MONTRÉAL - Pour de nombreux Québécois, le Stade olympique rime avec les Jeux de 1976 et les Expos de Montréal. Pour Kaven Benoit, l'enceinte sportive de l'avenue Pierre-de-Coubertin lui rappelle probablement davantage le bruit des motocyclettes, la poussière qu'elles pouvaient laisser derrière elles et des émotions incomparables. Et il pourra revivre tout ça dans un peu plus de trois mois.

Le jeune homme de Notre-Dame-du-Bon-Conseil avait bonne mine mardi matin au Stade olympique lors de la conférence de presse annonçant la tenue du Supercross Montréal, auquel il participera le 15 septembre prochain.

Cet événement, le seul du genre au Canada en 2018, fera en quelque sorte renaître le Super motocross de Montréal qui a fait le délice des amateurs de motocyclette entre 1977 et 2012 avant de « mourir de sa belle mort », comme l'a illustré mardi son fondateur, Pierre Corbeil.

Depuis 2012, il ne s'était rien passé du genre au Stade olympique. Et personne n'était plus heureux que Benoit du retour du motocross dans un édifice où il a triomphé en 2010, occupé plusieurs fois l'un de ses sièges en tant qu'amateur et même montré ses aptitudes alors qu'il était encore gamin.

« Pour moi, le Stade est quelque chose qui me manquait, c'est sûr, a affirmé le pilote de 29 ans. J'ai couru plusieurs fois ici, et ç'a créé un vide. J'ai couru ici en 50cc à l'âge de 5 ans. Il y a eu une période de temps où j'ai été spectateur car il n'y avait pas de catégorie pour moi. En grandissant, c'était l'événement que moi et mes chums de course attendions toute l'année. On était toujours excité à la venue de cet événement. »

Le retour du motocross sous le toit bleu du Stade olympique s'est concrétisé il y a environ trois mois, a précisé Patrice Drouin, président et cofondateur de Gestev, une firme basée à Québec qui n'est pas reconnue pour organiser des événements motorisés.

« Ç'a été un processus intéressant de consultations, de différentes analyses depuis 2012, a indiqué Drouin lors de la conférence de presse. On a regardé comment on pouvait relancer l'événement sous différentes manières, sous différents partenariats, et c'est avec l'organisation de la Régie des installations olympiques qu'on a trouvé une entente. »

Ce travail de longue haleine s'est bâti dans les coulisses sans que rien ne s'ébruite. Les démarches ont été tellement secrètes, en fait, que Benoit n'a rien su avant il y a deux semaines.

« C'est Jean-Sébastien Roy, mon gérant d'équipe qui m'en a parlé. Je suis assez bien implanté dans le milieu, je connais un peu tout le monde et habituellement, les 'scoops', je finis par les savoir. Mais là, je n'avais rien entendu du tout. On était sur le point d'amorcer notre saison extérieure quand Jean-Sébastien m'a dit qu'il y aurait un événement au Stade olympique. Puis, il m'a mentionné que l'organisation aimerait que je participe, que je m'implique dans la conférence de presse pour aider à promouvoir l'événement. J'étais très excité », a raconté Benoit.

Encore bien des détails restent à régler et à confirmer, mais la compétition devrait réunir 20 pilotes, dont la moitié viendra du Canada.

Pour l'instant, les organisateurs se sont limités à dévoiler l'identité de six de ces pilotes. Outre Benoit, les Français Cédric Soubeyras et Thomas Ramenette y seront, de même que les Américains Malcolm Stewart et Jeremy Martin. Résidant de la Floride, Stewart s'est déplacé expressément pour la conférence de presse. Le Canadien Cole Thompson y sera aussi.

Pour Kaven Benoit, qui évolue surtout à ciel ouvert, le Supercross demandera des ajustements bien particuliers.

« Le circuit intérieur est beaucoup plus serré, c'est plus technique, les obstacles sont plus compliqués et la marge d'erreur est mince, a expliqué Benoit au sujet du Supercross. Les réglages de moto sont également différents.

« Ça fait quelques années que je n'ai pas été présent à ce type d'événements, mais je suis confiant que ça va bien aller. Je vais avoir toute une saison extérieure derrière moi et je pense que je serai en bonne forme physique. Dès que les courses extérieures seront terminées, je vais mettre mon attention sur l'événement pour donner le meilleur de moi-même et le meilleur résultat possible. »