MONTREAL - Il faut croire qu'ils vivent sur deux planètes différentes.

Après toutes les critiques du milieu de la Formule 1 entendues en fin de semaine sur le circuit Gilles-Villeneuve et ses installations, Terry Labonte et les dirigeants de NASCAR ont dit et répété, mardi, que les installations étaient "très, très bonnes", la piste "très propre" et l'ensemble finalement impressionnant en vue de la course de la série Busch qui y sera disputée pour la première fois, le samedi 4 août.

En prime, avec les Américains, et contrairement au petit monde de la Formule 1, on a le droit de poser des questions en français, même si un seul des cinq invités à la table de conférence de presse s'exprimait dans la langue de Jacques Villeneuve, soit Martin Spalding, le directeur général du Grand Prix du Canada et de la course NAPA Auto Parts 200 (c'est son nom officiel).

Quoique Labonte a lui aussi du sang français.

"Mon grand-père vivait au Québec et il a déménagé dans le Maine lorsque mon père était encore enfant. Mon père m'a dit qu'il a parlé français jusqu'à un certain âge", a raconté le double champion de la série Nextel, qui doit effectuer un retour à la compétiton à Watkins Glen la fin de semaine après la course de Montréal."

Profitant de la disponibilité de la piste temporaire deux jours après le Grand Prix, Labonte était à Montréal pour effectuer les premiers tests d'une voiture NASCAR sur le circuit Gilles-Villeneuve.

Il a parfaitement rempli son rôle de relationniste en se disant "très honoré" d'être le premier à rouler en NASCAR sur ce circuit "historique". Et il n'a rien trouvé à se plaindre.

"Les gens vont apprécier quelque chose qu'ils n'ont jamais vu ici, a-t-il prédit. Ce sera très impressionnant de voir ces (43) voitures sur cette piste. Et ces voitures vont rouler très près l'une de l'autre comparativement à d'autres courses.

"J'ai été très impressionné par la piste", a ajouté Labonte, qui a bien vu trois ou quatre marmottes, qui n'ont guère semblé l'inquiéter.

Le porte-parole de NASCAR s'est montré lui aussi "très impressionné" par ce qu'il a vu du circuit et de ses installations.

"Nous avons eu la chance de visiter beaucoup de circuits aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada et les installations ici sont très, très bonnes et nous sommes très satisfaits", a-t-il dit.

Lorsqu'on lui a souligné que les pilotes de Formule 1 critiquent constamment le problème du caoutchouc laissé sur la piste par les pneus, Labonte a déclaré avoir trouvé celle-ci "très propre", même hors de la ligne de course.

"Et je suis certain d'être sorti de la bonne trajectoire parce que je ne suis pas encore sûr de savoir où est la bonne", a-t-il ajouté en riant. Par contre, a-t-il admis, il faudra attendre de voir les nombreuses voitures en piste pour vraiment savoir. Même chose pour l'impact des vibreurs, qu'il n'aime pas toucher personnellement et qui sont plus surélevés qu'à Watkins Glen.

Le rôle de Labonte ici, pendant qu'il est encore à la retraite, était de faire des tests et des observations à propos des points de freinage, des changements de vitesse, etc, qui serviront ensuite à tout le monde.

Le circuit Gilles-Villeneuve est réputé pour être dur pour les freins mais Labonte a rappelé que les voitures de NASCAR en avaient de très bons, et encore là il ne voyait pas de problème majeur.

"Même si c'est loin d'être une piste facile" comme il a tenu à le rappeler, Labonte estime que les pilotes habiles et expérimentés de la série Busch parviendront à assimiler les subtilités du parcours en une journée de reconnaissance.

"Quand on l'a étudié un peu, c'est vraiment un tracé plaisant ("a fun course") à piloter et je pense que les pilotes vont l'apprécier. C'est probablement le plus difficile circuit routier mais je pense qu'avec l'expérience de Watkins Glen et de Mexico, les pilotes vont s'adapter très rapidement."

Lui-même n'a affectué que 21 tours avant de plier bagages après en avoir apparemment appris assez sur la piste.

Il a dit avoir dépassé les 170 milles à l'heure sur le circuit, soit plus de 270 kilmètres-heure, alors que les plus rapides Formule 1 ont déjà atteint plus de 350 km/h.

Et à voir Labonte entrer dans le premier virage, on pouvait déjà voir la grande différence avec une Formule 1: un stock car a besoin de ralentir beaucoup plus!