Indy 500 : Tagliani se permet de rêver
Course jeudi, 27 mai 2010. 21:27 vendredi, 13 déc. 2024. 22:38
En se qualifiant au cinquième rang sur la grille de départ des 500 milles d'Indianapolis, Alex Tagliani s'est non seulement placé dans une position favorable pour faire bonne figure dans l'une des plus prestigieuses courses de monoplace au monde. Il a aussi attiré l'attention sur le travail colossal accompli par FAZZT Race Team, une équipe qui n'existait même pas à pareille date l'an dernier.
Tagliani flotte sur son petit nuage depuis une semaine. Arrivé dans la Mecque américaine du sport automobile avec son petit bonheur, dans l'ombre des grandes vedettes de la série IndyCar, il a commencé à se faire remarquer en affichant des chronos impressionnants lors des premières séances d'essais libres.
À chaque jour qui passait, le pilote québécois, qui a raflé le titre de recrue de l'année avec une 11e place sur le même circuit l'année dernière, démontrait qu'il n'était pas un feu de paille. Quand est venu le temps d'officialiser sa place sur la grille de départ, il a validé ses bonnes performances en s'immisçant parmi les favoris.
"Quand on est sorti des garages pour se qualifier samedi, tous les spectateurs se sont levés d'un trait pour nous applaudir, raconte Tagliani au début d'une conversation téléphonique interrompue par deux ou trois chasseurs d'autographes. Les performances qu'on avait livrées pendant la semaine faisaient de nous les underdogs parfaits pour les amateurs de course, qui veulent vraiment nous voir battre les Penske et les Ganassi. Les gens nous offrent beaucoup de support depuis notre arrivée."
Le nom d'Alex Tagliani est donc sur toutes les lèvres dans la capitale de l'Indiana, à quelques jours de la 94e édition du mythique Indy 500. Les mordus de course se l'arrachent et les médias locaux et nationaux se succèdent pour raconter son histoire.
"Depuis plusieurs années, personne ne réussit à arriver ici et à clancher les écuries de pointe, encore moins à bord d'une voiture aussi récente que la nôtre. Les connaisseurs de course automobile aux États-Unis ont beaucoup de respect pour notre équipe, nos récents résultats nous ont donné énormément de crédibilité", observe Tag.
S'il le fait à Indianapolis...
Mais malgré les nombreuses marques de reconnaissance à son endroit, Tagliani, qui a dû se battre comme un diable dans l'eau bénite au cours des dernières années pour continuer de vivre de sa passion, constate encore que nul n'est prophète en son pays.
"Ce n'est pas facile, man, avoue Tag en déplorant les comptes rendus négatifs de ses performances en provenance de sa patrie depuis le début de la saison. C'est sûr que ce n'est pas le meilleur résultat quand je me qualifie septième ou huitième, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que je me bats contre trois Penske, deux Ganassi, quatre Andretti Green et deux Dreyer & Reinbold. C'est plus de dix voitures qui profitent de gros budgets et qui sont loin d'être pilotées par des chaudrons."
Même s'il avoue vivre un scénario de rêve cette semaine, Tagliani trouve important de rappeler que le bonheur ne lui est pas tombé du ciel comme par miracle. Quand il s'est lancé dans l'aventure FAZZT, les sceptiques débordaient largement des frontières de sa province natale.
"On est arrivé au Brésil pour la deuxième course de la saison et on a mis la voiture sur la première ligne de départ. Aussitôt, on a forcé les experts à revoir leurs pronostics. On s'est ensuite rendu au Kansas pour notre première épreuve sur circuit ovale. Personne ne croyait en nos chances, mais on s'est qualifié cinquième et tous les propriétaires des grosses équipes sont venus nous voir pour nous féliciter. Ils étaient impressionnés."
Les accolades des rivaux étaient valorisantes et réconfortantes pour Tagliani, mais ce n'est pas avant d'arriver à Indianapolis que son travail a été apprécié par un public plus large.
"On dirait que ça prenait cette course-là pour que les gens réalisent qu'on n'est pas une équipe de broche à foin. C'est dommage qu'il ait fallu se rendre jusqu'ici pour qu'on reconnaisse notre travail, mais c'est le fun que ce soit finalement arrivé", dit-il sur un ton dénué de rancune.
Une pinte de lait dans ses rêves
S'il y a un côté négatif à cet essor de popularité que connaît Tagliani, c'est que les attentes à son endroit se retrouvent soudainement plus élevées. Tous les membres de son équipe se font un devoir de lui rappeler, mais c'est bien le dernier des soucis de celui qui fixe lui-même la barre le plus haut possible.
"Si on termine dans les cinq premiers, ce serait un miracle. On aurait accompli l'inattendu", réalise le pilote de Lachenaie avant de dévoiler son réel objectif pour la course de dimanche.
"On n'est pas ici dans cette optique-là. On n'arrivera pas là en visant un top 10. On va arriver pour gagner. C'est l'attitude qu'on va avoir. Jusqu'à maintenant, on a prouvé qu'on est capable de faire l'impossible."
Quand il n'est pas en train de se pincer pour s'assurer qu'il ne rêve pas, Tagliani avoue qu'il lui arrive de se perdre dans ses pensées. Il s'imagine l'air triomphant, une couronne de fleurs autour du cou et la traditionnelle bouteille de lait du vainqueur portée à ses lèvres.
"J'ai terminé une entrevue tout à l'heure et le journaliste, conscient que j'étais un gars qui fait attention à sa santé, m'a demandé si j'allais commander du lait écrémé si jamais je triomphe, raconte Tag en riant. Je peux vous dire que si je suis vainqueur, je me fous complètement du genre de lait qu'on va me donner. Je vais boire n'importe quoi!"
Tagliani flotte sur son petit nuage depuis une semaine. Arrivé dans la Mecque américaine du sport automobile avec son petit bonheur, dans l'ombre des grandes vedettes de la série IndyCar, il a commencé à se faire remarquer en affichant des chronos impressionnants lors des premières séances d'essais libres.
À chaque jour qui passait, le pilote québécois, qui a raflé le titre de recrue de l'année avec une 11e place sur le même circuit l'année dernière, démontrait qu'il n'était pas un feu de paille. Quand est venu le temps d'officialiser sa place sur la grille de départ, il a validé ses bonnes performances en s'immisçant parmi les favoris.
"Quand on est sorti des garages pour se qualifier samedi, tous les spectateurs se sont levés d'un trait pour nous applaudir, raconte Tagliani au début d'une conversation téléphonique interrompue par deux ou trois chasseurs d'autographes. Les performances qu'on avait livrées pendant la semaine faisaient de nous les underdogs parfaits pour les amateurs de course, qui veulent vraiment nous voir battre les Penske et les Ganassi. Les gens nous offrent beaucoup de support depuis notre arrivée."
Le nom d'Alex Tagliani est donc sur toutes les lèvres dans la capitale de l'Indiana, à quelques jours de la 94e édition du mythique Indy 500. Les mordus de course se l'arrachent et les médias locaux et nationaux se succèdent pour raconter son histoire.
"Depuis plusieurs années, personne ne réussit à arriver ici et à clancher les écuries de pointe, encore moins à bord d'une voiture aussi récente que la nôtre. Les connaisseurs de course automobile aux États-Unis ont beaucoup de respect pour notre équipe, nos récents résultats nous ont donné énormément de crédibilité", observe Tag.
S'il le fait à Indianapolis...
Mais malgré les nombreuses marques de reconnaissance à son endroit, Tagliani, qui a dû se battre comme un diable dans l'eau bénite au cours des dernières années pour continuer de vivre de sa passion, constate encore que nul n'est prophète en son pays.
"Ce n'est pas facile, man, avoue Tag en déplorant les comptes rendus négatifs de ses performances en provenance de sa patrie depuis le début de la saison. C'est sûr que ce n'est pas le meilleur résultat quand je me qualifie septième ou huitième, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que je me bats contre trois Penske, deux Ganassi, quatre Andretti Green et deux Dreyer & Reinbold. C'est plus de dix voitures qui profitent de gros budgets et qui sont loin d'être pilotées par des chaudrons."
Même s'il avoue vivre un scénario de rêve cette semaine, Tagliani trouve important de rappeler que le bonheur ne lui est pas tombé du ciel comme par miracle. Quand il s'est lancé dans l'aventure FAZZT, les sceptiques débordaient largement des frontières de sa province natale.
"On est arrivé au Brésil pour la deuxième course de la saison et on a mis la voiture sur la première ligne de départ. Aussitôt, on a forcé les experts à revoir leurs pronostics. On s'est ensuite rendu au Kansas pour notre première épreuve sur circuit ovale. Personne ne croyait en nos chances, mais on s'est qualifié cinquième et tous les propriétaires des grosses équipes sont venus nous voir pour nous féliciter. Ils étaient impressionnés."
Les accolades des rivaux étaient valorisantes et réconfortantes pour Tagliani, mais ce n'est pas avant d'arriver à Indianapolis que son travail a été apprécié par un public plus large.
"On dirait que ça prenait cette course-là pour que les gens réalisent qu'on n'est pas une équipe de broche à foin. C'est dommage qu'il ait fallu se rendre jusqu'ici pour qu'on reconnaisse notre travail, mais c'est le fun que ce soit finalement arrivé", dit-il sur un ton dénué de rancune.
Une pinte de lait dans ses rêves
S'il y a un côté négatif à cet essor de popularité que connaît Tagliani, c'est que les attentes à son endroit se retrouvent soudainement plus élevées. Tous les membres de son équipe se font un devoir de lui rappeler, mais c'est bien le dernier des soucis de celui qui fixe lui-même la barre le plus haut possible.
"Si on termine dans les cinq premiers, ce serait un miracle. On aurait accompli l'inattendu", réalise le pilote de Lachenaie avant de dévoiler son réel objectif pour la course de dimanche.
"On n'est pas ici dans cette optique-là. On n'arrivera pas là en visant un top 10. On va arriver pour gagner. C'est l'attitude qu'on va avoir. Jusqu'à maintenant, on a prouvé qu'on est capable de faire l'impossible."
Quand il n'est pas en train de se pincer pour s'assurer qu'il ne rêve pas, Tagliani avoue qu'il lui arrive de se perdre dans ses pensées. Il s'imagine l'air triomphant, une couronne de fleurs autour du cou et la traditionnelle bouteille de lait du vainqueur portée à ses lèvres.
"J'ai terminé une entrevue tout à l'heure et le journaliste, conscient que j'étais un gars qui fait attention à sa santé, m'a demandé si j'allais commander du lait écrémé si jamais je triomphe, raconte Tag en riant. Je peux vous dire que si je suis vainqueur, je me fous complètement du genre de lait qu'on va me donner. Je vais boire n'importe quoi!"