Pour une deuxième semaine d'affilée, Alexandre Tagliani a été victime d'une malchance, mais il a été grandement encouragé par la qualité de sa voiture lors de l'épreuve IndyCar de Joliet, en Illinois, samedi.

«Nous avons fait quelques changements après les qualifications et la voiture était comme un missile!», raconte Tagliani qui s'était élancé de la 19e position. «On a remonté jusqu'en première place avant le premier segment d'arrêts aux puits et je suis resté en piste un tour de plus que le meneur Will Power.»

La course de Tag a toutefois rapidement pris un virage inattendu en raison d'un manque d'essence. «On s'est un peu trompé dans nos calculs et le moteur s'est éteint à la sortie du virage deux et j'ai dû continuer sur mon erre d'aller avec difficulté pour atteindre les puits», explique-t-il.

Cette erreur a coûté un tour à Tagliani car il est retourné aux puits sur un drapeau vert. Par conséquent, le pilote de l'équipe FAZZT devait remonter le peloton une fois de plus.

«On a réussi à revenir sur le tour des meneurs donc on était vraiment content parce qu'on était seulement rendu au 85e tour sur 200. Étant donné qu'on avait pris les commandes de la course en moins de 40 tours après le départ, on était confiant de revenir dans le top 5», dévoile le pilote de 37 ans.

Ce vent d'optmisme a cependant pris fin lors d'une relance au 85e tour à la suite d'un drapeau jaune quand le derrière de sa voiture a été embouti par un accrochage survenu entre Vitor Meira et Hideki Mutoh.

«C'est un peu difficile à encaisser parce que nous avions l'une des meilleures voitures que j'ai eu la chance de conduire sur un ovale. C'est tellement plaisant de conduire sur ovale dans de telles circonstances. C'est dommage surtout que nous avons pris des risques pour remonter le peloton et remonter 18 voitures, ce n'est pas une tâche facile!», lance-t-il.

Tagliani ne se gêne pas pour remettre en doute le travail des deux pilotes qui ont anéanti ses efforts.

«Quand tu es à l'arrière du peloton, ça crée un effet accordéon lors d'une relance. J'ai vécu cet effet aussi donc j'ai ralenti pour ne pas frapper la voiture devant moi, mais on dirait qu'ils n'étaient pas prêts ou pas concentrés. Il faut savoir que les freins utilisés sur les pistes ovales ne sont pas les mêmes que sur les circuits routiers. Ce sont des freins au carbone qui ont besoin de chaleur pour bien fonctionner et quand ça fait quelques tours sur le jaune, ils sont froids et moins efficaces.»

«Par contre, j'ai eu moins de difficulté à l'accepter parce que j'avais le sourire fendu jusqu'aux oreilles en conduisant. Quand la voiture va mal sur un ovale, tu t'ennuies de ta mère pendant longtemps, mais cette fois, c'était très cool et j'ai eu beaucoup de plaisir», ajoute-t-il.

Les trois dernières courses de la saison

Avant de se présenter à Joliet, Tagliani avait de grandes attentes pour cette course. Malgré son coup de malchance, il garde espoir pour les trois épreuves finales de la saison au Kentucky, au Japon et à Miami.

«On veut terminer de la meilleure façon possible. Mais pour nous, je dirais que c'est plus que mission accomplie. Au championnat, ce sont toutes nos malchances qui nous ont empêchés de marquer autant de points que nous souhaitions. Au niveau performance, on a démontré que nous sommes compétitifs», remarque le vétéran pilote.

Si les performances de son équipe laissent entrevoir une année 2011 intéressante, Tagliani est surtout content du bagage accumulé cette saison.

«Le plus important, c'est que nous avons enregistré les données télémétriques de chaque piste et quand on voudra développer la voiture l'année prochaine on pourra partir de ces informations relatives à chaque tracé. Cette année, on devait prendre par exemple les informations recueillies à Watkins Glen pour l'épreuve d'Edmonton, mais ça ne fonctionne pas vraiment comme cela», note Tagliani avec espoir.

«On pourra arriver plus prêt en 2011 surtout en bénéficiant de quelques mois de développement cet hiver», assure-t-il en conclusion.