OLBIA, Italie - La roue de la fortune a tourné et Marcus Grönholm (Ford Focus) a remporté dimanche le rallye de Sardaigne, sa deuxième victoire de la saison après la Suède, en profitant d'une petite faute de pilotage de Sébastien Loeb (Citroën C4) dans la 13e épreuve spéciale.

Après 18 épreuves spéciales, la plupart étroites et piégeuses, les dernières plus rapides, et 350 km chronométrés sur la terre sarde, Grönholm a terminé avec 29 secondes d'avance sur son coéquipier Mikko Hirvonen, pour le deuxième doublé 100% Ford Finlande de la saison après la Norvège (Hirvonen devant Grönholm).

Le podium a été complété par l'Espagnol Dani Sordo (Citroën C4), 3e à 1 minute 21 secondes du vainqueur à l'issue d'une bagarre acharnée avec le Norvégien Henning Solberg (Ford Focus), auteur de trois temps scratch dont deux dimanche. Une petite consolation pour Citroën, désormais distancé de 21 points par Ford au classement des constructeurs.

Le sort de cette 7e manche du championnat du monde WRC s'est joué dans la première moitié de la 13e spéciale (San Giovanni), quand Loeb était en tête avec 36 secondes d'avance sur Grönholm. Il ne lui restait plus que 50 km de spéciales à parcourir pour gagner une troisième fois consécutive en Sardaigne.

Une double touchette dans un enchaînement droite-gauche, après une bosse, a eu raison du triangle de suspension avant gauche de la C4 du triple champion du monde en titre. Deux kilomètres plus tard, le train avant s'est affaissé et Loeb a garé sa Citroën. Il ne gagnerait pas son troisième "Sardaigne" d'affilée.

"Je m'en veux"

"Je m'en veux, mais c'est la course", a dit Loeb dès son retour au port d'Olbia, sans voiture. "C'est un remake de l'an dernier, mais en sens inverse. Marcus était seul en tête, intouchable, et il a fait une faute. Cette fois-ci, c'est moi. Il y a des fois où ça passe très fin, et là ce n'est pas passé".

Dans la même spéciale, deux minutes plus tôt, Grönholm a perdu 15 secondes en manquant un carrefour, mais sans abîmer sa Focus: "C'était une spéciale compliquée, difficile à mémoriser. Mais je n'ai pas fait un tête-à-queue, et je n'étais pas en train d'attaquer à fond. C'est sûrement pour ça que j'ai fait une erreur", a confié Grönholm.

"Ca prouve aussi qu'à ce rythme-là il n'est jamais facile de gagner des courses. On est toujours à la limite et la moindre faute coûte cher", a analysé Loeb, vainqueur du Monte-Carlo en janvier puis des trois derniers rallyes de la saison (Mexique, Portugal, Argentine).

La dernière sortie de route du triple champion du monde remontait à la Norvège, en février, et Loeb avait terminé 14e. Ce nouveau joker grillé fait les affaires de Grönholm, qui compte désormais sept points d'avance sur Loeb au classement pilotes, mais comme dit le grand Marcus, "tout est encore possible, la saison sera longue".

Ford a fait le doublé, mais Grönholm a eu chaud, au propre, à cause de la chaleur dans son cockpit, comme au figuré: amortisseur cassé vendredi, roue de secours perdue et menace de pénalité samedi, mais aucune sanction n'a été prise. Mieux même, il a gagné dimanche. La roue tourne.