SEPANG, Malaisie (AFP) - Chez Renault, la satisfaction de marquer trois points l'a finalement emporté sur la déception d'être passé bien près du podium, dans le sillage de Williams-BMW, lors du Grand Prix de Malaisie, deuxième épreuve du Championnat du monde de Formule 1, dimanche à Sepang.

Le Britannique Jenson Button semblait en effet tenir la troisième place. Mais dans le dernier tour, Michael Schumacher (Ferrari) est venu priver la marque française d'un premier podium, pour son deuxième Grand Prix en tant qu'écurie à part entière.

"J'ai suivi un rythme soutenu et j'ai poussé pendant toute la course malgré le fait que les Williams et les Ferrari étaient plus rapides que nous, racontait Button. Après le deuxième arrêt de Montoya, j'ai décidé de me laisser dépasser en raison de sa vitesse de pointe plus élevée et le fait que Michael (Schumacher) était loin derrière".

A trois tours de l'arrivée, le Britannique possédait encore dix secondes d'avance sur le quadruple champion du monde allemand. Un écart impossible à combler dans des conditions normales. Mais voilà.

"Tout allait bien jusqu'au moment où j'ai senti un problème de suspension à deux tours de la fin, expliquait Button. La voiture s'est mise à rouler sur trois roues. Evidemment je suis déçu pour moi-même et pour l'écurie de ne pas avoir obtenu notre premier podium. Mais c'est quand même un bon résultat."

Potentiel confirmé

Ce résultat démontrait en effet le potentiel de la Renault R202 et confirmait l'ambition du constructeur pour cette saison: se placer dans l'ombre des trois "grands". Ferrari et Williams-BMW sont encore loin devant, McLaren-Mercedes pêche par manque de fiabilité. Et Renault arrive.

"Malgré la déception des derniers tours, nos performances sont à la hauteur de nos espoirs pour cette course. Dommage que Jarno (Trulli) ait été obligé de s'arrêter à la suite d'un problème de surchauffe ayant entraîné une perte de puissance", déclarait d'ailleurs Denis Chevrier, le directeur d'exploitation de Renault F1.

Patrick Faure, directeur général adjoint de Renault et président de Renault Sport, ne regrettait son déplacement en Malaisie.

"Ce qui fait le plus plaisir, c'est la confirmation de notre potentiel. Nous sommes exactement là où nous voulions être cette saison. Et si la fiabilité est au rendez-vous nous pourrons atteindre notre objectif qui est la 4e place", analysait Patrick Faure.

Quelques instants avant le départ du Grand Prix de Malaisie, le président de Renault Sport avait dit sa surprise de voir Ferrari aussi bien. "Sur un plan global, la surprise est quand même la performance extrêmement brillante de Michael Schumacher et de Ferrari avec la voiture de l'an dernier", disait-il alors, avant de faire une mise en garde.

"Attention ! On sait que les nouvelles voitures mettent toujours quelques courses avant de trouver leur rendement optimal", avertissait M. Faure.