NEW YORK - À son retour sur la piste du Indianapolis Motor Speedway en mai, James Hinchcliffe n'a pas revécu la terreur et l'agonie liées à l'accident qui a failli lui coûter la vie.

« Mes derniers souvenirs du Speedway, l'an dernier, sont très agréables : je conduisais autour de la piste, ma voiture se portait bien, la vie était belle », a raconté le pilote d'Oakville, en Ontario, mardi.

Il ne se souvient pas de l'accident survenu lors d'un entraînement, le 18 mai 2015, ni des moments qui ont immédiatement suivi. Il n'a aucun souvenir du morceau brisé de la suspension qui a transpercé l'une de ses jambes. Ni des membres de l'équipe de secours lui injectant 14 pintes de sang pendant qu'il était transporté d'urgence vers l'hôpital.

C'est un peu ce qui explique pourquoi, de façon si terre à terre, il voit son périple de cette année comme un mois de mai comme n'importe quel autre.

« Nous nous sommes présentés avec un travail à faire. »

Hinchcliffe et son équipe ne pouvaient être plus satisfaits, la fin de semaine dernière, quand le pilote de 29 ans a mis la main sur la position de tête en vue de la course de dimanche.

Un autre beau souvenir à Indianapolis.

« J'ai essayé de n'associer aucune douleur, aucun inconfort à ce que j'ai pu vivre sur cette piste, a expliqué Hinchcliffe lors d'une série d'activités promotionnelles tenues à New York, en compagnie de trois autres pilotes, en vue de la 100e présentation des 500 milles d'Indianapolis.

« En ce qui me concerne, ce n'était pas de la faute de la piste. »

Hinchcliffe s'est blessé six jours avant l'édition de 2015, qu'il a regardée de son lit d'hôpital, où il est demeuré pendant plus d'une semaine. Après avoir obtenu son congé, Hinchcliffe ne s'est pas inquiété de sa grave blessure à sa jambe.

Il venait plutôt de subir une deuxième commotion cérébrale en un peu plus d'un an, et comme il ne pouvait en faire beaucoup, physiquement, il s'est concentré sur des exercices cognitifs visant à peaufiner sa mémoire et son temps de réaction.

« Je voulais être certain de pouvoir prendre des décisions de dernière minute à une vitesse de 220 m/h », a-t-il expliqué.

À partir du moment où il a pu se rendre sur le site des épreuves, il a vécu un côté différent de son sport en observant les voitures et les équipages.

« J'en ai appris beaucoup sur la façon dont les décisions sont prises, et comment les stratégies sont établies, a confié Hinchcliffe. J'espère que ça me placera dans une position pour tirer avantage de certaines situations dans le futur. »

Hinchcliffe est revenu à temps pour le début de la nouvelle saison, en meilleure condition physique que jamais.

« J'étais tellement motivé de me rendre où je devais me rendre que je me suis entraîné, entraîné et entraîné encore plus, relate-t-il, en parlant de son retour au gymnase.

« Au bout du compte, je me suis retrouvé plus en avance qu'à la même période il y a un an. »

Hinchcliffe aimerait être vu comme un pilote détenant la position de tête aux 500 milles d'Indianapolis, parce que c'est ce qu'il ressent. Mais il comprend que tout le monde veut lui parler de l'accident de l'an dernier.

« Je dois admettre que c'est une histoire incroyable », dit Hinchcliffe.

Une histoire qui n'est pas encore terminée.

« J'ai abordé le mois de mai avec l'espoir qu'à notre départ, nous aurions une histoire différente à raconter, mentionne Hinchcliffe. Peu importe du résultat final dimanche, je suis tellement fier de mon équipe et de ce qu'elle a accompli. Nous avons au moins fait un pas positif vers la fin de ce chapitre et le début d'une nouvelle histoire. »