VALENCE - Le Championnat de Formule 1 se resserre avec la victoire de Rubens Barrichello (Brawn GP) dimanche à Valence, le Brésilien, désormais 2e, menant la chasse derrière son coéquipier Jenson Button, meneur en perte de vitesse.

Candidat autoproclamé au titre, Barrichello n'était jusqu'à présent pas à la hauteur de ses ambitions. En remportant dimanche le GP d'Europe, il a inscrit 10 points qui le placent au rang de dauphin de son binôme britannique, avec 54 unités contre 72.

"Je suis un croyant. Je rêve et travaille fort chaque jour. C'est la seule manière pour moi de me mettre dans une position gagnante. J'ai eu de superbes vacances et je suis rentré prêt pour cela", a commenté Barrichello. Le titre est à présent "très, très, possible", a-t-il estimé.

En quatre courses, dont ce succès et un podium en Grande-Bretagne fin juin, le vétéran brésilien, âgé de 37 ans, a repris huit points au leader du Championnat, qui stagne entre la cinquième et la septième place depuis Silverstone.

Un ralentissement surprenant tant Button avait dominé le début de saison. Avec six victoires en sept courses, le Britannique détenait au soir du GP de Turquie, son dernier succès, une marge de 26 points sur Barrichello et 32 sur Sebastian Vettel (Red Bull). Mark Webber, sur l'autre Red Bull, pointait même à 33,5 unités.

Mais Brawn GP a d'un coup beaucoup perdu en compétitivité. Les Red Bull ont réalisé deux doublés consécutifs à Silverstone et au Nürburgring, Vettel et Webber s'adjugeant chacun une victoire. Puis ces deux écuries de tête ont subi le retour en Hongrie de McLaren-Mercedes (succès d'Hamilton).

Retour en arrière

Brawn GP, qui s'était embarqué dans une mauvaise direction en termes de développement de sa monoplace, est alors reparti du bon pied. "Nous sommes revenus en arrière pour repartir de l'avant", a résumé Barrichello. Pour un progrès incontestable.

Tout le week-end valencian, les Brawn GP ont semblé être revenues à leur niveau, certes légèrement moins rapides que les McLaren-Mercedes, époustouflantes, mais bien plus que les Red Bull, à la traîne.

"Pas de point pour nous aujourd'hui, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps, a commenté Mark Webber dimanche. Pour faire court, je n'étais pas assez rapide. J'ai lutté tout le week-end et au final, j'ai obtenu le résultat que je méritais, à savoir aucun point, malheureusement."

Vettel, qualifié en 4e position, a de son côté réalisé un début de course honnête. Mais il a d'abord connu un problème de pompe à essence lors de son premier ravitaillement, qui l'a relégué en fond de peloton, avant que son moteur ne casse.

"C'est un jour extrêmement amer", a reconnu le directeur de l'écurie, Christian Horner, alors que Fabrice Lom, l'ingénieur en chef de Renault, partenaire moteur de Red Bull, a qualifié le GP d'Europe de "cauchemar" et de "week-end noir".

Webber est désormais 3e du championnat du monde avec 51,5 points, devant Vettel (47 pts).

Button, septième dimanche, a du coup relativisé sa contre-performance. "Nous avons fait ce que nous voulions ce week-end, battre les Red Bull, nos principaux rivaux, donc je ne suis pas trop déçu de cette position".

Mais le Britannique sait qu'il ne peut continuer à ce rythme s'il veut être sacré. Avec trois pilotes regroupés à une vingtaine de points de lui, sa marge est réduite. Le leader doit gagner dès dimanche prochain en Belgique s'il veut se redonner un petit peu d'air.