacher part en congé sabbatique.

21 octobre 2007, GP du Brésil : Räikkönen vainqueur et champion

Räikkönen (Ferrari) arrive à Interlagos avec sept points de retard sur Hamilton (McLaren), meneur à la fin de sa première saison de F1, et trois sur Alonso (McLaren), qui reste sur deux titres consécutifs. Iceman part sur la 2e ligne, derrière Hamilton et à côté d'Alonso, mais gagne alors que l'Espagnol ne termine que 3e et l'Anglais 7e. Le Finlandais est champion avec... un point d'avance sur Hamilton.

2 novembre 2008, GP du Brésil : Massa vainqueur, Hamilton 5e et champion

Pour être champion, Massa (Ferrari) doit gagner en espérant qu'Hamilton (McLaren) ne rentre pas dans les cinq premiers. Dans l'avant-dernier tour, c'est le cas, puisque Vettel vient de prendre la 5e place à Hamilton. Au dernier tour aussi, puisque Hamilton est derrière Glock (Toyota), 5e, dont les pneus sont détruits. L'Anglais réussit à le passer dans le dernier virage et termine 5e, donc champion du monde, avec... un point d'avance sur Massa.

14 novembre 2010, GP d'Abou Dhabi : Alonso 7e, Vettel vainqueur et champion

C'est la première fois en 60 ans d'histoire de la F1 que quatre pilotes peuvent être sacrés à la dernière manche, mais Alonso arrive à Abou Dhabi en tête du classement, avec 8 points d'avance sur Webber, 15 sur Vettel et 24 sur Hamilton, grâce au nouveau barème de points inauguré en 2010. Vettel part en pole position et gagne, alors qu'Alonso, dont l'équipe est obnubilée par Webber, change trop tard de pneus, au 15e tour, et se retrouve coincé dans le peloton derrière la Renault de Petrov qu'il ne réussira jamais à doubler. Il termine 7e et est furieux contre le Russe. Vettel est champion, avec quatre points d'avance.