MONTRÉAL - Même si Jacques Villeneuve n'a pas encore gagné la bataille qu'il livrera samedi aux autres pilotes de la série Nationwide, il a peut-être déjà gagné la guerre.

Considéré comme l'un des favoris pour remporter la course qui sera disputée ce week-end à l'île Notre-Dame, Villeneuve a possiblement déjà gagné ses galons rien qu'en obtenant le volant de la voiture no 22 de Penske Racing, une écurie de premier plan.

Le jour où l'ancien champion de Formule 1 obtiendra enfin un volant à temps plein en NASCAR est peut-être plus proche que jamais.

«C'est un travail continuel, qui évolue au fil des ans», a dit Villeneuve, jeudi, des négociations qu'il mène depuis quelques années déjà dans le but de se faire une place permanente en stock-car. «Et à chaque année, les opportunités sont un peu meilleures.

«À ma première présence (à Montréal en Nationwide), j'avais commencé en apportant des budgets; la saison suivante, j'ai obtenu un volant sans apporter de budget, avec l'appui du commanditaire principal de l'écurie; et cette année, c'est à la suite de l'intérêt de Penske. Donc, il y a toujours eu une petite évolution.

«Et maintenant, le fait d'être avec Penske, ça amène beaucoup de crédibilité à ce que j'essaie de faire. Tranquillement, ça ouvre les portes, le téléphone sonne... Mais pour que ça se mette vraiment en place, ça prend du temps.

«Déjà, c'est très difficile quand on arrive d'un milieu de course de type monoplace. Les gens (de NASCAR) se demandent souvent comment un pilote va se débrouiller sur les pistes ovales. Il y a seulement deux ou trois courses sur circuits routiers par année, alors il faut être rapide sur les pistes ovales.

«Le fait d'avoir gagné les 500 milles d'Indianapolis n'a pas l'air d'aider énormément en ce qui concerne la perception des commanditaires», a noté Villeneuve, justement un ancien gagnant de cette course.

«Donc, c'est simplement un travail de longue haleine. Il ne faut pas baisser les bras et tranquillement, ça se bâtit.»

Fi des critiques

Par ailleurs, Villeneuve a dit ne pas craindre les représailles à la suite de l'incident qu'il a provoqué lors de la course d'Elkhart Lake, plus tôt cette saison. C'est sans inquiétude qu'il prendra le départ sur le circuit Gilles-Villeneuve, samedi.

«Quand je regarde cette course, les événements qui m'ont impliqué et les événements qui ont impliqué d'autres pilotes, je trouve que mon cas n'était pas si grave finalement», a dit Villeneuve de l'épreuve qui l'a vu terminer troisième. «On a souvent tendance à pointer du doigt les pilotes qui viennent de la F1, je trouve. Ça ne m'inquiète pas du tout.

«En Coupe Sprint, les pilotes sont salauds, ils n'arrêtent pas de se sortir les uns les autres. En Nationwide, les contacts sont à la suite d'erreurs ou de manoeuvres légitimes. Je ne suis pas inquiet, d'autant plus que je suis capable de me défendre», a-t-il lancé, sourire en coin.