SWANSEA, Grande-Bretagne - Le Finlandais Mikko Hirvonen (Ford Focus) a foncé dans le brouillard, puis la nuit noire, et pris la tête du rallye de Grande-Bretagne, vendredi près de Swansea, alors que Sébastien Loeb (Citroën C4), en quête d'un 4e titre mondial, a réussi à limiter les dégâts.

Après six épreuves spéciales, soit 140 km chronométrés, dans des conditions de plus en plus délirantes au fur et à mesure de cette première étape, Hirvonen devançait Marcus Grönholm, sur l'autre Focus officielle, de 39 secondes, et Loeb de 57 secondes.

"Dans la dernière spéciale, j'ai coupé les phares, ça me permettait d'y voir beaucoup mieux", a expliqué Hirvonen. Le lieutenant de Grönholm, autorisé à jouer la gagne grâce au titre constructeurs assuré par Ford en Irlande, grâce à lui, a raflé cinq temps scratch sur six et survolé tous les pièges de cette journée dantesque.

"Ici, au pays de Galles, on n'a jamais vu ça depuis 2001. A un moment, il y avait tellement d'eau que j'ai cru qu'on avait traversé une rivière", a raconté Daniel Elena, le copilote de Loeb. "Je regardais surtout le nombre de pages qu'il restait à annoncer pour savoir si on était encore loin de l'arrivée. En F1, ils auraient déjà arrêté la course".

"On roule serré"

"On a roulé sur un bon rythme toute la journée, sans prendre de risque inconsidéré, a ajouté le Monégasque. Quand on voit les temps d'Hirvonen, on n'est pas dans la même optique. C'est le seul qui se fait plaisir dans ce rallye, alors que Marcus roule serré, et nous aussi".

À midi, il n'y avait qu'une seconde d'écart entre Grönholm et Loeb. Vendredi soir, l'écart était creusé (18 secondes) mais cela ne consolait pas le grand Finlandais, soutenu dans l'ES4 (Port Talbot 2) par une quinzaine de voisins et amis venus de son village, Inkoo. "Je n'ai pas attaqué du tout. Il y avait de l'eau partout, devant la voiture, dans la voiture. Ce serait stupide de se sortir ici", a dit Marcus.

"C'était encore plus piégeux que d'habitude. Il y avait beaucoup de brouillard et je freinais souvent en aveugle, dans des carrefours où il n'y avait pas d'échappatoire. Je roulais à 100% sur les notes", a expliqué Loeb. Seul petit éclair dans le brouillard, le Français a fait le temps scratch dans l'ES5 (Resolfen 2, 25,08 km)... ex-aequo avec Grönholm.

Comme Hirvonen, Loeb a terminé la journée sans éclairage, pendant les trois quarts de l'ES6 (Rheola 2, 27,91 km), mais pour lui c'était involontaire. Une petite panne à bord de la C4, de quoi donner des sueurs froides à son patron, Guy Fréquelin, dont c'est aussi le dernier rallye avant la retraite, comme Grönholm.

Météo France pessimiste

"Dans ces cas-là, quand on voit qu'il y a un split (temps partiel) qui ne va pas, on se fait encore plus de souci que d'habitude, on est encore plus tendu, parce que c'est le dernier rallye et que le titre mondial se joue", a confié "le grizzly".

Pour l'instant, Loeb et Elena remplissent leur mission: assurer une place dans les cinq premiers, suffisante pour remporter le titre quelque soit le résultat de Grönholm. Mais Météo France Sport annonce des conditions encore pires pour samedi et surtout dimanche, donc tout reste possible.

Quant aux autres pilotes habituels du Top 8, ils n'ont pas profité de la situation, loin de là. Henning Solberg (Ford Focus) a d'abord été victime d'une crevaison, puis a disparu corps et biens, tout comme le prometteur Jari-Matti Latvala (Ford Focus), victime d'une panne d'essuie-glaces particulièrement gênante, vu le contexte.