VALENCE - La Formule 1, qui revient sur le vieux continent, où se déroule dimanche à Valence (Espagne) le Grand Prix d'Europe, doit tirer les leçons de la dernière course au Canada, extrêmement spectaculaire malgré des conditions météo normales.

Unique élément garantissant des péripéties en piste, la pluie, tombée durant les qualifications du GP de Malaisie et pendant la course en Australie, en Chine, et à bien moindre mesure en Turquie, a jusqu'ici assuré un début de saison de F1 trépidant.

À Barcelone et à Monaco, plusieurs incidents de course, provoquant trois fois la sortie de la voiture de sécurité en Principauté, alors que plusieurs leaders avaient connu des problème mécaniques lors des derniers tours en Catalogne, ont redonné de l'intérêt à l'épreuve.

Seul le GP d'ouverture de la saison, à Bahreïn, a pour l'instant accouché d'une course "ennuyeuse". Cet adjectif était pourtant repris en boucle les courses suivantes dans le paddock, tant la Formule 1 craignait de vivre une année sportivement médiocre, après les retraits de BMW et Toyota fin 2009.

Des prédictions qui se sont avérées erronées. Le GP du Canada, à lui seul, pourrait équilibrer les comptes, si un déficit de spectacle était à déplorer. Une demi-douzaine de leaders différents, des dépassements en cascade, des cadors à l'attaque, quelques sorties de piste... le dimanche montréalais a été homérique.

Les averses, un temps craintes, ne sont pourtant pas tombées. Mais le nouveau revêtement du circuit, limitant l'adhérence, ajouté à des températures fraîches en début de week-end, a provoqué une forte dégradation des pneus, multipliant l'éventail de stratégies pour les écuries.

Scenario idéal

"S'il fallait réécrire les règles concernant les pneus afin d'avoir des courses idéales, elles seraient comme au Canada", a affirmé Mike Gascoyne, le directeur technique de Lotus, à la presse spécialisée, ajoutant : "c'était exactement ce dont la F1 avait besoin".

Un tel scenario a pourtant peu de chances de se reproduire en Espagne. "D'un circuit au bord d'une rivière au Canada, nous passons à un circuit en bord de mer. La course urbaine de Valence a en commun avec le circuit Gilles Villeneuve d'avoir plusieurs portions très rapides", a analysé Hirohide Hamashima, le directeur compétition de Bridgestone, qui fournit les pneus aux écuries.

"Mais elle a aussi plus de virages. Le revêtement de la piste est en outre plus agressif pour les pneus qu'à Montréal. Nous ne nous attendons pas à ce que ce soit un tel défi pour les écuries de tirer une performance maximale des pneus médiums et extra-tendres", a-t-il poursuivi.

Des bonnes nouvelles pour les équipes. Mais quid du spectacle? La course 2009 à Valence, un circuit urbain où les dépassements sont aussi difficiles que rares, ne s'était pas distinguée par son intérêt extrême. Rubens Barrichello l'avait emporté sur Brawn GP sans grande passion.

Cette saison, une lutte entre les cinq écuries de tête est à attendre. McLaren, après deux doublés d'affilée en Turquie et au Canada, veut assurer la passe de trois, que lui contestera Red Bull, en chute libre. Ferrari, de retour en haut du tableau, devrait avoir sa carte à jouer.

Tout comme Renault et Mercedes, où Michael Schumacher n'est toujours pas monté sur un podium depuis son retour en Formule 1.