MELBOURNE (AFP) - Les adversaires de Ferrari sont plus que jamais conscients de la difficulté de la tâche qui les attend dès le Grand Prix d'Australie, première épreuve du Championnat du monde de Formule 1, dimanche à Melbourne.

Depuis que Jean Todt, le directeur sportif, a bâti un ensemble homogène, redoutable machine de guerre s'appuyant sur son principal atout, la stabilité, depuis que Michael Schumacher a trouvé ses marques, rares sont les fausses notes de l'orchestre rouge, dominateur sans partage depuis 2000.

Si la saison passée a laissé apparaître quelques failles, une montée en puissance de la concurrence, de McLaren-Mercedes, de Renault, mais surtout de Williams-BMW, Ferrari semble manifester cette année encore une formidable force, disposer d'une monoplace, la F2004, taillée sur mesure pour le sextuple champion du monde et son fidèle lieutenant, le Brésilien Rubens Barrichello.

"La perspective de cette saison n'est que pur plaisir", avertissait d'ailleurs Michael Schumacher, confirmant un peu plus sa toujours grande motivation, malgré les six titres et les records qui ornent le palmarès le plus prestigieux de l'Histoire.

"Pas à stresser"

"Je suis enthousiaste à l'idée de me glisser derrière le volant de cette nouvelle voiture, insistait-il. Nous avons eu de bons essais tout au long de l'hiver, sans connaître véritablement de problème sérieux. A notre avis, nous sommes performants et fiables".

Comme pour enfoncer le clou, démoraliser un peu plus la concurrence, Schumacher ajoutait: "Cela a été impressionnant au niveau fiabilité. Nous n'avons vraiment pas à stresser car ce que nous avons fait dès la sortie de la nouvelle voiture est absolument incroyable".

"C'est une voiture totalement nouvelle qui nous donne entière satisfaction, renchérissait Todt. Nous avons pu enregistrer les progrès tant au niveau de la structure que de l'aérodynamique ou de la liaison au sol". Vendredi, les premiers essais ont confirmé plus que jamais cette impression.

"Ils ont répondu à nos attentes. Mais il est trop tôt pour dire si cela reflète vraiment le rapport de force. D'ailleurs, cela m'étonnerait", notait Schumacher.

La supériorité supposée dans certaines conditions des pneus Michelin face à Bridgestone, fournisseur de la Scuderia, les difficultés rencontrées l'an passé dans ce domaine, rien ne saurait ébranler la confiance de Ferrari. Ainsi, Michael Schumacher balaye tous les arguments et préfère insister sur les méthodes de travail, les liens avec les techniciens de la marque nippone.

"Nous avons fait ensemble un travail méthodique et je suis assez confiant. Bridgestone a progressé et nos relations sont encore plus étroites", témoignait le sextuple champion du monde.

"Une formidable équipe"

Même Barrichello, longtemps dans l'ombre de son encombrant coéquipier, est à l'unisson, rassuré sur son avenir (contrat prolongé aussi jusqu'à fin 2006), sûr de pouvoir aujourd'hui compter sur l'appui de tous.

"Nous avons une formidable équipe qui ne travaille pas uniquement pour Michael mais pour moi aussi. Ferrari en a fait la démonstration l'an dernier. Je suis désormais plus rapide, plus agressif et j'espère me surprendre moi-même cette année", se réjouissait le Brésilien.

C'est donc une Scuderia à la force tranquille qui se présente au départ du Championnat du monde à Melbourne, une équipe qui pourrait bien afficher encore une totale suprématie cette saison.

"Nos rivaux ont raison de vouloir gagner. Et le fait de voir Ferrari s'imposer de façon régulière peut commencer à lasser la concurrence. Mais en ce qui nous concerne, cela nous convient parfaitement. Nous espérons continuer sur la même voie du succès", indiquait Todt.

Cette saison encore il sera sans doute difficile d'empêcher l'irrésistible moisson de victoires et de titres de Ferrari, de Michael Schumacher...