MONTREAL - Le Grand Prix du Canada de F1 ne se jouera pas à guichets fermés cette année, pour cause de manifestations en marge du conflit étudiant, ce qui n'est pas arrivé "depuis longtemps", ont indiqué jeudi les organisateurs à l'AFP.

Le site internet de l'événement proposait toujours jeudi des billets dans plusieurs tribunes, tandis que le président de Octane Racing Group, le promoteur de l'événement, François Dumontier, attribuait la baisse d'affluence au mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité.

"Ils ont dit qu'ils voulaient perturber le Grand Prix. Ils l'ont déjà fait", a déclaré M. Dumontier dans le quotidien anglophone montréalais The Gazette.

Selon lui, les ventes de billets ont fléchi quand les violences émaillant les manifestations dans les rues de Montréal ont commencé à être rapportées dans les médias internationaux.

"Je ne me rappelle pas la dernière fois que nous n'avons pas tout vendu", a-t-il souligné.

À la fin de la conférence de presse rituelle du jeudi, sur le circuit Gilles-Villeneuve, l'Australien Mark Webber, le Britannique Jenson Button et le Brésilien Felipe Massa se sont brièvement exprimés sur le contexte un peu spécial de cette édition 2012.

Mesure de précaution

"Nous ne sommes pas complètement au fait de ce qui se passe avec les étudiants, mais je suis sûr que le Grand Prix va bien se passer. C'est toujours un événement sensationnel et un rendez-vous que nous apprécions beaucoup, car toute la ville de Montréal se met à vibrer pour le Grand Prix", a dit Webber, vainqueur il y a 15 jours à Monaco.

L'annulation de la journée portes ouvertes, jeudi, "était une mesure de précaution", a jugé Button, vainqueur l'an dernier à Montréal, pour qui ce Grand Prix reste "un grand moment pour nous les pilotes et pour toute la ville, d'ailleurs on en parle sans arrêt à la radio et les fans ont beaucoup de bons souvenirs des éditions précédentes", a ajouté le champion du monde 2009.

"Nous sommes tristes de ne pas voir les fans aujourd'hui sur le circuit, à cause de cette situation", a conclu Massa, l'un des deux pilotes de la Scuderia Ferrari, qui a fait un bref passage jeudi matin dans une station-service de Verdun, au sud de Montréal.

Une manifestation de personnes nues était attendue jeudi soir dans le centre de Montréal. Ses organisateurs entendaient protester contre la hausse des frais de scolarité, au centre du conflit vieux de près de quatre mois, mais en même temps dénoncer le Grand Prix de F1.

"Les valeurs sexistes, non-environnementales, élitistes et économiques qui sont véhiculées par ce type d'événement entrent hautement et directement en confrontation avec celles défendues par le mouvement étudiant", ont affirmé les organisateurs de la manifestation sur le site de la Classe.