L'année ou jamais pour Pagenaud et Bourdais?
Indycar vendredi, 25 mai 2018. 08:55 jeudi, 12 déc. 2024. 13:37Seulement deux Français, Jules Goux en 1913 et René Thomas l'année suivante, ont inscrit leur nom au palmarès des 500 miles d'Indianapolis, mais Simon Pagenaud et Sébastien Bourdais n'ont jamais été aussi bien placés pour mettre fin à cette longue attente.
Le premier, sacré champion IndyCar en 2016, s'élancera dimanche en première ligne sur la grille de départ de la 102e édition de la course mythique de vitesse.
Le second a réalisé le 5e temps des qualifications, un an après un terrible accident sur le célèbre circuit ovale d'Indianapolis qui l'a alors privé d'une très probable pole position, de la course et d'une bonne partie de la saison 2017.
Pour tous les deux, « Indy » est le Graal de la course automobile.
« Mais, prévient Bourdais, il y a des milliers de façons de perdre cette course et des milliers de façons de la gagner ».
Simon Pagenaud, à l'avant-garde de l'armada Penske
Avec trois pilotes aux quatre premières places, l'écurie Penske a fait forte impression lors des qualifications.
Seul l'Américain Ed Carpenter a été plus rapide que les monoplaces Penske : « On pourrait dire que je suis le grand perdant, mais je suis très heureux de cette 2e place », a assuré Pagenaud.
« Chevrolet a fait un boulot phénoménal par rapport à l'an dernier, ils ont non seulement dépassé l'autre fournisseur de moteurs (NDLR : Honda), mais ils ont même pris une belle avance", s'est réjoui le Poitevin.
« C'est vraiment une situation très prometteuse », a-t-il assuré.
Pagenaud s'est déjà élancé de la première ligne à « Indy », en 2015 (3e), mais il n'avait pas réussi à concrétiser en course pour terminer à la 10e place.
Son meilleur résultat, une 8e place, remonte à 2013, au tout début de sa carrière en IndyCar, une autre époque où il n'avait pas derrière lui la puissante écurie Penske qui lui a permis notamment de s'imposer sur un speedway, un circuit ovale, en 2017 à Phoenix.
« On va s'élancer dans une position idéale pour réaliser une bonne course, partir dans les premiers, cela fait une grande différence, comme je l'avais montré en 2015 », a-t-il rappelé.
Il avait bouclé 35 des 200 tours en tête avant un accrochage où il avait endommagé son aileron avant et perdu toutes chances de succès.
« Beaucoup de choses me rappelle 2015, on a nos chances », s'est-il réjoui.
Sébastien Bourdais pour exorciser 2017
Son accident lors de la première journée des qualifications de l'édition 2017 a laissé des traces, physiques un peu, mentales surtout.
« Cela reste quand même relativement frais, il y a encore des choses qui se remettent encore en place d'un point de vue physique, mais globalement je m'en sors plutôt très, très bien. Il n'y en a pas beaucoup qui peuvent dire qu'ils ont tapé le mur à 370 km/h », a constaté le pilote de l'écurie Dale Coyne, victime de multiples fractures (bassin, hanche).
S'il a fait son retour en compétition trois mois seulement après son accident, revenir à « Indy » l'a éprouvé mentalement.
« Le week-end des qualifications a été probablement le week-end le plus difficile de ma carrière », a-t-il avoué.
Ce qui ne l'a pas empêché de réaliser les meilleures qualifications de sa carrière : « La voiture y est pour beaucoup, mais c'est aussi une petite victoire personnelle », a reconnu Bourdais, sacré à quatre reprises en ChampCar, championnat depuis absorbé par l'IndyCar.
Deux ans après son meilleur résultat (9e), le Manceau, âgé de 39 ans, sait qu'il a « un coup à jouer ».
Parce que sa voiture est la plus rapide des Honda, parce qu'il se sent doté depuis son accident d'« une certaine sagesse ».
« Cela amène à réfléchir, cela donne des leçons, si tu n'apprends pas de cela, il te manque un fil. Quand l'auto est devenu compliquée en qualifs dans le virage no 1, j'ai levé un petit peu le pied et ce n'était pas la fin du monde », a-t-il constaté.