MONTRÉAL - Le Brésilien Lucas di Grassi a frappé un très grand coup en s’emparant de la tête du classement du championnat des pilotes de Formule électrique (FE), après avoir remporté la première des deux courses de l’ePrix de Montréal tenue samedi au centre-ville de la métropole.

Parti de la position de tête, di Grassi a mené l’épreuve de bout en bout pour ainsi se retrouver au sommet du classement avec 175 points, 18 de plus que Sébastien Buemi, qui a été disqualifié en raison de la non-confirmé du poids de la deuxième voiture qu’il a utilisée pendant la course.

Cette deuxième monoplace avait été reconstruite à la hâte par l’équipe Renault e.dams après que Buemi l’eut sérieusement endommagé lors de la deuxième séance d’essais libres présentée en matinée. Pénalisé de 10 places sur la grille de départ, il avait réussi à terminer quatrième.

C’est la deuxième fois cette saison que Buemi est disqualifié. Lors de la première des deux épreuves de Berlin, il avait perdu les 10 points que lui avait procurés sa cinquième place après que l’inspection d’après-course eut relevé que la pression de quatre pneus était trop basse.

Le Suisse aura donc fort à faire pour défendre son titre de champion de la série demain. Ironie du sort, di Grassi pourrait enfin être sacré après avoir mordu la poussière par 11 points en 2014-2015 et par uniquement 2 points en 2015-2016. Si Buemi récoltait le maximum de points (29) pour la dernière épreuve de la campagne, le Brésilien n’aurait qu’à terminer au quatrième rang.

« J’ai probablement disputé ma meilleure course en FE au meilleur des moments, a analysé di Grassi à la suite de son triomphe, son deuxième depuis le début de la saison. Tout le travail que mon équipe a fait sur la voiture depuis les deux épreuves présentées à New York m’a inspiré.

« C’était une course difficile avec beaucoup de pression. Je suis heureux d’avoir fait le travail. L’équipe a travaillé fort. Il faut maintenant que je me concentre sur la course de demain. »

Buemi en avait gros sur le cœur

La disqualification de Buemi ne fera probablement qu’empirer son humeur déjà massacrante, même s’il était parvenu à limiter au possible les dégâts à l’origine. Il a été vu en train de s’enguirlander avec quelques pilotes, dont le coéquipier de di Grassi, Daniel Abt, qui a percuté l’arrière de son bolide à la sortie des puits à la mi-course. Il l’a traité de « coureur vicieux ».

« C’est clair qu’il travaille pour son équipe, mais à un certain moment, il faut rester correct, s’est défendu Buemi. De me rentrer dedans comme ça, de faire exprès pour aller à la limite dans les puits et de faire exprès de ralentir plus tôt, je trouve ça limite. Il est libre de faire ce qu’il veut. »

« Je ne comprends pas du tout pourquoi il est si fâché contre moi, a répondu Abt. Il croit que j’ai ralenti, mais ce n’est pas du tout le cas. Pourquoi voudrais-je ralentir de toute façon? Il a tout simplement perdu son sang-froid. Il avait l’air fâché contre tout le monde après la course. »

Les Français Jean-Éric Vergne et Stéphane Sarrazin ont accompagné di Grassi sur le podium, tandis que la sanction imposée à Buemi a permis à Abt et Sam Bird de compléter le top-5. La 2e épreuve de la fine de semaine - la 12e et dernière de la 3e saison de FE - sera présentée demain à compter de 16 h 03. Alors que la 1re course comptait 35 tours, la 2e en totalisera 37.

Des efforts ruinés

Au final, la disqualification de Buemi a ruiné tous les efforts d’une journée qui avait très mal commencé avec un violent contact avec le mur dans l’enchaînement des 13e et 14e virages.

Les mécanos de l’écurie Renault e.dams ont ensuite travaillé sans relâche pendant plusieurs heures afin de reconstruire la voiture. En raison des modifications effectuées, Buemi a écopé d’une pénalité de 10 places sur la grille de départ, compromettant ses chances de victoire.

« Mon équipe a fait un travail exceptionnel pour réparer la voiture. Je n’aurais pas pu demander mieux, a néanmoins souligné Buemi. Tout n’est pas perdu, demain sera une grosse journée. »

Même s’il disposait de l’un des bolides les plus rapides du plateau, Buemi s’est rapidement retrouvé coincé au milieu du peloton et son faux départ n’a rien fait pour aider sa cause. Il a notamment perdu beaucoup de temps derrière Nick Heidfeld avant de le doubler au 12e tou

Onzième au moment du changement de monoplace, Buemi ne s’est pas laissé déranger par la collision avec Abt en parvenant à se hisser au 7e rang lorsque José Maria Lopez a forcé la neutralisation de la course au 24e tour. À la relance, il a dépassé son coéquipier Nicolas Prost et s’est éventuellement retrouvé dans le rétroviseur de Sarrazin au dernier tour. Malgré des efforts constants, le Suisse n’a jamais été en mesure de supplanter le Français et de lui ravir sa place.

Di Grassi d'un bout à l'autre
Un contact fatal pour Nick Heidfeld
Du pain sur la planche pour Buemi
Di Grassi partira premier
Di Grassi s'offre la position de tête