MONTRÉAL - Le retour de la Formule 1 à Montréal cette année n'a pas eu d'impact sur l'épreuve de la série Nationwide qui sera disputée ce week-end à l'île Notre-Dame, si ce n'est un léger impact positif, estime François Dumontier, promoteur local des deux événements.

"Ça n'a pas nécessairement fait baisser les ventes (de billets) pour la course de NASCAR", a indiqué Dumontier au cours d'un entretien avec La Presse Canadienne, affirmant que les courses de monoplaces et de stock-car attirent des publics très différents.

"Et ça, on s'en est rendu compte en 2009 quand il n'y avait pas de F1, a-t-il expliqué. Cette année-là, on s'était dit qu'il y aurait des amateurs de F1 qui, s'ennuyant du sport automobile, achèteraient des billets de NASCAR. Il y en a eu un peu, mais vraiment moins que ce qu'on imaginait. On s'est alors rendu compte qu'il s'agit vraiment de deux publics différents."

Selon Dumontier, la proportion de gens qui assistent aux deux courses représente moins du tiers de la clientèle.

"Il y en a qui adorent venir en F1 et il y en a qui aiment mieux NASCAR, a souligné le promoteur. En F1, un pourcentage important de la clientèle vient d'Europe et des États-Unis. La clientèle NASCAR est beaucoup plus québécoise et canadienne, quoiqu'un peu américaine. La frontière n'est pas loin.

"Mais à la base, ce sont tous des 'maniaques de chars'."

La tenue des deux épreuves permet par ailleurs à Octane, le groupe que dirige Dumontier, de réaliser certaines économies d'échelle au niveau des dépenses. Le promoteur a aussi commencé à vendre les deux courses au sein d'un même forfait, ce qui a fait l'affaire de quelques entreprises cette année. Dumontier entend développer davantage ce créneau au cours des prochaines années, une façon d'augmenter les revenus en commandite.

"Il y a une certaine synergie qu'on peut alors offrir, a-t-il souligné. Une entreprise peut montrer son logo à deux publics différents."

La façon de travailler, elle aussi, diffère beaucoup. L'approche d'un Bernie Ecclestone n'est pas du tout la même que celle des dirigeants de NASCAR, a reconnu Dumontier.

"L'une est évidemment très européenne et l'autre, très américaine, a-t-il noté. On reproche souvent à Bernie d'être un seul homme. Au moins, la ligne de communication est claire, on sait qui appeler. En NASCAR, il y a beaucoup d'interlocuteurs. Mais on a une relation ouverte et honnête avec les deux."

Consolider les acquis de Montréal

L'épreuve de la série Nationwide de dimanche, au circuit Gilles-Villeneuve, sera la quatrième à être présentée à Montréal. ISC, l'entreprise de Daytona qui détient les droits de la course, s'est engagée à venir au Québec jusqu'en 2011.

Les négociations en vue d'une nouvelle entente s'intensifieront toutefois vendredi, alors que Raymond Bachand, le ministre des Finances, rencontrera les dirigeants de NASCAR. ISC aimerait obtenir une aide financière du gouvernement dans le but de permettre à la course montréalaise de faire ses frais. Selon Dumontier, l'événement est encore déficitaire mais "s'en va dans la bonne direction" à ce titre.

"Je suis disposé à regarder (le dossier) mais avant d'accorder une aide, il faut être convaincu des retombées et de l'impact pour l'économie", a indiqué Bachand à Québec, jeudi.

"On a déjà un engagement du fédéral, conditionnel à l'implication du provincial, a fait savoir Dumontier lors d'un point de presse, jeudi midi. Je suis optimiste, parce qu'après des mois de discussions avec des sous-ministres et des chefs de cabinet, (le dossier) s'est maintenant rendu à un niveau d'influence.

"L'idée, c'est d'en arriver à un partenariat qui permettra de donner plus de visibilité à la course Nationwide, tout en cherchant à attirer davantage les touristes américains à Montréal en se servant de la course comme prétexte."

Pas de pilotes de la Coupe Sprint

Plusieurs pilotes de NASCAR ne cessent de clamer qu'ils adorent venir à Montréal. Pourtant, aucun d'entre eux, du moins parmi ceux qui courent régulièrement en Coupe Sprint, n'a accepté de participer à la conférence de presse d'avant-course, jeudi.

Selon Dumontier, qui s'est dit déçu de cette situation, cela découle du fait que la course de dimanche sera la seule du week-end. La Coupe Sprint faisant relâche pour l'une des rares fois de la saison, les pilotes ont préféré profiter de leur demi-congé jusqu'à la dernière minute. Le promoteur estime que la situation sera corrigée l'année prochaine, quand la course montréalaise sera de nouveau disputée un samedi, la veille de l'épreuve Sprint du Michigan.

"On a approché à peu près tous les pilotes de Sprint qui vont courir ici en fin de semaine (sept en tout) et on a eu des réponses négatives, a dit Dumontier. On est déçu, parce qu'on a travaillé très fort avec NASCAR pour essayer de convaincre les gars de rentrer une journée plus tôt.

"La décision d'un pilote de pas arriver plus tôt, je ne peux pas dire que c'est la faute de NASCAR. Je n'y vois pas là pas un désavoeu (de NASCAR) à l'endroit de Montréal.

"Quand il y a du Sprint et du Nationwide le même week-end, on dirait que les pilotes sont davantage enclins à disputer toutes les courses possibles."