PARIS, AFP - Depuis la création en 1997 de son écurie de Formule 1 Prost Grand Prix, Alain Prost, quadruple champion du monde de F1 (1985, 1986, 1989 et 1993), a connu beaucoup de déboires au niveau sportif et financier, aboutissant le 22 novembre 2001 à son placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Versailles.

Chronologie des événements:
1994: Après avoir raccroché en 1993, Alain Prost devient conseiller en relations publiques chez Renault.

1996: Conseiller technique chez McLaren.

13 février 1997: Alain Prost rachète l'écurie Ligier en signant avec le constructeur Peugeot pour trois ans pour la fourniture des moteurs. Olivier Panis joue les premiers rôles au début de la saison au volant d'une Liger-Mugen Honda, rebaptisée Prost-Mugen Honda.

14 février 1997: création de l'écurie Prost Grand Prix. Alain Prost clame: "Nous visons le titre mondial dans trois ans".

Juin 1997: Olivier Panis se blesse grièvement lors du Grand Prix du Canada.

1998: Alain Prost devient président-directeur général de l'écurie Prost Grand Prix

2000: Ses partenaires financiers historiques, Peugeot et Gauloises abandonnent Alain Prost. La vente de parts (40 %) à l'ex-pilote brésilien Pedro Diniz permet toutefois au Français de s'offrir une bouffée d'oxygène, en lui permettant d'équiper ses voitures d'un moteur Ferrari.

8 août 2001: Rupture entre Alain Prost et son pilote Jean Alesi qui termine la saison chez Jordan.

22 novembre 2001: L'écurie Prost Grand Prix est placée en redressement judiciaire. Une procédure qui la met pour six mois à l'abri de ses créanciers (30,5 millions d'euros de dettes, hors groupe). Me Franck Michel est nommé administrateur judiciaire.

Au cours d'une conférence de presse, Alain Prost annonce qu'aucun de ses actionnaires ne s'est retiré. Lui-même possède 51,3 % des parts, l'ex-pilote brésilien Pedro Diniz et sa famille en détiennent 40 %, le reste étant partagé entre LV capital, filiale de LVMH, à hauteur de 5,8 %, et le portail internet Yahoo avec 2,9 %. Il se refuse à envisager un "plan social" pour réduire l'effectif (250 personnes) de son entreprise.

24 novembre 2001: L'Anglais Max Mosley, président de la Fédération internationale automobile (FIA), espère que Prost participera à la saison 2002, qui débute le 3 mars en Australie.

18 décembre 2001: Me Michel et Alain Prost n'ont toujours pas trouvé de nouveaux investisseurs.

4 janvier 2002: Quelque 200 salariés et supporteurs de l'écurie française manifestent devant le ministère de l'Industrie à Paris pour exprimer leur inquiétude face à l'avenir de l'entreprise, dont ils veulent défendre le "savoir-faire, unique en France".

7 janvier 2002: Un groupe d'investisseurs français serait prêt à injecter une somme égale ou supérieure à 40 millions de dollars (44,65 millions d'euros) dans l'écurie Prost Grand Prix, selon une source proche du dossier.

8 janvier 2002: Alain Prost se montre plutôt optimiste quant à l'avenir de son écurie "mais il faut attendre le 15 janvier" (interview RMC).

9 janvier 2002: Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, se montre optimiste sur l'avenir de Prost Grand Prix, en confirmant l'intérêt d'un groupe d'investisseurs français.

16 janvier 2002: Un groupe d'investisseurs italiens se manifeste quelques heures seulement avant l'heure limite de dépôt des offres fixé Me Michel.

24 janvier 2002: La décision concernant l'avenir de la société Prost Grand Prix est mise en délibéré au lundi 28 janvier à 16h30. La société Prostar (F3000) est, quant à elle, mise en liquidation judiciaire jeudi par le tribunal de commerce de Versailles.

28 janvier 2002: L'écurie Prost Grand Prix est mise en liquidation judiciaire par le tribunal de Commerce de Versailles, le personnel est licencié. "C'est un constat d'échec', déclare Prost.